Analyse : Les Femmes Savantes, Molière, Acte II, scène 6. 1672.

Les Femmes Savantes, Molière

        Les Femmes Savantes est une comédie classique créée en 1672 par Molière, qui s’attache à ridiculiser les excès des précieuses de son temps. Dans la scène  de l’acte II, deux précieuses tentent de convaincre le mari de l’une d’entre elles de congédier leur servante, coupable d’offenser la grammaire.

        I) Une scène traditionnelle de conflit entre maître et valet

1) Le comique de la scène

        Il y a quatre types de comiques dans cette scène :

- Chrysale découvre le motif dérisoire du renvoi (quiproquo) + la leçon de grammaire faite à une servante pour qu’elle devienne une précieuse = comique de situation

- Le mari est soumis à sa femme + la différence des deux classes = comique de situation

- Le langage paysan de Martine fait rire les bourgeois (le public) = comique de mots

- Le comique de gestes n’est pas encadré mais suggéré par la scène, ridicule ?

2) Un dialogue vif

        Répliques brèves (v1), presque des stichomythies

        Ponctuation forte, expressive ( ?, !, …) et interjections (v24 et 37)

        Le langage de Martine avec ses fautes (v29), avalanche d’insultes et les hyperboles utilisées par les Savantes

3) Des personnages opposés

        Plusieurs choses distinguent Martines et les Savantes :

- le parler paysan de Martine qui ne se fait pas entendre

- alliance entre ses maîtres (deux contre un), opposition (v29)

- le statut social (vouvoiement/tutoiement), effet dénigrant

II) Une scène satirique

1. Les femmes savantes

Elles sont critiquées. Leurs réactions sont exagérées (hyperboles). Champ lexical du drame donc utilisation du registre tragique

1. Une servante qui fait sourire

Les paysans sont aussi critiqués. Le langage est écorché et l’incompréhension est très présente (trois quiproquos)

        III) Un débat sur le langage

1. Beau langage VS langage utile

Le langage précieux associé les règles de grammaire a des lois (v10). Il marque l’appartenance à un groupe supérieur. Molière ne prend pas parti, son idéal serait une belle langue accessible à tous

1. Le langage, outil de domination

Les savantes dominent le dialogue. Elles parlent plus et mieux tout en utilisent un ton dur, méprisant.

        Molière oppose deux mondes et deux façons de s’exprimer, ridiculisant à la fois les deux partis. Dans cette scène comique, la différence sociale entre le valet et ses maîtres permet une réflexion sur le langage, outil de domination et pose le problème de l’éducation des femmes.

        Ouverture sur l’Ecole des Femmes

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