Analyse de la scène 1 Acte II de la tragédie Andromaque de Jean Racine
Commentaires Composés : Analyse de la scène 1 Acte II de la tragédie Andromaque de Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar AlyssaBth • 25 Février 2015 • 733 Mots (3 Pages) • 2 748 Vues
Acte II Scène 1
HERMIONE, CLEONE
HERMIONE
Je fais ce que tu veux. Je consens qu'il me voie ;
Je lui veux bien encore accorder cette joie.
Pylade va bientôt conduire ici ses pas ;
Mais, si je m'en croyais je ne le verrais pas.
CLEONE
Et qu'est-ce que sa vue a pour vous de funeste
Madame, n'est-ce pas toujours le même Oreste
Dont vous avez cent fois souhaité le retour,
Et dont vous regrettiez la constance et l'amour ?
HERMIONE
C'est cet amour payé de trop d'ingratitude
Qui me rend en ces lieux sa présence si rude.
Quelle honte pour moi, quel triomphe pour lui,
De voir mon infortune égaler son ennui !
Est-ce là, dira-t-il, cette fière Hermione ?
Elle me dédaignait ; un autre l'abandonne.
L'ingrate, qui mettait son coeur à si haut prix,
Apprend donc à son tour à souffrir des mépris !
Ah ! Dieux !
CLEONE
Ah ! Dissipez ces indignes alarmes :
Il a trop bien senti le pouvoir de vos charmes.
Vous croyez qu'un amant vienne vous insulter ?
Il vous rapporte un coeur qu'il n'a pu vous ôter.
Mais vous ne dites point ce que vous mande un père.
HERMIONE
Dans ses retardements si Pyrrhus persévère,
A la mort du Troyen s'il ne veut consentir,
Mon père avec les Grecs m'ordonne de partir.
CLEONE
Hé bien ! Madame, hé bien ! Ecoutez donc Oreste.
Pyrrhus a commencé, faites au moins le reste.
Pour bien faire, il faudrait que vous le prévinssiez.
Ne m'avez-vous pas dit que vous le haïssiez ?
HERMIONE
Si je le hais, Cléone ! Il y va de ma gloire,
Après tant de bontés dont il perd la mémoire.
Lui qui me fut si cher, et qui m'a pu trahir,
Ah ! Je l'ai trop aimé pour ne le point haïr.
CLEONE
Fuyez-le donc, Madame ; et puisqu'on vous adore...
HERMIONE
Ah ! Laisse à ma fureur le temps de croître encore ;
Contre mon ennemi laisse-moi m'assurer ;
Cléone, avec horreur je m'en veux séparer.
Il n'y travaillera que trop bien, l'infidèle !
CLEONE
Quoi ! Vous en attendez quelque injure nouvelle ?
Aimer une captive, et l'aimer à vos yeux,
Tout cela n'a donc pu vous le rendre odieux ?
Après ce qu'il a fait, que saurait-il donc faire ?
Il vous aurait déplu, s'il pouvait vous déplaire.
HERMIONE
v 427 Pourquoi veux-tu, cruelle, irriter mes ennuis ?
Je crains de me connaître en l'état où je suis.
De
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