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Analyse de la scène 5 Acte II de la tragédie Andromaque de Jean Racine

Dissertation : Analyse de la scène 5 Acte II de la tragédie Andromaque de Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2013  •  1 481 Mots (6 Pages)  •  9 713 Vues

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La pièce Andromaque a été écrite par Jean Racine en 1667. Elle fait partie du mouvement littéraire du classicisme, dont Racine est un illustre représentant. En effet, c’est un dramaturge français considéré comme l’un des plus grands auteurs de tragédies classiques en France.

Andromaque présente une situation atypique : Pyrrhus, Roi d’Epire, décide d’oublier Andromaque, veuve de l’ancien Roi de Troie Hector et mère d’Astyanax, pour qui il avait des sentiments. Andromaque avait décidé de refuser sa demande en mariage, tout en sachant que la vie d’Astyanax, réclamée par les Grecques, était en danger si elle n’épousait pas l’homme qui lui offrait de sauver son fils mais qui était le fils de l’assassin de son mari défunt. Chaque personnage agit donc en fonction de ses devoirs. Cependant, dans l’extrait de la scène 5 de l’acte II situé entre les vers 625 et 664, Pyrrhus ne semble pas convaincu par son choix. Nous nous demanderons donc en quoi cette scène qui présente un accord politique devient une scène dramatique. Nous analyserons d’abord comment le devoir prend le dessus sur les sentiments, puis nous nous intéresserons sur l’hésitation de Pyrrhus et enfin nous interrogerons sur la raison qui fait que l’amour que porte Pyrrhus sur Andromaque reste impossible.

Le choix d’oublier Andromaque demeure une victoire des devoirs sur les sentiments pour Pyrrhus et Phoenix. En effet, comme la répétition du mot « aujourd’hui » dans les vers 633 et 534 le laisse entendre dans la réplique de Pyrrhus, c’est un temps nouveau. Cette accentuation signifie qu’il a définitivement décidé de passer à autre chose. Elle montre aussi un certain enthousiasme, une certaine fierté dans le ton de Pyrrhus. Cette fierté est aussi voyante dans le vers 633, lorsqu’il utilise l’impératif pour lui demander de dire qu’ « […] aujourd’hui commence ma victoire ». Aussi, lorsque Phoenix dans le vers 627 utilise le mot courroux qui définit la décision de Pyrrhus, cela signifie que ce dernier a bel et bien repris ses devoirs de roi en voulant supprimer l’héritage des Troyens qui est Astyanax le seul rescapé. Phoenix dit également dans le vers 643 que c’est une « heureuse cruauté » que d’avoir renoncé à Andromaque et de livrer Astyanax pour le bien du peuple grecque, l’oxymore qu’il utilise montre que c’est une cruauté qui est plutôt bienvenue et que c’est évidemment une bonne chose que les devoirs passent avant les sentiments du point de vue de Phoenix. De plus, l’utilisation du champ lexical de la victoire avec les termes de Phoenix « gloire » (v631) et « triomphe » (v632) et les termes de Pyrrhus « victoire » (v633), « gloire » (v634), « vaincu » (v636) souligne le fait qu’avoir oublié Andromaque est définitivement une « victoire » sur ses passions.

Les conséquences de cet amour entre Pyrrhus et Andromaque sont évitées. En effet, la phrase « Je trouvais du plaisir à me perdre pour elle » est contradictoire, ce qui signifie que ses sentiments étaient contraires à ses devoirs. Il établit lui-même ce constat en parlant avec la première personne du singulier, cet amour était donc un problème personnel et Andromaque était pour lui une menace qu’il fallait éviter. En plus, le champ lexical de danger incluant des mots tels que « troubles » (v637), « maux » (v638), « sacrifier » (v639), « périls » (v640) qu’il utilise montre qu’il était conscient des conséquences possibles qu’une relation avec Andromaque aurait pu amener. Tout cela montre que les sentiments sont dominés par les devoirs.

Bien que Pyrrhus semble se réjouir de privilégier les devoirs par rapport aux sentiments, on sent néanmoins une hésitation de sa part.

Pyrrhus reste obsédé par la pensée d’Andromaque ou par la fascination qu’il a par rapport à elle. Dans cet extrait, Pyrrhus domine largement par la longueur de ses répliques et ne parle que d’Andromaque dans celles-ci. De plus, il coupe la parole une fois à Phoenix au vers 644 alors qu’il était lancé dans une réplique (les points de suspension signifient la suite de la réplique qu’il n’a pu terminer) cela traduit comme une fixation psychologique sur la veuve d’Hector qui a pour but de se convaincre qu’il a bien fait de l’oublier. En plus de cela, on remarque une grande utilisation du champ lexical de l’amour par Pyrrhus avec les mots « amour » (v636 et v638), « tendresses » (v645), « embrassements » (v647), « embrassant » (v652), « embrasse » (v654). Même si certains de ces mots sont à l’encontre d’Astyanax, ne peut-on pas y déceler une forme de jalousie ? On peut

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