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Synthèse sur le Burn out

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Par   •  6 Février 2017  •  Cours  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  1 622 Vues

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        Le burn-out est devenu un concept très médiatisé. Les médias y consacrent régulièrement un article, un reportage, mais il y a encore beaucoup de confusion autour de la problématique du burn-out. Le mot est utilisé fréquemment dans la presse et dans la vie de tous les jours mais pas toujours à bon escient. S’il est bien d’être informé au sujet de ce mal de société qui touche de plus en plus de travailleurs, le burn-out reste encore mal connu et devient parfois une notion «fourre-tout» pour expliquer les pathologies liées à des troubles psychiatriques qui peuvent s’exprimer de façon accrue au travail. Pour étudier la spécificité du burn-out des soignants et pour penser la prévention qui reste le véritable enjeu, la revue Santé Mentale a publié en Septembre 2014 un dossier «BURN-OUT : Comprendre et accompagner » dans lequel les oeuvres de Christian FAFET extraites de la série No Faces apparaissaient. On retrouve également au sein de ce dossier des extraits du livre Le burn-out à l'hôpital. Le syndrome d’épuisement professionnel des soignants de Pierre CANOUÏ et Aline MAURANGES publié en 2008. Cet ouvrage définit le concept d'épuisement professionnel des soignants. En positionnant la relation à l'autre au centre de ce syndrome, les auteurs en révèlent la spécificité : «quand la relation d'aide tombe malade la symptomatologie est celle d'un burn-out.»

        Le syndrome d'épuisement professionnel des soignants ou plus communément appelé le burn out sont des termes inventés par des soignants pour des soignants afin de désigner un trouble de l’adaptation de l’homme à son travail.        

Le burn-out s’articule autour de trois dimensions : l’épuisement émotionnel, la diminution de l'accomplissement personnel et la déshumanisation de la relation d’aide.

- L’épuisement émotionnel se traduit par une baisse d’énergie, une démotivation, une fatigue importante. Tout semble difficile, voire insurmontable.         

  • La diminution de l’accomplissement personnel s’exprime par l’impression d’une perte d’efficacité professionnelle. Le soignant se dévalue lui-même, se jugeant incompétent et inutile pour ses patients. 
  • Enfin, la déshumanisation de la relation s'exprime chez les soignants par le fait de dépersonnaliser les patients qui sont alors considérés comme de objets. L’individu fait preuve de sécheresse relationnelle et d’un certain cynisme. Dans les cas les plus graves ces manifestations peuvent conduire à diverses forme de violence et de maltraitance. 

De ce fait, le burn-out touche plus particulièrement les professionnels dont le métier les engage dans une relation  d’aide. Les soignants sont ainsi les premiers touchés et toutes les catégories professionnelles y sont confrontées de l’aide-soignant au médecin en passant par l’infirmier ou la sage-femme. Ce sont des métiers où la relation à l’autre tient une place prépondérante. En effet, les professionnels de santé sont souvent confrontés à une lourde charge émotionnelle ainsi qu’à un stress important et répété. Le stress chronique peut alors engendrer la déshumanisation de la relation et mettre à mal la relation d’aide qui est la principale spécificité des soignants et surtout le coeur même de leur métier. Cela n'aurait pas la même incidence dans d'autres métiers. L’épuisement professionnel pourrait être qualifié d’épuisement relationnel. Le soignant en burn-out se traduit donc par la perte de la capacité d’empathie et donc fatalement par la perte de capacité à exercer son métier.

La réflexion sur l’éthique du soin s’avère alors être un facteur de protection important.  En effet, les professions de santé sont confrontées à un certain nombre de conflits éthiques récurrents qui sont des facteurs de stress reconnus. L’accompagnement de la mort aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, les difficultés de relation avec les malades et les familles, en sont l’exemple même. A cela, il faut ajouter un idéal du soin qui se heurte aux réalités des limites de la médecine. La question de la transparence dans la communication des informations est également une question éthique omniprésente chez les soignants. La maladie, la douleur auxquels ils sont tous les jours confrontés sont également souvent source de questionnement. Il y a également une réalité économique et des exigences de rentabilité fortes.

Le fait d’accumuler et garder pour eux toutes ces émotions, ces frustrations, ces questions les fatiguent émotionnellement. Entre fierté, culpabilité et déni ils tirent sur la corde jusqu’à ne plus pouvoir assurer leurs missions. Le burn-out est encore aujourd’hui un trouble tabou et face à ce dernier les soignants sont particulièrement vulnérables mais le silence est souvent de mise chez la plupart d’entre eux. Ce phénomène dont on évite de parler dans ce milieu, par crainte ou par pudeur, n’est sans doute pas pris suffisamment en compte car les soignants ont du mal à reconnaitre que leurs métiers sont à risque et ont  donc tendance à négliger les symptômes précurseurs de cette maladie.

 Enfin, un lien peut être fait entre les mutations que connait à l’heure actuelle le monde de la santé au détriment de l’humain et le syndrome d’épuisement professionnel. Les oeuvres de Christian FAFET en sont la démonstration. La question de l’individu est au cœur de cette série sans visages. Les silhouettes floues, hachurées, contre un mur dans une impasse reflète la dureté du réel, de cette société qui oublie bien souvient la fragilité et la faiblesse humaines.

         Le syndrome d’épuisement professionnel vise principalement les personnes dont l’activité professionnelle implique un engagement relationnel important. De ce fait les travailleurs sociaux y sont également confrontés. Tous les professionnels de ce secteur directement ou indirectement ont été confrontés un jour ou l’autre à cette triste réalité.

Au cours de mes différentes expériences professionnelles, j’ai pu croiser certains professionnels «usés» par leur métier souvent empreint de beaucoup d’émotions. J’ai ainsi pu constater les différents facteurs provoquant stress et parfois burn-out au sein des institutions.

Le professionnel est de temps à autre confronté au conflit de rôle. Il reçoit des ordres contradictoires de la part de ses différents supérieurs. Il arrive également que les demandes que le professionnel reçoit soient incompatibles avec sa fonction ou de ce qu’il a compris de sa mission. L’ambiguité de rôle, peut également être un facteur provoquant du stress. Elle découle d’un manque de précision de ses responsabilités par rapport à celles de ses collègues. Les fiches de postes qui sont normalement là pour lever cette ambigüité de rôle ne sont pas toujours appliquées sur le terrain. Le dépassement de fonction peut être aussi un autre facteur de stress. Le professionnel est amené à réaliser des actes ou à prendre des décisions qui ne relèvent pas de ses compétences.

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