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RSE en Algérie

Analyse sectorielle : RSE en Algérie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Avril 2018  •  Analyse sectorielle  •  2 829 Mots (12 Pages)  •  422 Vues

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Introduction

Le thème de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) connait depuis une trentaine d’années un développement continu. Il se traduit aujourd’hui par une remarquable effervescence, aussi bien dans les recherches universitaires, dans les formations managériales, dans les initiatives internationales, que dans les préoccupations managériales des dirigeants d’entreprises. En effet, Drucker (1954)10 considère la RSE comme une partie intégrante du noyau dur des concepts constitutifs du management : « Le management requiert tout autant vision, responsabilité et intégrité que savoir, compétence et aptitude […] car l’entreprise est un organe qui doit assurer sa fonction dans la société». Cependant, Le débat sur la pertinence et l’importance de la RSE ne porte pas sur la nécessité de faire évoluer les droits sociaux ou de prendre en compte la contrainte environnementale, mais renvoie plutôt à la façon d’y parvenir et au rôle des dirigeants dans cette évolution.11 Dans ce chapitre, nous allons tout d’abord nous intéresser à l’émergence de la RSE ainsi qu’aux différents modèles conceptuels s’y rapportant. Par la suite, nous allons nous pencher sur la comparaison des principales théories de la RSE, et sur plusieurs de ses définitions établies à travers le temps, qui nous permettront de mettre en avant les éléments les plus centraux de la RSE. Nous passerons par la suite à l’analyse détaillée de la théorie des parties prenantes (Stakeholder theory), suivi, des référentiels de la RSE et de la norme ISO 26000. Enfin, nous exposerons la mise en œuvre de la RSE au sein de l’entreprise dans sa vision contemporaine.

1.1. L’émergence historique de la responsabilité sociale de l’entreprise La responsabilité sociale de l’entreprise est un terme basé sur une idée vieille de plusieurs milliers d’années. Le terme responsabilité viendrait du mot latin «sponsio» qui était, «dans l’antiquité romaine, une formule qui engageait une personne vis-à-vis d’une autre». En appliquant le concept à l’entreprise, les premiers comportements socialement responsables sont les comportements de bonne gouvernance appliqués par les chefs d’entreprises, d’abord en Angleterre, ensuite aux États-Unis. Au cours de l’histoire de ce pays, l’individu et son lien avec la société ont été la source de nombreuses remises en question. Ces réflexions et l’éthique fortement imprégné de la morale religieuse ont contribué au développement de la RSE dans un pays où l’État intervient peu dans les relations sociales entre l’individu et l’entreprise.

1.1.1. Racines philosophiques de la RSE Le terme de « responsabilité » revêt plusieurs sens. Dans un premier contexte, la responsabilité prend une connotation juridique « le fait pour quelqu’un d’être à l’origine d’un dommage » et « l’obligation qui en découle de réparer une faute, de remplir une charge, un engagement ». Mais en traduisant le concept anglais de « Corporate Social Responsibility », nous nous rattacherons à la dimension morale de la responsabilité plus qu’à la dimension juridique. En fait, le terme « responsibility » est traduit par « obligations » ou « engagements » ou encore « devoirs ».

En latin respondere, veut dire « se porter garant », ou celui qui pèse les conséquences de ses actes. Cette définition permet d’intégrer la dimension morale et éthique de la RSE. En effet, en philosophie, la responsabilité ne peut exister sans liberté. C’est sur la question qui se rapporte au rapport de l’homme à son voisin que se penchent les philosophes depuis des milliers d’années. Pour ces derniers, l’éthique relève d’un comportement, d’une manière d’agir, et d’une réflexion, afin d’être en mesure de faire la distinction entre de ce qui est bien et ce qui est mauvais de faire ; rappelons que l’éthique constituait dans l’antiquité grecque le couronnement de tout système philosophique

Or, bien avant l’entreprise, la philosophie s’est emparée du concept de responsabilité. Partant du constat que la promesse de la technique moderne s’est inversée en une menace de catastrophe –« la science confère à l’homme des forces jamais encore connues, l’économie pousse toujours en avant dans une impulsion effrénée » – et que les morales traditionnelles sont devenues caduques donc inopérantes, le philosophe allemand Hans Jonas (1979) propose dans son ouvrage "Principe de Responsabilité" une reformulation de l’éthique autour de l’idée de responsabilité. Ainsi, les religions nous guident vers l’attention aux plus pauvres. Plus récemment, les philosophes et économistes, nous ont fait rentrer dans un monde moderne laïc, où l’attention aux plus pauvres n’est pas écrite comme une évidence. Depuis l’antiquité, les activités économiques se sont toujours exercées dans des rapports de tension avec les sociétés humaines : la disparition des ressources naturelles et humaines et la contribution à la satisfaction des besoins des populations. Ceci s’explique par le risque de disparition des ressources exploitées de façon excessive par l’activité économique, et dont elle a besoin pour assurer sa viabilité et sa pérennité (Martinet et Reynaud, 2004).

1.1.2. Racines religieuses de la RSE : Les religions avaient pris en compte depuis bien longtemps ces échanges qui relient les hommes en un lien de fraternité ou de subordination. Si les religions primitives sont focalisées sur le rapport à la nature, les grandes religions monothéistes veulent plutôt codifier les relations entre les hommes. Les devoirs des plus riches et la préoccupation de la condition de vie des plus pauvres restent au cœur des pratiques et des textes de la plupart des religions. Mais c’est plus récemment qu’une pensée philosophique permet d’ancrer cette attention au plus pauvres dans une pensée philosophique laïque. L’idée de la RSE est relativement ancienne et trouve ses fondements dans des pratiques d’entreprise vieilles de plus d’un siècle aux Etats-Unis. Mais ce concept s’apparente à des notions encore plus anciennes de plusieurs siècles, voire des millénaires, comme :

L’encadrement précis des activités économiques dans les civilisations grecques et romaines ;

Le précepte dans la période médiévale subordonnée aux restrictions de la doctrine de l’Eglise catholique sur les richesses et les obligations de charité. Ce premier courant proche de la doctrine sociale de l’église catholique en Europe, a vu le jour suite à la publication de l’encyclique Rerum novarum (De la révolution) par le pape Léon XIII en 1891. Ecrite face à la montée de la question sociale, cette

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