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Pratique professionnelle: Erreurs de délivrance des implants prothétiques facilitées par la diversité et la modularité

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Par   •  17 Mai 2018  •  Analyse sectorielle  •  3 927 Mots (16 Pages)  •  434 Vues

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Pratique professionnelle

Erreurs de délivrance des implants prothétiques facilitées par la diversité et la modularité

Titre court : Erreurs de délivrance des implants

C. Parsya,b,*, J. Girarda,b,c G. Pasquiera,b, H. Migauda,b

a Université Lille-Nord-de-France, Place de Verdun 59037 Lille cedex

b Département Universitaire de Chirurgie Orthopédique, CHRU de Lille, rue Emile Laine, 59037 Lille France

c Domaine Médecine et Sport, Faculté de Médecine, Université Lille 2, 59037 Lille France

* Auteur responsable : Charles Parsy, Département Universitaire de Chirurgie Orthopédique, CHRU de Lille, rue Emile Laine, 59037 Lille France

Tel 03 20 43 05 23

Email Charles.pa@orange.fr


Résumé (299 mots)

Introduction

La modularité permet un réglage fin de l’arthroplastie en fonction de l’anatomie du patient mais elle expose aussi à des complications spécifiques : désunion, corrosion, rupture et erreurs d’implantation. Le but de ce travail était d’évaluer les erreurs d’implantation effectives ou potentielles lors de la délivrance de pièces modulaires d’arthroplasties de hanche et de genou.

Hypothèse

La compréhension des erreurs d’implantation liées à la modularité des arthroplasties permet de mettre au point une démarche standardisée de prévention.

Matériel et méthodes

L’ensemble des erreurs d’implantation a été recensé rétrospectivement entre Janvier 2009 et Décembre 2011, et les révisions pour erreur de modularité ont été collectées sur la période 1996 à 2011.

Résultats

Les implants mal délivrés mais non posés concernaient 19 implants. Les révisions pour erreur de modularité concernaient 5 patients. La taille des implants était le plus souvent en cause. Aucune corrélation n’a été retrouvée avec l’expérience des membres de l’équipe. Aucune des erreurs de pose n’a donné lieu à une procédure médico-légale.

Discussion/conclusion

Les erreurs liées à la modularité ne sont pas exceptionnelles. Une feuille de procédure qualité peut être proposée pour limiter ces erreurs de pose, elle est basée sur des vérifications indépendantes et une procédure de consensus en cas de divergence. Une analyse de son efficacité à long terme et dans différents centres est nécessaire pour la valider, mais à court terme elle semble simple et efficace dans notre institution.

Mots clés : Prothèse totale de hanche, prothèse totale de genou, modularité, complication, implantation.   


Introduction

La modularité des implants permet un réglage fin pour adapter la prothèse au patient lors de l’implantation [1]. Elle permet le changement isolé d’un composant prothétique (ou d’une partie de l’implant) et l’adaptation à une déformation osseuse [2]. La modularité permet aussi en théorie la limitation des stocks d’implants. Elle s’est peu à peu imposée d’abord à la hanche avec l’émergence des arthroplasties non cimentées [3,4], puis au genou avec les embases tibiales métalliques [5], puis aux autres articulations dont l’épaule. Enfin la modularité est devenue presque systématique pour les prothèses de révision notamment au genou et à la hanche [6] où elle est entrée en concurrence avec certains implants sur mesure [7] dont l’obtention est parfois plus complexe.

Tous ces avantages font que la modularité est rentrée peu à peu dans les habitudes des chirurgiens bien que les diverses jonctions soient une source de corrosion [8-10], de rupture [11], de désassemblage [12] pouvant conduire à l’échec de l’arthroplastie, notamment en raison de l’usure des inserts modulaires en polyéthylène [13,14]. Des désunions d’assemblages d’implant sont décrites [15-20]. Les avantages indéniables de la modularité ont un revers important lié au risque d’erreur d’implantation du matériel prothétique. Malgré l’attention importante du chirurgien et de son équipe au moment de la délivrance des implants, les conditions opératoires peuvent être à l’origine d’erreurs d’implantation. En effet, le bloc opératoire constitue un environnement propice aux erreurs : le bruit, les équipes nombreuses, l’attention apportée aux patients accroissent les risques d’erreur dans la délivrance des implants aux chirurgiens. De la même façon, le déroulement de l’intervention elle-même peut détourner l’attention du chirurgien sur la vérification ultime au moment de l’implantation.

A notre connaissance, il n’y a pas d’évaluation de la fréquence de cet évènement, notamment l’analyse des données des assureurs ne fait pas état de sinistre en rapport avec ces évènements pour les hanches [21] ou pour hanche et genou [22]. Le but de ce travail était d’évaluer les erreurs d’implantation effectives ou potentielles sur une période donnée lors de la délivrance de pièces modulaires d’arthroplasties de hanche et de genou. A la lumière de cette analyse, nous avons tenté de mettre au point une démarche de contrôle standardisée afin d’éviter ces erreurs liées à la modularité des implants.

Matériel et méthode

Dans notre établissement, dans le cadre d’arthroplasties primaires programmées ou non de la hanche et du genou, l’ensemble des implants non posés (c’est-à-dire les implants délivrés au chirurgien mais non implantés au patient car non conformes au souhait du chirurgien) a été recensé rétrospectivement entre janvier 2009 et décembre 2011. Sur cette période 1500 arthroplasties totales de hanche primaires et 406 arthroplasties primaires de genou ont été implantées. Le type de matériel non implanté et les causes de mauvaise délivrance ont été recherchés. Pour chacun des accidents, nous avons analysé l’ensemble des membres de l’équipe en fonction de leur ancienneté d’exercice dans l’établissement. Il a été recherché une prédominance d’erreur pour un type d’implant. La variation de la fréquence de l’erreur en fonction de l’expérience des membres de l’équipe a été analysée.

Les révisions prothétiques pour erreur de modularité ont été collectées sur la période 1996 à 2011. La collecte des données s’est faite de manière rétrospective par analyse des registres des implants posés au bloc opératoire et par interrogation des chirurgiens plus expérimentés.

Résultats

Erreurs de délivrance d’implants modulaires

Nous avons recensé 19 implants non posés. Ces cas étaient tous des erreurs de délivrance « rattrapées » in extremis soit par le chirurgien soit par l’instrumentiste ou l’infirmier circulant. Les pièces de prothèse totale de genou étaient concernées dans 4 cas, celles de prothèses totales de hanches dans 14 cas et dans un cas il s’agissait d’une erreur de pose sur  un resurfaçage de hanches (Tableau 1). Au total, cela représentait 0,95% des arthroplasties posées (19 sur 1805) sur la période étudiée avec 1% (15 sur 1500) pour les prothèses de hanche et 0,66% (4 sur 606) pour les prothèses de genou. Il n’y a pas été relevé d’erreur concernant les prothèses unicompartimentales de genou

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