Montesquieu Les Lettres Persanes

LA 3 « Les Caprices de la mode », Montesquieu, Lettres Persanes, 1721.

Eléments pour l’introduction (à faire vous-même !)

Montesquieu (1689-1755)

Né dans une famille aristocrate de gentilshommes vignerons bordelais. Il étudie le dt et commence sa carrière en rédigeant des textes sur l’Histoire, la politique, les sciences.

Conseiller au parlement de Bordeaux.

Catholique marié à une protestante, il entreprend la rédaction des Lettres persanes, roman épistolaire publié anonymement en 1721 à Amsterdam pour éviter de compromettre sa carrière de magistrat. (L’auteur, anonyme, se donne pour simple traducteurs de lettres authentiques obtenues auprès de Persans…texte audacieux, plein d’un esprit mordant). Succès, du coup il est admis dans les salons parisiens, les cercles mondains, là où se formait l’esprit des Lumières. En 1726, il renonce à sa charge de président du parlement.

Voyage beaucoup en Europe, il observe, compare les usages et systèmes politiques. Cela va nourrir ses réflexions politiques qui trouveront leur place dans son œuvre capitale : De l’esprit des lois publié en 1748. (réflexion sur le pouvoir, l’esprit de tolérance, théorie de la séparation des pouvoirs, critique de l’absolutisme) Ouvrage mis à l’index (cad interdit par l’Eglise)

Les philosophes du 18e voient en Montesquieu leur précurseur ; ses idées inspirent leurs combats. Il fut admis à l’Académie Française.

Les Lettres persanes, 1721

C’est par le biais du roman que Montesquieu donne à voir la société de son temps et traite le thème de la relativité des valeurs, des mœurs, des morales, des principes politiques C’est ce qui a séduit les lecteurs.

Un roman épistolaire : Persuadés que les voyages forment la jeunesse, deux Persans Rica et Usbek quittent Ispahan et se rendent à Paris. Ils font l’expérience des coutumes et modes de vie français et en observateurs étrangers, naïfs, ils s’étonnent de traditions politiques et religieuses différentes. Ils s’en ouvrent à leurs correspondants.

Intérêt : regard nouveau et multiplication des points de vue : chaque personnage peut donner son avis.

Montesquieu fait une satire mordante de la société fr dans les dernières années du règne de Louis XIV, mort en 1715 et de la Régence, des milieux parisiens, des femmes, des caprices de la mode. Montesquieu joue sur la surprise, sur le regard naïf pour déconcerter les idées toutes faites et faire ressentir tte la relativité d’une civilisation.

Ici Montesquieu peint les travers et le ridicule de la soc fr à travers l’évocation de la mode, des Français soumis volontairement aux modes vestimentaires et victimes d’elles. (Registre comique et satirique.)

Que dit le texte ? Message au 1er degré / au 2ème degré ?

La lettre 99 est un cpte rendu humoristique, à la limite de la caricature, de l’attitude capricieuse des Français dans le domaine de la mode vestimentaire

Ton traduisant étonnement, surprise et fantaisie pur faire comprendre :

la rapidité de ces changements

le ridicule des costumes et coiffures, leur extravagance

Mais le texte n’est-il qu’une satire amusée des extravagances de la mode fr ?

Non, la soumission des fr à la mode est un exemple révélateur, le reflet extérieur de ce qu’ils sont : des esprits faibles et peu velléitaires, soumis volontairement et totalement au roi. Au-delà de la critique du pouvoir absolu et centralisé du roi, c’est la servitude volontaire des sujets qui est ici dénoncée. (registre polémique)

Problématique : Comment la présentation satirique d’une soumission aux « caprices » de la mode conduit à une critique sévère du comportement servile des Français et de leur système politique ?

Pourquoi peut-on dire que ce texte s’inscrit dans l’esprit des Lumières ? )

Dans quelle mesure ce texte présente-t-il un double message ?

Dans quelle mesure Montesquieu fait-il une critique politique alors qu’il semble critiquer une simple soumission aux caprices de la mode ?

Dans quelle mesure Montesquieu dénonce-t-il un roi fantasque à travers la critique des femmes qui suivent la mode ?

Dans quelle mesure l’art du récit rend la dénonciation efficace ?

Dans quelle mesure ce texte constitue-t-il une critique sévère du système politique français alors qu’il rend compte joyeusement et avec humour des extravagances de la mode parisienne ?

En quoi ce texte présente-t-il un mélange de registres ?

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Une lettre sur les femmes à Paris

la lettre d’un étranger et le regard distancié

Présentation d’une lettre : « Rica à Rhédi, à Venise  » : expéditeur/destinataire et lieu

«  De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717

Datation fantaisiste, touche d’exotisme

Enonciation : Je /tu : 1er mot du texte : Rica donne son avis avec simplicité / tutoiement marquant une certaine connivence avec le destinataire de la lettre.

Des éléments rappelant qu’il s’agit du témoignage d’un étranger, au regard neuf, extérieur, décalé qui donne à entendre un réel étonnement :

l.1 « je trouve…étonnant », « dans cette changeante nation » l.23

l.18 : « Qui pourrait le croire ? » (qu rhétorique)

Le jeune Rica commence sa lettre en donnant son propre avis de façon très directe : présence du « je », terme « caprice » très connoté associé à la mode, jugement « étonnant », adj détaché en fin de phrase. Une première phrase qui donne le ton et annonce le registre : comique, humoristique.

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