Maîtriser les caractéristiques du langage visuel

MAÎTRISER LES CARACTÉRISTIQUES DU LANGAGE VISUEL

L’image est le premier des langages. Elle est présente sous des formes diverses : dessin, peinture, photographie, film. Au-delà de l’image plane, ce langage est aussi celui de la sculpture, du dessin, de l’objet, de la forme d’un emballage… Cette diversité obéit à ses règles communes qui sont celles du langage visuel.

Éléments constitutifs de l’image et genre de chacun d’eux

La photographie qui nous permet de faire irruption dans un univers de grues et de zone d’activité portuaire délimitée par un grillage, l’abstraction du tag peint sur le mur et le dessin en noir et blanc représentant 3 personnages.

Relation entre ces éléments

Le héros du livre de Jean Genet, Georges Querelle est à quai à Brest sur son bateau et attire vers lui des hommes a la fois rudes et fragiles. La photographie traduit cette tension qui fait référence au roman de Genet à travers l’irruption dans un univers industriel d’une sorte de crucifixion qui voudrait rendre manifeste le lien entre la beauté et l’interdit.

Genet par exemple, la tension qui l’anime – entre ce coté voyou-voleur, sa quête de temps, de rituel, et le classicisme de son écriture – porte les contradictions de notre société, notamment autour des guerres coloniales. Pour l’instant, j’ai posé une première image à Brest, qui fait référence à son livre Querelle de Brest. On y voit trois mecs, la lecture est ambiguë : c’est une rixe qui ressemble à une descente de croix.

L’image et le sens

• le signifiant et le signifié visuels

À tout ce que l’on voit on donne un sens : un portrait peut rappeler un souvenir ; un paysage peut être perçu comme beau ou laid ; un vêtement peut susciter le désir, l’indifférence ou le rejet. L’association étroite entre ce qui est vu (le signifiant) et son interprétation (le signifié) caractérise le langage visuel.

• la diversité des objets visuels

Le langage visuel utilise des matériaux (pigments, palette graphique, argile, métal…). Le créateur (graphiste, artiste, architecte, sculpteur…) les organise pour faire partager une signification à travers des objets bidimensionnels (des images planes, un écran…) ou tridimensionnels (une sculpture, un bâtiment, un objet technique).

La diversité des objets visuels de cette photographie (grues, tag, mur, dessin d’Ernest Pignon Ernest) rapproche plusieurs univers : le réalisme de la photographie des grues, l’abstraction des tags sur le mur, le dessin en noir et blanc de trois personnages.

Le sens figuratif et le sens abstrait

• le sens figuratif

La séduction d’une peinture, d’une sculpture, d’une image vidéo est d’abord fondée sur la ressemblance immédiate avec le monde tel qu’on le voit. On parle alors d’une représentation « figurative ». Ce mode de représentation du réel varie selon les cultures.

Jean Puy entre à l’école des Beaux-arts de Lyon à 19 ans. Très vite, il part pour Paris où il rencontre Matisse, Derain et Marquet à l’académie Camillo. Des liens profonds d’amitié se tissent avec ces artistes. Ils travaillent ensemble, ils peignent les mêmes sujets avec un intérêt nouveau pour la couleur, devenue arbitraire et appliquée directement à la sortie du tube. C’est ainsi qu’en 1905, lors de la désormais historique exposition au Salon d’Automne, le critique Louis Vauxcelles, scandalisé par les œuvres exposées, les qualifiera de "Fauves" en référence notamment à la vivacité agressive des couleurs. Puy est alors à l’apogée de sa carrière. Ambroise Vollard lui achète une grande partie de ses œuvres de 1905 à 1926. Le peintre fait éclater la couleur dans ses bords de mer, ses paysages du Midi et ses nus allongés dans des intérieurs feutrés. Il s’attache plus généralement à peindre des scènes de la vie quotidienne. Cependant, la guerre de 14-18 marque profondément l’artiste et sa production en est sensiblement modifiée. Si les couleurs sont moins audacieuses, la touche moins expressionniste, les œuvres gagnent en sensibilité.

Le fauvisme est un courant de peinture du début du XXe siècle. Tiré d'une expression du journaliste Louis Vauxcelles, il débute historiquement à l'automne 1905, lors du Salon d'automne qui crée scandale, pour s'achever moins de cinq ans plus tard, au début des années 1910. En fait, dès 1908, il est déjà à son crépuscule. Son influence marque néanmoins tout l'art du XXe siècle, notamment par la libération de la couleur. Le précurseur du fauvisme est Henri Matisse, mais d'autres artistes, comme André Derain, Maurice de Vlaminck, Auguste Chabaud, ou encore Georges Braque en ont fait partie.

Dans un article Le Salon d'automne publié dans le Gil Blas le 17 octobre 1905, Louis Vauxcelles décrit le salon salle par salle. Il écrit notamment « Salle N°VII MM. Henri Matisse, Marquet, Manguin, Camoin, Girieud, Derain, Ramon Pichot. Salle archi-claire, des oseurs, des outranciers, de qui il faut déchiffrer les intentions, en laissant aux malins et aux sots le droit de rire, critique trop aisée. […] Au centre de la salle, un torse d'enfant et un petit buste en marbre, d'Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l'orgie des tons purs : « Donatello chez les fauves. »1

Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres ont recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et vives, et revendiquent un art fondé sur l'instinct. Ils séparent la couleur de sa référence à l'objet, afin d'accentuer l'expression, et réagissent de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme.

• le sens abstrait

L’image peut être non figurative. L’artiste peut déformer ce qu’il perçoit (expressionisme, cubisme) jusqu’à ne plus représenter un objet identifiable (art abstrait).

Thomas Texier est né en 1977 dans la région Parisienne. Adolescent, Il commence à peindre ses premières toiles, inspiré par les grands peintres de renoms et les peintures exposées dans les galeries de Barbizon. A force de travail et d’obstination, Thomas, alors âgé de

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