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Les nouvelles technologies du numérique seraient-elles un frein au secret ?

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Par   •  24 Février 2021  •  Dissertation  •  1 812 Mots (8 Pages)  •  414 Vues

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En février 2020 l'activiste Russe Piotr Pavlenski révèle et diffuse des vidéos intimes d'un homme politique français Benjamin Griveaux. Ces vidéos étant intimes elles étaient censées être secrètes, ne pas tomber entre les mains d'un autre puis être diffusées publiquement. Cela pose la question de la possibilité d'avoir encore des secrets de nos jours. Peut-on encore dissimuler des choses ? Que ce soit à l'échelle d'un individu, d'une grande entreprise voir même d'un État. Les nouvelles technologies du numérique seraient-elles un frein au secret ? Ainsi nous allons nous interroger sur la possibilité d'avoir des secret de nos jours dans un monde soumis au numérique. Pour cela nous allons étudier l'existence de secrets à différentes échelles puis voir les limites de ces secrets.

Le secret est une chose persistante dans nos sociétés et cela même de nos jours.

Au niveau individuel le secret est une chose indispensable, voir incontrôlable car inconscient. En effet, on peut avoir des secrets envers soi-même. C'est ce qu'explique Freud avec sa théorie du refoulement, on peut enfouir dans sa mémoire un souvenir, un événement dont on ne veut pas se souvenir et cela de manière totalement inconsciente, ce faisant on se créé un secret envers nous-même.

Mais entre individus on a des secrets aussi, tout d'abord à cause d'un aspect pratique : on ne peut tout révéler à quelqu'un. De plus le secret est essentiel pour l'individuation d'un individu, c'est ce qui permet de nous séparer des autres, entre ce qu'on sait de nous et ce que savent les autres, donc cela veut dire qu'on en a encore aujourd'hui sinon on ne nous distinguerait pas les uns des autres.

Mais cela va plus loin, comme le détail George Simmel en 1908 dans son livre Secret et Sociétés secrètes. Le secret selon lui est intrinsèque aux relations sociales. En effet sans secret il ne peut en avoir car il permet de garder des choses pour soit, tout n'est pas à dire, et le nombres de secrets qu'on révèle va de pair avec les degré d'amitié. De la simple connaissance, en passant par l'ami jusqu'au couple il y a de moins en moins de secrets. Cependant il reste toujours des secrets même au sein d'un couple et cela car Simmel dit que sans secrets, il y a une sorte de « routine » qu'il n'y a plus rien à découvrir et que ainsi cela nuirait au couple.

On peut aussi ajouter, toujours selon Simmel, les sociétés secrètes qui persistent de nos jours et même qui se créent. Elles sont basées sur le secret, secret de leurs membres, des « rituels » initiatiques pour y entrer, secret des discussions et des réunions qui s'y tiennent, etc. On peut citer comme exemple la franc-maçonnerie qui malgré une certaine connaissance de l'ordre de la part du public notamment à cause de son ampleur et de la documentation à son sujet, celui-ci parvient à maintenir une certaine aura de secret autour de ses membres (cela dépend des pays, aux États-Unis l'appartenance à l'ordre est beaucoup plus assumée) et des discussions lors des réunions.

Il existe aussi des secrets à l’échelle des entreprises. On peut évoquer le secret industriel qui est une chose ardemment défendu par les sociétés qui en sont les détentrices face à la concurrence. On parle de secrets de formules ou de fabrications. Ces secrets sont soit protégés à l'aide de brevets mais cela seulement durant un certain temps (de plus déposer un brevet revient à révéler le brevet qu'on dépose) , soit par le Code du commerce concernant le secret des affaires qui peut aussi inclure par exemple le nom de fournisseurs d'une entreprise qui veut que cela reste secret. On peut citer dans la même catégorie, le secret bancaire qui interdit aux banques de divulguer des informations sur leurs clients et si cela arrive c'est punie par la loi (Code pénal), exceptions faite de certaines administrations étatiques qui peuvent avoir accès aux informations notamment dans le cadre de procédures judiciaires.

On peut aussi parler du cas du secret professionnel qui là aussi permet de garder le secret, on leur fait confiance pour garder nos secrets, par exemple un médecin (serment d’Hippocrate) ou un travailleur social, des agents publics. Ce secret est protégé par le Code pénal en France qui prévoit entre 1 an de prison et 15000 euros d'amendes si il n'est pas respecté. Il y a toutefois là encore des exceptions quand même (préservation ordre ou santé public ou protection de la personne).

Enfin on peut parler du secret au niveau de l’État lui-même. (Celui-ci varie en fonctions des régimes politiques de chaque pays). On peut parler de la préservation de secrets pour ne pas nuire à l'ordre public par exemple pour éviter une panique (lors d'un incendie d'une usine chimique à Rouen avec Lubrizol). Pour protéger la souveraineté d'un État, son « honneur » ce qui implique de dissimuler des actes qui auraient pu être commis sur l'ordre d'un État. Par exemple les exécutions d'ennemis de la France par la DGSE et le service action sur ordre du Président. De même le secret permet de protéger des intérêts stratégiques, comme les secrets industriels précédemment évoqués qui peuvent être important pour l'économie d'un pays ou sa souveraineté (exemple de Dassault aviation en France) ou encore des codes nucléaires ou la position des SNLE pour la France. Cela peut même se matérialiser par des lieux concrets et matériels : la zone 51 aux États-Unis. Ou encore des lieux d'archives qui sont inaccessibles au public et chercheurs, ou directement des dossier classé top-secret

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