Les Personnages Immoraux (le Couperet)

Depuis la naissance du roman, de nombreux personnages sont présent dans les œuvres. Héros au cœur vaillant, courageux, ou en quête de justice, ceux qui ont toujours su captiver le lecteur agissaient pour un grand but. Mais lors de l’évolution de ce genre, on a vu apparaître certains personnages principaux bien éloignés de ces caractères. Abandonnant leurs idéaux purs, ces personnages empruntent « le mauvais chemin » qui était celui des ennemis d’autrefois. Nous avons ainsi vu apparaître des héros falot, antipathique ou encore amoral. Ces héros, qui ne respectent pas les valeurs morales, peuvent-ils néanmoins captiver le lecteur ? Je vais montrer que oui, en exposant d’abord que le personnage immoral peut-être plus complexe que le héros « classique » et que l’histoire prend de l’intérêt notamment grâce à lui. Je vais ensuite montrer qu’il peut être plaisant de s’identifier à ce genre de personnage, et que le lecteur peut aisément trouver une raison à les admirer.

Le personnage romanesque, malgré un comportement amoral parviendra à capter le lecteur, en particulier si ces actes immoraux s’avèrent être les moteurs de l’intrigue. En effet, le lecteur peut se prendre de passion pour les intentions, même si elles sont mauvaises, si elles aboutissent à des péripéties intéressantes. Ainsi, les choix du personnage se révèlent essentiels au déroulement de cette intrigue, bien qu’ils correspondent à une attitude immorale. Dans Le Couperet de Donald Westlake, Burke Devore se mettra au service du crime dans l’unique but de retrouver un emploi pour sauver sa famille de la faillite. Ainsi, le comportement indigne et égoïste de Burke permettra de plonger le lecteur dans une formidable aventure.

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