Le mythe d’Amphitryon

I - La mise en scène de l’intervention divine chez les mortels

1) Une description objective

Tout au long du passage, l’intervention de Jupiter est caractérisée par des verbes d’action plutôt neutres ou informatifs ( ex : concubuit (l.4), congeminaret (l.5), usurparet (l.5) ).

2) Le récit suit une chronologie

L’ordre des actions est respecté sans intervention du pathos ( ce qui est relatif aux sentiments ) ( ≠ éthos : ce qui est relatif à la raison ). L’auteur utilise des liens logiques et surtout l’anaphore de “cum” ( ex : “cum abesset” (l.1), “cum ... venisset” (l.3), “cum ... intrasset” (l.9) etc. ) dont l’usage est explicatif et causale.

Dans la 2ème partie du texte, Amphitryon de retour devient un observateur de la scène avec les verbes : “videret” (l.9), “mirari” (l.9), “sensit” (l.12). Le personnage concerné de façon majeur par la situation semble détaché de sa propre histoire.

3) La supériorité du dieu sur la condition humaine

La fable met en évidence la naïveté de l’être humain par l’intermédiaire du personnage d’Alcmène : “ea credens conjugem esse cum eo concubuit” (l.4)

II - Un monde décloisonné

1) L’éthique

Les règles morales ainsi que la notion de faute restent similaires chez les dieux. Les dieux sont aussi susceptibles d’être sous l’emprise des passions que subisse les êtres humains. Jupiter élabore ainsi une stratégie afin de séduire Alcmène tout en préservant son mariage. Il prend l’apparence d’Amphitryon afin de séduire Alcmène : “Alcimena aestimans Jovem conjugem suum esse, eum thalamis recepit”

2) Interaction Homme-dieux

Les mortels ne semblent pas si éloignés des dieux, puisque certains appartiennent à une catégorie exceptionnelle ; Amphitryon est le fils du roi de Thirète. Cet aspect exceptionnel va être amplifié par les conséquences de l’intervention de Jupiter puisque Alcmène donne naissance à Heracles, le fils de Jupiter : “quae ex Jove compressa peperit Herculem”. Hercule fait la liaison entre le monde des dieux et celui des mortels puisqu’il est mi-homme, mi-dieu.

3) La toute puissance divine

La narration revêt une forme de fatalisme : “sensit Amphitryon numen aliquod fuisse pro se, ex qua die cum ea non concubuit.”. Jupiter fait ce qu’il veut au détriment d’Alcmène, le lien conjugal étant malmené. La négation doublé du verbe conjugué au parfait indique une rupture sur laquelle on ne peut plus revenir.

...