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Le Style De Céline : écrire à Sa Manière

Dissertation : Le Style De Céline : écrire à Sa Manière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Février 2013  •  663 Mots (3 Pages)  •  979 Vues

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Mais qu'est-ce que je faisais là ?... J'étais ici pour me battre ? C'était pas à moi qui fallait demander ça !... Peureux et lâche que j'étais, moi... Il fallait que je parle au colonel Kouradroit, que je lui explique ma vision de la guerre, qu'il m'explique la sienne, pourquoi il restait là, aussi déterminé ? Mais à ce moment là, un petit soldat arriva, pour parler au colonel. Finalement, heureusement qu'il était arrivé ce soldat Moupeurde, ça m'avait bien évité une ridicule démonstration de mon point de vue devant le colonel !... J'avais échappé à son espèce de regard d'acier, qui m'aurait transpercé mes deux mirettes. Mais quand même, ce n'était pas non plus ce que je voulais qu'il lui arrive au petit soldat, il m'avait l'air bien gentil celui-là... Aussi peureux et lâche que moi ?... Aussi ignorant des raisons de la guerre que moi ?... Aussi inutile dans cette boucherie que moi ?... Peut-être que j'aurais pu fraterniser avec lui et on se serait soutenu en tant que deux gros peureux dans ces pluies diluviennes de balles... Ces balles d'ailleurs, il faut en parler !... Elles nous assaillaient de partout, sans relâche, comme un nuage de guêpes rageuses, comme des grêlons - des patates de grêles - qui volaient à l'horizontale, comme un immense faisceau de lumière (de balles) qui s'abattaient sur nous et nous traquaient. Et le colonel circulait fièrement entre, pendant que je me cachais. Ce que j'étais bien derrière mon arbre moi !... Surtout que, de ce que j'avais entendu de leur conversation, au colonel et au soldat, ces petites balles innocentes n'étaient qu'éphémères, bientôt on en verrait d'autres des armes !... Des gros obus bien infects, qui cherchent qu'à nous saigner et nous faire crever !... Ah... Ce que j'étais bien derrière mon arbre moi !... Et je pouvais à mon aise les écouter, ces deux français que tout opposent sauf leur nationalité. "Qu'est-ce que tu veux toi ? demanda brutalement le colonel, qui t'envoie ?". Le soldat se présenta comme Moupeurde, il était ici pour nous dire qu'on devait quitter la colline immédiatement. "Comment !..." s'indigna le colonel Kouradroit. "Oui oui, bégayait de peur le soldat, le maréchal m'a informé qu'ils avaient surpris les Allemands se rapprovisionner en artillerie, et qu'il fallait que vous partiez illico". Moupeurde nous disait de quitter notre poste. "Ah non, je crois pas non, j'ai été envoyé ici en reconnaissance, je faillirai pas à ma tâche, retournez-donc dire au maréchal que j'ai pas peur de ces Allemands", affirma donc le colonel avec aplomb. "Mais je vous dis qu..." commença le soldat. Et puis ce fut tout. Un obus tomba sur eux. BOUM ! Un bruit, et ce fut réglé, ça mit tout le monde d'accord. Ça y est, que je me disais, c'est réglé et enterré. Ça leur aura éviter de parlementer encore longtemps !... Mais c'était donc foutu pour eux ?... Pour ces deux petits français pas si différents finalement que les petits allemands d'en face ?... Mes deux camarades sur le bas-côté, faisant la grimace, ça me donnait la gerbe. Mais ce n'était donc pas fini ? Toutes ces chamailleries entre les pays ! Ça nous pourrira tous, vous verrez... Nous sommes sur la bonne voie !

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