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La trempe de la peau brute

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Par   •  26 Février 2019  •  Cours  •  1 824 Mots (8 Pages)  •  465 Vues

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TREMPE - REVERDISSAGE

La trempe ou reverdissage est l’opération qui a pour but :

  • De rendre à la peau son aspect frais primitif, c’est à dire son degré d’hydratation : 60 à 65%.
  • De débarrasser la peau de ses souillures superficielles : boue, crotte, sang.
  • D’éliminer les substances solubles :
  • les sels et particulièrement le chlorure de sodium, si les peaux ont été conservées par salage. La peau contient en outre des : phosphates, chlorures, sulfites, silicates de fer, de calcium, de magnésium, de sodium
  • les protéines solubles naturelles de la peau : albumines, mucoïdes et globulines.
  • les protéines résultant de l’hydrolyse du collagène consécutive à une mauvaise conservation : c’est une perte de substance dermique qui sera l’origine d’une perte de rendement, de creux, de peaux molles.

Lorsque la peau est immergée dans l’eau, il se produit une dissolution de sels minéraux ; les protéines solubles diffusent, en même temps dans le bain de trempe, tandis que la peau absorbe l’eau et augmente de poids. Ces protéines peuvent être classées en deux groupes : celles solubles qui existent dans la peau (albumines, globulines, mucoïdes), et celles devenues solubles par hydrolyse bactérienne.

L’élimination des premières est normale et souhaitable pour débarrasser les microfibrilles des mucoïdes en particulier, de façon à bien individualiser les fibres.

Les protéines rendues solubles par hydrolyse ont leur origine dans la putréfaction bactérienne, qui commence dès l’abat de l’animal, qui est arrêtée par l’action antiseptique de la conservation, et qui reprend dès que la peau se réhydrate au cours de la trempe. Il en résulte que le bain de trempe devient un véritable bouillon de culture par l’apport des germes et du milieu nutritif amenés par la peau elle-même : l’état de conservation des peaux influence donc la trempe.

Avant d’étudier la trempe, il est utile de connaître certaines généralités biologiques

  1. La fermentation putride débute par une période d’incubation, pendant laquelle son développement est lent, puis est suivie par une période de grande activité. La période d’incubation correspond au temps nécessaire pour qu’un nombre assez important de microbes soit engendré, et que simultanément, l’activité de ces microbes ait provoqué la dissolution d’une quantité de protéines nutritives suffisante. Plus simplement, les bactéries fabriquent leur nourriture en hydrolysant la peau et en se multipliant. La durée d’incubation, pour des peaux bien conservées, est d’environ 12 heures à température normale.
  2. L’activité bactérienne est influencée par la teneur en sel. Ainsi, le développement bactérien est favorisé à une faible concentration 0,7%; par contre, elle est freinée pour des concentrations plus fortes, 5%. Le renouvellement de l’eau de trempe des peaux salées a donc deux effets opposés :
  • élimination des protéines solubles, donc du milieu nutritif : favorable.
  • diminution de la concentration saline défavorable.
  1. La température favorise la reprise d’eau, mais davantage la putréfaction, c’est à dire le développement bactérien. On a donc intérêt à travailler en bain frais. Nous verrons cependant que l’on utilise la température dans les techniques modernes.

Les peaux sont conservées principalement selon deux principes : le salage et le séchage. Nous verrons donc successivement la trempe des peaux salées, puis celle des peaux séchées.

  1. PEAUX SALEES

Ces peaux peuvent être plus ou moins bien conservées

  1. Cas des peaux bien conservées

La trempe ne présente aucune difficulté et s’opère classiquement en deux temps. On commence par remouiller et laver les peaux, en renouvelant deux ou trois fois le bain (durée 6 heures), puis la trempe se termine dans un bain propre et frais d’une douzaine d’heures. On demeure ainsi toujours en dedans du temps d’incubation.

Actuellement, on a tendance, en vachette box en particulier, à activer la trempe et on la réalise couramment en 6 heures. On travaille dans ce cas en bain concentré (150%), avec un seul changement de bain pour utiliser l’action antiseptique du sel, et l’on opère à température plus élevée (28°C/30°C). Tenant compte de la richesse saline, de la température et de la durée, on demeure toujours en dedans de la période d’incubation, mais l’application demande plus de soin et de précision.

  1. Cas des peaux mal conservées

Le problème est différent. Il faut au plus vite éliminer les bactéries, et le milieu nutritif par des lavages et rinçages répétés. Les peaux ont en effet subi un début d’échauffe, c’est à dire un commencement de fermentation putride caractérisée par l’odeur et le relâchement des poils. On conseille après ces rinçages, de continuer la trempe dans un bain neuf salé (à 5%). Actuellement, il existe des antiseptiques assez puissants pour arrêter cette évolution bactérienne et poursuivre la trempe, sans détériorer la peau, en bain frais non salé.

 

  1. PEAUX SECHEES

La trempe des peaux sèches est une opération plus difficile. La reprise d’eau est moins rapide elle dépend de la façon dont la peau a été séchée et de son degré de dessiccation. Lorsque la sèche a été bien conduite, ce reverdissage ne présente aucune difficulté majeure ; malheureusement, nombreux sont les cas où cette opération a été menée trop rapidement, où les peaux sont parcheminées ; la reprise d’eau est lente et il y a début de putréfaction. Le cas le plus mauvais est celui des peaux séchées au soleil ; les surfaces sont séchées, alors que le centre n’est pas suffisamment déshydraté. Il y a alors hydrolyse bactérienne à l’intérieur de la peau, lors de la sèche. Ce défaut se révèle, lors de la trempe, et la peau se sépare en deux.

La durée de la trempe des peaux séchées, même bien traitées, est très nettement supérieure au temps d’incubation. Or, il est certain que le remouillage effectué en milieu putride est beaucoup plus rapide. Ainsi, il y a peu de temps encore, les bains de trempe n’étaient pas rejetés après usage : ils étaient utilisés pour le reverdissage de nouvelles passes. Le reverdissage, dans ces bains constamment enrichis en protéines solubles et en bactéries, étaient beaucoup plus rapides.

Les enzymes protéolytiques dissolvent d’abord les protéines interfibrillaires et facilitent ainsi la pénétration de l’eau, ce qui active l’hydratation des fibres. Ce procédé était antihygiénique, et demandait une surveillance individuelle des peaux ; il n’est donc pas industriel.

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