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La communication et ses acteurs devoir

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Par   •  1 Juin 2014  •  4 830 Mots (20 Pages)  •  1 111 Vues

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PREMIÈRE PARTIE

Question 1

Le texte présenté, un extrait de l’oeuvre L’ère du vide, Essais sur l’individualisme contemporain (1983) écrit par l’essayiste Gilles Lipovetsky, met en avant la pensée hédoniste apparu dans nos sociétés en même temps que le culte de la consommation. L’hédonisme relève de la doctrine philosophique selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du déplaisir constituent l’objectif principal de la vie quotidienne. D’abord définit comme un comportement marginal réservé à quelques artistes et intellectuels dès le milieu du XIXe siècle, il s’étend à tous les individus en société dans les années cinquante et devient une norme.

Ainsi, plusieurs facteurs ont permis d’aboutir à ce nouveau comportement, propre aux sociétés occidentales du XXe siècle.

En premier lieu, Lipovetsky met en évidence l’apparition de la consommation de masse aux Etats-Unis dans les années vingt puis en France durant les Trente Glorieuses (1945-1973). Cette consommation est d’abord fondée sur l’acquisition par les ménages de biens durables standardisés (automobiles, équipements ménagers...) puis s’étend progressivement à une offre de produits destinés à répondre à des besoins qui n’existent pas. Ces derniers sont relayés par la publicité, qui crée donc de nouveaux besoins, et par l’imitation collective. L’auteur définit cette consommation de masse comme étant « la diffusion à une large échelle d’objets considérés jusqu’alors comme objets de luxe, avec la publicité, la mode, les média de masse ».De plus, l’idéologie capitaliste favorise fortement cette consommation de masse. En effet, selon Lipovetsky, elle est « l’artisan principal de la culture hédoniste ». Plus précisément, il s’agit du crédit qui permet l’achat immédiat des biens de consommations. Ainsi, alors qu’avant l’individu devait économiser pour acquérir un objet matériel, il peut désormais avoir recours au crédit lui permettant d’obtenir ce qu’il désire tout de suite : « le crédit dont l’institution sape directement le principe de l’épargne » ; « avec une carte de crédit, on pouvait immédiatement satisfaire ses désirs ».

Lipovetsky ajoute que le crédit va à l’encontre des principes protestants issus de la société traditionnelle ( « le plus grand instrument de destruction de l’éthique protestante fut l’invention du crédit » ). En effet, non sans rappeler l’oeuvre de Max Weber L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, l’idéologie du Protestantisme encourage l’individu au gain d’argent, à l’épargne, le tout sans en jouir directement pour les plaisirs de la vie. Ainsi, tout comme les artistes hédonistes ont combattu les valeurs de la bourgeoisie traditionnelle (comme le précise l’auteur : « le travail, l’épargne, la modération, le puritanisme »), les individus des sociétés du XXe siècle deviennent également hostiles à ce mode de pensée traditionnel et profitent du crédit pour satisfaire leurs désirs. Par conséquent, comme le rappelle Lipovetsky, « la morale puritaine cède le pas à des valeurs hédonistes ».

Dès lors, on peut parler d’une société de consommation qui est l’état même ducapitalisme. L’achat de biens et de services de consommation est à la fois le principe et la finalité de cette société. L’individu répond à ses besoins essentiels (alimentation, logement..) et à ses désirs de biens superflus, non nécessaires, dans le but de se faire plaisir, de répondre à une norme sociale (la mode) ou bien il se laisse tout simplement influencer par la publicité. Ainsi, comme le dit Lipovetsky, cet hédonisme encourage l’individu à « dépenser, à jouir de la vie, à céder à ses pulsions ».

La société de consommation naît d’abord aux Etats-Unis dans les années vingt, puis sera propre aux Trente Glorieuses à partir des années cinquante en France ( « la société américaine et même européenne est très largement axée autour du culte de la consommation, des loisirs et du plaisir » ). Plus précisément, cette période d’exceptionnelle croissance économique, dont la consommation de masse en a été le moteur, a permis l’augmentation du niveau de vie des français. Une période de plein-emploi (très peu de chômage) et une hausse du pouvoir d’achat ont favorisé la consommation des biens et des services des ménages. Parallèlement ont eu lieu des acquis sociaux et notamment l’accroissement du nombre de semaines de congés payés (3 en 1956, 4 en 1968) a vu la part du temps de loisirs augmenter (de 50% entre 1959 et 1975). Cela a entraîné la consommation de produits industriels non nécessaires ou encore le développement de services et de structures de vacances (hausse des stations balnéaires). L’individu a du temps et des moyens financiers pour lui et il compte bien en profiter.En cela, l’individualisme prend une part considérable dans les sociétés de consommation. Se définissant comme étant le fait de privilégier les droits et les intérêts de l’individu par rapport à ceux du groupe, il est propre à la société de masse où les réseaux traditionnels de solidarité s’amoindrissent. Ainsi, la recherche du plaisir individuel, la satisfaction du désir parfois au détriment des besoins essentiels ou, en d’autres termes, la pensée hédoniste qui émerge avec le culte de la consommation, tout cela est indissociable de l’individualisme.

Par conséquent, la domination de l’hédonisme dans nos sociétés marque la naissance d’une société post-moderne que Lipovetsky nomme hypermodernité. Selon le sociologue Durkeim, le passage de la société traditionnelle à la société moderne s’effectue par le développement de la division sociale du travail et surtout l’émergence de l’individualisme. Ainsi, le texte étudié se clos sur la citation suivante : « s’est donc mise sur place, sous l’effet conjugué du modernisme et de la consommation de masse, une culture centrée sur l’accomplissement du moi, la spontanéité et la jouissance : l’hédonisme devient le principe axial de la culture moderne ».

Question 2

Dans L’ère du vide, Essais sur l’individualisme contemporain publié en 1983, ouvrage dont le texte est extrait, Gilles Lipovetsky analyse une société post-moderne où l’individu semble se désolidariser de la sphère publique et adopter un mode de vie hédoniste, encouragé par la société de consommation naissante. Plus de vingt-cinq ans après l’analyse deLipovetsky, celle-ci semble toujours d’actualité bien qu’elle doit être nuancée.

Aujourd’hui,

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