Imaginaire des travailleurs sociaux

« L’imaginaire des travailleurs sociaux »

Identité des TS : il propose une analyse tribale « regroupement qui assure une protection contre un environnement hostile » (p.12)

Hypothèse «  propose de voir le groupe des travailleurs sociaux se constituer en résistance à un « système technocratique », à une logique économique fondée sur les lois du marché, qui constituent ce fameux environnement hostile ». (p.12)

« Même si parfois elle se déchire, la tribu n’évolue-t-elle pas dans un mouvement dialectique, en s’adaptant à un contexte social, une idéologie dominante, sans pour autant renoncer à ses fondements, ni les renier, mais en les faisant évoluer ? » (p.12)

1. Le contexte :

1) De la profession : les métiers du social :

Approche sémantique plurielle donc différentes façons d’aborder le travail social.

Dans l’évolution du travail social, évoque la rémunération qui est arrivée seulement après. « Cette rémunération suppose une utilité (au sens socio-économique), une compétence et donc une qualification » (p.14) Avt le 20ème siècle, « la notion de profession est absente du travail social » (p.14).

NB : Pour l’historique du travail social, voir Michel AUTES (1999, Les paradoxes du travail social).

Pour lui, le champ du social = difficile à cerner, les frontières sont « floues » pour ce secteur professionnel.

Définition de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES, n°79, septembre 2000).

Le travailleur social « assure une présence quotidienne auprès de personnes qui rencontrent des difficultés et ont besoin d’une aide en raison de leur situation sociale ou familiale, de leur handicap, de leur âge ou encore de leur état de santé » (p.16)

Sous le même vocable : TS = plusieurs métiers du secteur social.

Les TS sont embauchés par l’Etat, les collectivités territoriales et les associations.

2) Une demande, des commandes hétérogènes ?

« La commande (émanant des pouvoirs publics) ou la demande (émanant des sujets) sont les déterminants de l’action des travailleurs sociaux. » (p.18)

La commande = imposée, « sans états d’âme » (p.18), peut susciter des réactions différentes de la société.

La demande = peut être floue.

L’auteur pose la question de savoir si la demande a tjs comme conséquence la commande ?

« Ce qui nous importe, c’est que ces deux notions servent de moteur à l’intervention sociale, et, frappant à la porte de l’imaginaire des travailleurs sociaux, entrent en résonance avec des convictions et des valeurs individuelles et collectives » (p18-19)

• La demande morale : « aspect civilisateur » même si la volonté ne vient pas forcément des « clients » du social.

« Les travailleurs sociaux sont donc considérés comme les agents de l’amélioration de l’image de la société dans son ensemble » (p19-20).

Deux types de commande :

• Une commande économique : logique de productivité, de quantifier les actions menées en terme de statistiques par rapport au public cible → « commande d’évaluation ».

« Cette logique de productivité du social est aujourd’hui en débat et, comme nous le verrons, à l’origine de certaines résistances. » (p23)

« La demande morale et la commande économique se conjuguent dans une commande politique plus englobante qui les formalise en les traduisant par une législation ou une réglementation ». (p23)

• Une commande politique : difficulté de « conjuguer Etat social et Etat libéral ». Pour l’auteur, l’Etat organise et gère « une forme de compensation des inégalités sociales » par une gestion financière et en s’appuyant sur les TS et leurs « missions » (en lien avec la demande « civilisation des mœurs » des pouvoirs publics p.23). Ces missions répondent à l’attente des pouvoirs publics.

Géraud parle de « logique contractuelle » avec pour objectif de quantifier

Pour parler d’une « commande globale » Géraud utilise les notions de « justice sociale », « lutte contre l’exclusion », « désaffiliation » (p.24)

L’action sociale doit afficher des résultats et ce, en toute transparence. Elle doit expliquer comment elle s’y prend.

« Dans le même registre que cette commande de résultats, de transparence, se situe une commande de distance, de contrôle des affects des TS. » (p25)

L’auteur évoque « cette exigence » que l’on retrouve dans la « démarche de projet, présente aujourd’hui dans toutes les institutions du social » (p25).

« Il est évident que la professionnalisation conduit à cette distance, même si, dans la pratique quotidienne, les TS, on le verra, ont du mal à « traiter les faits sociaux comme des choses ». C’est pourtant l’effet induit par une méthodologie de projet. » (p25)

« On peut […] caractériser la commande politique comme une attente de résultats visibles au moindre coût ». (p25)

« Au terme de cette analyse des demandes et des commandes adressées aux TS, nous voulons relever le désir de la société de voir chaque problème pris en charge par des spécialistes, des experts qui en assument la responsabilité (qu’ils soient professionnels ou bénévoles). Le travail social participe à cette quête irraisonnée ou irraisonnable de la perfection que nous constatons au quotidien dans l’actualité. Les TS sont en première ligne, c’est à eux de répondre aux attentes. » (p25)

1. L’intervention professionnelle :

1. Intervention professionnelle, pratique sociale, une apparente rationalité :

Aujourd’hui : impératif de la qualification pour être TS. « En ce début du XXIème siècle, enfin, la compétence devient une forme de quête obsessionnelle des travailleurs ». (p28)

1. Le projet pour « uni-forme »…

Vision du social du politique transmise aux TS → peuvent s’en détacher mais difficile et peut être source de conflit entre TS.

« Le politique ayant par définition pour « contrat » de gérer, d’améliorer la situation, de résoudre les problèmes que rencontre la société, il incombe aux agents des services publics de se soumettre à cette vision du social. Il est difficile, mais pas impossible, pour les travailleurs sociaux d’avoir une lecture différente du social. Nous trouverons là de grandes disparités d’un individu à l’autre, voire des conflits au sein des services, au nom du respect de la mission confiée. » (p29)

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