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Analyse du receuil Les contemplations de Victor Hugo

Note de Recherches : Analyse du receuil Les contemplations de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2014  •  8 133 Mots (33 Pages)  •  6 820 Vues

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‘’Les contemplations’’

(1856)

recueil de Victor HUGO

pour lequel on trouve ici une présentation générale

puis successivement les analyses de :

‘’Vere novo’’ (page 2)

‘’Melancholia’’ : deuxième épisode (page 3)

sixième épisode (page 5)

‘’Ô souvenirs ! printemps ! aurore !’’ (page 8)

‘’Demain dès l’aube’’ (page 10)

‘’J’ai cueilli cette fleur’’ (page 13)

Bonne lecture !

Ces poèmes, que Hugo fit paraître à Paris et à Bruxelles et dont la composition commença dès 1834 et s’étala sur près de vingt ans, sont, selon la préface, les «mémoires d’une âme». Ils assument la remémoration, traditionnelle dans le lyrisme («une destinée est écrite là, jour après jour»), de l’enfance, de l’amour pour Juliette Drouet, et, surtout, de la mort de Léopoldine. Cet événement sépare les deux volumes qui forment un diptyque : “Autrefois”, “Aujourd’hui”, composés de trois livres chacun.

Ces «mémoires d’une âme» s’élèvent par degrés de l’évocation paisible d’un bonheur individuel (‘’Un soir que je regardais le ciel’’) à la méditation douloureuse mais apaisée sur le grand deuil de 1843. Sous le titre de ‘’Pauca meae’’, emprunté à Virgile, Hugo dédie à la mémoire de sa fille disparue quelques-uns de ses vers les plus émouvants, puis le rappel du premier drame de l’histoire humaine (Adam et Ève pleurant sur leur fils dans ‘’Les malheureux’’) jusqu’à la vision apocalyptique de ‘’Ce que disait la bouche d’ombre’’. Réinterprétant le mystère de la création et de l’évolution, le poète y développe une philosophie composite et syncrétique, réconciliant christianisme, pythagorisme et panthéisme.

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Livre I : “Aurore”

Dans ces vingt-neuf poèmes, Hugo évoqua sa jeunesse, ses premiers émois d’adolescent (“Lise”), ses souvenirs de collège (“À propos d’Horace”), ses premières luttes littéraires (“Réponse à un acte d’accusation”), ses impressions de promeneur ému par la beauté de la nature (“Vere novo”, “Le poète s’en va dans les champs”) ou le spectacle bucolique (‘’La fête chez Thérèse’’).

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‘’Vere novo’’

Comme le matin rit sur les roses en pleurs !

Oh ! les charmants petits amoureux qu’ont les fleurs !

Ce n’est dans les jasmins, ce n’est dans les pervenches

Qu’un éblouissement de folles ailes blanches

Qui vont, viennent, s’en vont, reviennent, se fermant,

Se rouvrant, dans un vaste et doux frémissement.

Ô printemps ! quand on songe à toutes les missives

Qui des amants rêveurs vont aux belles pensives,

À ces va-t-il confiés au papier, à ce tas

De lettres que le feutre écrit au taffetas,

Au message d’amour, d’ivresse et de délire

Qu’on reçoit en avril et qu’en mai l’on déchire,

On croit voir s’envoler, au gré du vent joyeux,

Dans les prés, dans les bois, sur les eaux, dans les cieux,

Et rôder en tous lieux, cherchant partout une âme,

Et courir à la fleur en sortant de la femme,

Les petits morceaux blancs, chassés en tourbillons

De tous les billets doux, devenus papillons.

Analyse

Un hymne au printemps de la nature qui est aussi celui des êtres humains, qui sont amants, qui s’écrivent des lettres, dont les amours ne durent pas plus d’un mois, les lettres étant déchirées et leurs «petits morceaux blancs» devenant des papillons qui participent eux aussi au printemps.

Le poème commence par l’évocation des papillons (les amoureux qu’ont les fleurs), passe aux missives par une sorte d’association d’idées (car on appelle aussi «papillons» de petits textes) et y revient à la fin : c’est d’une très agréable fantaisie.

Quelques remarques de détail :

«les roses en pleurs» : parce qu’elles ont reçu la rosée du matin ;

la progression amour – ivresse- délire : ça a donc l’air très sérieux et la contradiction arrrive au vers suivant ;

l’analogie traditionnelle entre la fleur et la femme ;

L’alexandrin est parfois tout à fait régulier (coupé en deux hémistiches égaux), parfois très coupés (vers 5, 14), présentant aussi un habile enjambement avec «ce tas / De lettres» qui met en relief la surprise voulue par le poète.

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Livre II : “L’âme en fleur”

Dans ces vingt-huit poèmes, Hugo célébra son amour pour Juliette Drouet, la plupart des poèmes étant inspirés par elle : il évoqua les premiers émois de leur rencontre, leurs promenades dans les vergers et les forêts ; il immortalisa les moments de bonheur (“Hier au soir”, “Mon bras pressait sa taille frêle”) et les épreuves vécues en commun, les désaccords, les réconciliations ; note pour elle des impressions de voyage (“Lettre”), lui écrit qu’il

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