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Peut-on ne pas rechercher la vérité ?

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Par   •  5 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  356 Vues

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Dissertation de philosophie

sujet choisi : Peut-on ne pas vouloir rechercher la vérité ?

note obtenue : 17/20

Étant plus jeune, qui n’a jamais eu l’occasion d’entendre un parent lui dire « dire la vérité, c’est être à moitié pardonné ». Les enfants apprennent très vite que le mensonge n’est pas quelque chose de bon et sont souvent même punis lorsqu’ils ont le malheur de mentir. Et pourtant, une fois adulte, on commence finalement à se demander si parfois, le mensonge ne pourrait pas être plus positif que la vérité. On préfère parfois dissimuler le vrai derrière des omissions ou des mensonges, pour protéger moralement notre interlocuteur. La vérité a ainsi un statut presque paradoxal : on la loue autant que l’on peut la craindre pour ses conséquences. On en vient même parfois, après avoir découvert la vérité, de regretter de l’avoir chercher puisqu’elle ne nous déçoit plus qu’elle nous satisfait. Cependant, est-ce que l’on peut vraiment ne pas vouloir rechercher la vérité ? La vérité peut-elle être trop effrayante pour être recherchée ?

En effet, on utilise souvent le mensonge comme une protection, un outil personnel pour éviter d’être blessé ; mais la vérité ne pourrait-elle pas être libératrice, émancipatrice ? Peut-on vraiment éviter la vérité de peur qu’elle nous blesse, sans vraiment être certain qu’elle nous sera nuisible ?

Effectivement, il n’est pas rare de voir quelqu’un préférer le mensonge, voire l’ignorance à la vérité. La vérité représente l’inconnu, un détail dont on ne sait rien, qui nous effraie et nous inquiète. L’inconnu nous rend mal à l’aise car on ne peut pas prédire ce qu’il nous réserve. Nous avons alors tendance à préférer le connu, ce que nous savons et connaissons déjà, avec lequel nous sommes à l’aise, rassurés. Ainsi, le mensonge et l’ignorance nous paraissent une meilleure solution qu’une vérité terrifiante. On préfère ignorer plutôt que de savoir et d’être blessé. De même, il est plutôt commun de mentir dans un but égoïste, soit celui de se protéger nous-même. On peut ainsi mentir pour cacher un secret nous concernant et qui, si découvert, nous serait nuisible. Ce mensonge apparaît presque légitime, bien qu’il ne soit pas forcément légal : quelqu’un auteur d’un meurtre voudra mentir pour se protéger, ce qui est légitime puisque personne ne souhaite aller en prison, mais ce qui est illégal puisqu’il devrait être puni par la loi pour son crime. Le mensonge est aussi paradoxal que la vérité en elle-même : il peut avoir des aspects positifs comme négatifs. C’est pourquoi on peut le blâmer dès l’enfance, alors que notre société est pourtant, dans un sens, basée sur une certaine part de mensonge. On pourrait tout à fait détester quelqu’un, mais ne rien lui en dire en utilisant cette politesse un peu hypocrite que l’on nous apprend étant enfant. C’est ainsi plutôt compréhensible de se dire que certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à entendre : il est parfois préférable de ne pas savoir ce que l’on pense réellement de nous. Cette vérité pourrait porter atteinte à notre confiance en nous-même, à nos chances de réussir, même si cela pourrait revenir… à se mentir à soi-même. La paix repose en vérité sur une forme de mensonge : si l’on avouait tout ce que l’on pense réellement des autres, on ne compterait alors plus les disputes et les bagarres par exemple. Nietzsche disait effectivement que la volonté de vérité à tout prix pouvait bien être une volonté cachée de mort ; une vérité est parfois trop dangereuse pour être connue. Découvrir un secret d’Etat bien caché reviendrait à se mettre en danger, même si cette vérité pourrait être essentielle au bien de la société. Le mensonge est, presque en définition, plus un moyen de se protéger soi-même que protéger les autres. Mentir en pensant épargner une vérité douloureuse à quelqu’un, n’est-ce pas plutôt mentir pour s’assurer que l’annonce de cette vérité ne nous retombe pas dessus plus tard ?

Cependant, même si le mensonge peut être utilisé dans le but louable de se protéger de conséquences néfastes, la vérité ne peut-elle pas être émancipatrice pour l’homme ?

En effet, si l’on cherche très simplement des synonymes de « vérité » sur internet, on pourra, entre autres, y trouver des mots comme « science », « réalité » ou même « sagesse ». Connaître la vérité reviendrait ainsi à comprendre, voire expliquer le monde dans lequel on vit. La vérité est en elle-même une preuve des capacités intellectuelles de l’Homme : il est capable de découvrir la vérité, de la rechercher, à l’inverse de l’animal. Même si cette vérité n’est pas toujours positive, elle donne à l’Homme un atout en plus. Blaise Pascal écrivait ainsi dans ses Pensées : « Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien. » Pascal affirme

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