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Spleen - Baudelaire "Pluviôse, irrité contre la ville entière, "

Commentaire de texte : Spleen - Baudelaire "Pluviôse, irrité contre la ville entière, ". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 239 Mots (5 Pages)  •  348 Vues

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Spleen -pluviôse (59 -LIX)

Baudelaire, un poète du XIXème siècle situé entre le romantisme et le symbolisme, commence à se faire connaitre en traduisant des œuvre d’Edgar Allan Poe. Il écrira par la suite ses propres recueils, notamment Les Fleurs du Mal, qui contribueront à la création du « spleen Baudelairien » qui est une profonde tristesse, une crise existentielle ou un sentiment d’étouffement. Le mot « spleen » est emprunté au terme anglais qui veut dire « rate » ou « Ennui ». Notre poème s’intitule Spleen, il est le premier d’une série de quatre poèmes du même titre et se situe dans la partie « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal publié en 1857. Nous allons poursuivre à l’analyse de ce sonnet en répondent à la problématique : comment le poète nous fait-il part de sa souffrance ? Nous nous pencherons premièrement sur le poète rongé par le spleen ; et deuxièmement sur le poème symboliste.

Poème:

Pluviôse, irrité contre la ville entière,

De son urne à grands flots verse un froid ténébreux

Aux pâles habitants du voisin cimetière

Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière

Agite sans repos son corps maigre et galeux ;

L'âme d'un vieux poëte erre dans la gouttière

Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée

Accompagne en fausset la pendule enrhumée,

Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

Héritage fatal d'une vieille hydropique,

Le beau valet de cœur et la dame de pique

Causent sinistrement de leurs amours défunts.

- Charles Baudelaire

Nous allons donc, comme annoncé, nous intéresser au poète rongé par le spleen. En effet, ce mal de vivre est présent à travers l’entièreté du poème, et ceci est tout de suite présenté par le tout premier mot du poème « pluviôse » mit en valeur par la virgule qui isole le terme pour en souligné son importance, et en expose sa longévité à travers le poème. « Pluviôse » donc, qui est un mois d’hiver du calendrier révolutionnaire présente immédiatement ce spleen comme une pluie, une brume ou une froideur qui s’abat sur le poète lui-même, une ville, et ses habitants quasi dépourvus de vie. L’opposition entre l’attaqueur, qu’est le spleen, et celui qui subit, qu’est Baudelaire est renforcé par les personnifications « irrité contre » (v.1) et « verse » (v.2) qui montre à quel point le poète est empêché par le spleen. Baudelaire ne peut qu’essayer d’endurer cette crise qui s’infiltre lentement dans chaque coin de son existence, elle s’irrite contre lui et se verse sous forme de froid, de mort, de maladie et de pluie. Le poète est sans défense contre ce monstre et ne peut qu’accepte son sort. Il sait que le spleen et un empêchement trop important pour lui.

Cette soumission au spleen apporte aussi une frustration pour le poète, car la création de son art est interrompu. Baudelaire nous le dit par « l’âme d’un vieux poëte erre dans la gouttière » (v.7). Il se réduit par synecdoque à son « âme » car c’est tout ce dont lui laisse ce spleen, et il nous avoue qu’il « erre dans la gouttière », il se traine donc dans cette tristesse profonde à la recherche futile d’un sens et d’un public. Ensuite vient cet aveu de l’empêchement créatrice par « [l’âme du vieux poète] Avec la triste

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