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L'histoire comique de Françion - Scarron

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Par   •  1 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  2 685 Mots (11 Pages)  •  916 Vues

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L’histoire Comique de Francion, roman publié entre 1623 et 1633 est le premier roman picaresque en France. L’auteur, Charles Sorel offre un tableau coloré de la société française dans ce roman sulfureux et scandaleux par certains aspects. L’auteur satirique du roman a attaqué de manière virulente les moeurs du XVIIe siècle, surtout ceux de la petite bourgeoisie et des romans qui pour lui ont prétendus la peindre. L’histoire comique de Francion, c’est la tentative de l’auteur de peindre la société, principalement bourgeoise qu’il observe. Ce texte se situe au tout début du livre X du roman. Il constitue une sorte de texte théorique sur l’écriture comique et les observations de l’auteur à propos de cela.

Lire le texte.

On pourra alors se demander comment à travers un texte théorique avec des allures de texte comique, l’auteur développe-t-il ça conception de l’effet de l’écriture comique sur la littérature ?

On examinera dans un premier temps en quoi ce texte sur l’écriture comique a-t-il des aspects de texte comique en lui-même, puis on verra quels avantages l’écriture comique semble-t-elle conférer à l’auteur. Enfin, on examinera selon Charles Sorel quel est l’effet de l’écriture comique sur le lecteur.

1) Le registre comique est un registre dominant dans la littérature depuis l’antiquité. Ce registre s’applique à des sujets ordinaires, traités de dans un style familier, auquel fait référence Sorel quand il parle des mots dont use le vulgaire, ou souvent domine l’intention satirique et morale. L’auteur comique s’amuse avec les meurs en les tournant en ridicule. Dans ce texte, Sorel utilise le champ lexical du comique et du ridicule. Il emploie des mots comme « les idiots » l 18, populace l23, un mot vulgaire pour décrire un sujet ordinaire, l’expression « un monstre ridicule l25 pour parler d’une oeuvre artistique ou encore l’emploi du mot « hobereau » l 30 pour parler d’un gentilhomme. Ce registre sert à injecter du comique et du satirique dans son texte afin de créer un texte d’apparence théorique qui parle de l’écriture comique mais qui en même temps devient un texte comique par les mots employés. Au tout début du texte par exemple, il semble ne même pas prendre au sérieux totalement l’objet de son texte. En effet il pose la question rhétorique suivante : « N’est-il pas vrai que c’st une très agréable chose que le style comique et satirique ? » Il emploie le mot « chose » pour décrire le style qu’il emploie. Cela injecte du comique d’entrée dans un texte aux apparences théoriques qui ne se veut pas complètement sérieux.

2) Ce texte en effet ne se veut pas complètement sérieux bien qu’il apporte des réflexions théoriques sur l’écriture comique. Ainsi, l’auteur va discréditer ses ennemis en se moquant d’eux subtilement. À la ligne 9, il parle « des ouvrages trop modestes ou l’on n’a pas la liberté de se plaire » à l’emploi des mots vulgaires. L’auteur a recours ici à un procédé d’ironie, une sorte d’hyperbole ironique, ou il parle des « ouvrages trop modestes » afin de parler en réalité des ouvrages qui se prennent trop au sérieux. Et c’est cette sériosité, à laquelle l’auteur va se prendre ironiquement dans ce texte. Lorsqu’il évoque le fait que ses histoires, malgré son style particulier et naïf ne sont pas moins agréable que les autres, il dit de cette affirmation qu’ « il y en a plusieurs qui la liront et n’entendront pas seulement ce qu’elle veut dire, ayant toujours cru que pour composer un livre parfait il n’y a qu’à entasser paroles sur paroles, sans autre chose qu’à y mettre quelque aventure qui délecte les idiots. » Ici l’auteur semble critiquer une certaine partie d’auteurs qui semblerait prendre les lecteurs pour des idiots, c’est ainsi qu’ils sont qualifiés a la fin de la phrase lorsque Charles Sorel fait parler cette élite. Selon lui, ces auteurs qui cherche à contenter les idiots, ne font pas hommage à la littérature, et ce n’est pas en entassant paroles sur paroles et en mettant quelques aventures que l’on fait un bon livre. On pourrait également penser que ce terme d’idiot se réfère à la critique et à l’intelligentsia qui établit quel livre est bon et quel livre ne l’est pas. Dans les deux cas, l’auteur se moque de l’élite qui impose des jugements et des règles sur tout. Il dit également que « Toutefois j’ai eu assez de divers avertissemens de quelques personnes qui disent qu’ils s’entendent à connoître ce qui est bon ». Ces personnes dont il parle qui émettent un jugement sur ce qui est bon et ce qui ne l’est pas lui disent qu’ils s’entendent à connaitre ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. À travers cette formule, l’auteur se moquerait ici d’un jugement sans fondement et purement subjectif qui vient de personne qui comme dit l’expression, s’entendent parler, ou bien dans ce cas, s’entendent penser. Enfin, lorsqu’il parle du gentilhomme, il le qualifie de « hobereau » qui est un nom d’oiseau et une expression péjorative pour parler des gentilshommes de la campagne.

II) Cette façon qu’a l’auteur de se moquer de ses adversaires semble être une manière de défendre l’écriture comique, et notamment ce qu’elle lui apporte en tant qu’auteur. Tout d’abord, l’écriture comique semble apporter à l’auteur une grande liberté en terme d’écriture et notamment en terme de morale. Si la peinture bien réelle du vice écarte quiconque de celui-ci, le style comique et satyrique s’y prête à merveille : « N’est-il pas vray écrit Sorel en 1633 au début du livre X, que c’est une tres agreable et tres utile chose que le stile comique et satyrique. L’on y void toutes les choses dans leur naifveté. Toutes les actions y paroissent sans dissimulation, au lieu que dans les livres serieux il y a de certains respects qui empeschent de parler de cette sorte, et cela fait que les Histoires sont imparfaites et plus remplies de mensonge que de verité. »

Le registre comique et satyrique permet à l’auteur de parler des vices librement sans avoir à édulcorer les choses ou respecter une certaine bienséance qui mènerait au mensonge. Par exemple, dans le Tome II de l’histoire comique de Francion, Sorel écrit sur les prostituées il s’en explique comme ceci : disons aussi qu’il n’a pas esté hors de propos de mettre icy quelque chose de leur meschante vie, pour ce que cela les rendra plus haïssables, et que ceux quiliront cecy les fuiront bien plus que ne faisoit Francion. » Ici il est question du fait que le registre satyrique et comique permet l’accès à la vérité par le lecteur et permet également a l’auteur d’écrire

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