Analyse Eldorado et relations entre les personnages

Dans la société actuelle, l’immigration clandestine n’a pas tardé à devenir un phénomène mondial affectant les multiples sphères socio-économiques des communautés européennes. Ainsi, il n’est pas surprenant que cette crise fasse naître des débats et opinions au sein des populations quant aux raisons qui poussent des millions de personnes chaque année à tout quitter pour un monde meilleur; un Eldorado. La littérature d’aujourd’hui tente alors de donner des réponses aux raisons de cette crise occidentale : des auteurs tel que Laurent Gaudé, illustrent dans leurs oeuvres les limites de la quête derrière l’immigration et pousse certains à se demander si leur désir de liberté passe avant tout. Ainsi, Laurent Gaudé dans son roman Eldorado, montre qu’il y a des valeurs plus importantes pour Soleiman, son personnage principal, que la liberté. Nous étudierons ce roman en observant que pour Soleiman, l’amitié est plus importante que la liberté, avant de nous concentrer sur le fait que pour lui, la famille est prépondérante.

Tout d’abord, on constate que l’amitié est plus importante pour Soleiman que sa liberté. En effet, on remarque qu’il serait prêt à risquer sa place vers l’Europe pour sauver son compagnon de voyage, Boubakar. On peut déduire des dires de Soleiman qu’il ne pouvait pas abandonner son ami :

 “Si je l’avais [Boubakar] laissé accroché aux barbelés, je n’aurais jamais trouvé le sommeil et j’aurais foulé ces terres sans un frisson de plaisir.” (p.224)

De cet extrait, Soleiman exprime le désarroi qu’il aurait ressenti à laisser son ami derrière. En effet, sachant qu’ils s’étaient promis de ne pas s’assister lors de la traversée (c’est mentionné à plusieurs reprises dans le roman), Soleiman l’a quand même sorti des barbelés, sinon, il “aurais foulé ces terres sans un frisson de plaisir”. Cela prouve donc qu’il n’était pas prêt à sacrifier son ami pour sa recherche de liberté et donc que l’amitié à été à un certain point, plus importante que sa liberté. D’autre part, on remarque que Soleiman serait prêt à ralentir son voyage afin que Boubakar l’accompagne dans son périple. On peut déduire d’après les dires de Soleiman qu’il a donné une part de son argent volé à Boubakar:

“[…] j’ai tiré Boubakar par la manche et je lui ai fourré une des deux liasses dans la main. J’ai vu qu’il était surpris de mon geste, mais il n’a rien dit.” (VIII)

Dans cet extrait, il est évident que Soleiman a préféré donner une part de son argent à Boubakar. En effet, en décidant de lui donner “une des deux liasse” d’argent, Soleiman témoigne de son amitié pour Boubakar. Dans cette situation, Soleiman n’est pas obligé de lui donner de l’argent, comme il l’a dit lui même “[Boubakar] était surpris de mon geste”. En gardant tout l’argent pour lui Soleiman aurait pu écourter son voyage et devenir un homme libre en Europe beaucoup plus tôt. Cependant, il lui a donné une part du butin pour qu’il puisse l’accompagner et cela prouve que son amitié à été à un certain point plus important que son propre désir de liberté.

Par ailleurs, on constate que la famille est une valeur plus importante pour Soleiman que la liberté. En effet, on remarque que Soleiman serait prêt à sacrifier son passage vers l’europe pour son frère. On peut déduire des dires de Soleiman qu’il donnerait sa place sans hésiter :

“Peut-être Jamal n’avait-il pas assez d’argent pour payer les billets des deux passages. Je voudrais lui dire qu’il ne doit pas s’en faire. Je me débrouillerai et le rejoindrai. […]

Jamal: Je ne peux pas venir avec toi.

Soleiman: Jamal. S’il n’y a de l’argent que pour une personne, c’est à toi de passer. Ne t’inquiète pas, je…” (p. 110)

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