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Lecture Analytique De " Zone " De Guillaume Apollinaire

Mémoire : Lecture Analytique De " Zone " De Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2013  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  3 713 Vues

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Introduction

Lorsqu’il prépare, en 1912, la parution d’un recueil réunissant l’ensemble de sa production poétique de 1898 à 1912, Apollinaire renonce à un classement chronologique de ses poèmes et adopte une disposition plus subtile. Il place en tête le plus récent de ses poèmes : « Zone », qui est à la fois un retour sur son passé et un manifeste poétique ; et mêle ensuite dans une alternance souple et réfléchit, des textes de longueur, des formes et d’inspiration différentes, affirmant par là une démarche poétique originale et novatrice.

« Zone » est un texte fondamentalement novateur par son thème (la ville, tour Eiffel…), par son écriture (vers libres et absence de ponctuations), par sa longueur inusité, par son propos qui mènent le récit de 24 heures d’un vie et des souvenirs de toute une vie.

Les premiers mots de son premier texte sont paradoxaux puisque il commence par « A la fin » qui renvoie à la fin de l’ouvrage et qui s’explique par le fait que ce soit le dernier poème écrit.

Ce poème peut être lu comme un bilan : bilan de vie et bilan poétique. Il renvoie à la fin de l’ouvrage car le poème « Vendémiaire » fait écho à « Zone » (même thème et même fonction). Les 2 textes peuvent se lire comme une continuité = l’ensemble faisant une boucle.

Ainsi le recueil est complet faisant un tout cohérant malgré que le fait qu’à intérieur les dates, inspirations et repères biographiques soient disparates. Ce procédé connote un mouvement perpétuel, celui de la vie.

Problématique

Pourquoi ce poème peut-il être considéré comme un manifeste de la modernité ?

I) Un éloge du monde urbain

1) Le titre

« Zone » renvoie au grec « Zôné » qui signifie la ceinture, la boucle. Il peut évoquer l’idée d’un territoire relayé au-delà des limites. « Avenue des Ternes » se trouve à l’extrême Ouest de Paris et « les hangars de port-aviations » renvoient aux banlieues.

Il se positionne à l’extérieur du monde pour donner un aperçu singulier.

Le titre renvoie au monde de la ville mais à l’errance du poète qui déambule dans les quartiers sans itinéraire défini. Cette errance renvoie à l’état mental du poète.

En général, « Zone » à une connotation négative mais ici il est positif.

2) Evocation de la ville

Apollinaire n’évoque pas Paris en ayant recourt au patrimoine mais il décrit un quartier industriel. Les adjectifs sont plutôt valorisant : « jolie », « grâce », « neuve », « propre ». Cette rue « neuve » n’est pas nommée. Il rapproche le mot « grâce » avec « industriel ». Le texte décrit les aspects les plus modernes de la ville : « tour Eiffel » qui a été construite en 1989 pour les expositions universelles. A l’époque, à Paris, la tour Eiffel est moderne. Au moment de sa construction, la tour Eiffel à susciter de nombreuses polémiques car son esthétique était jugée douteuse. Finalement Apollinaire célèbre le monde moderne pour ses avancées technologiques). Il évoque la ville de façon réaliste. Le monde moderne est présent sous ses formes les plus matérielles et triviales (=vulgaires, banales). Exemple : automobiles, l’argent, les romans policiers et tout ce qui renvoie au monde de la presse. Toutes les choses banales de la vie quotidienne envahissent le texte puisqu’elles sont évoquées au pluriel. Apollinaire utilise des termes prosaïques (langage moderne). L’ambiance de la rue est recréée grâce à des termes sensoriels : l’ouïe et la vue. Evocations auditives : « la sirène y gémit » V19, « cloche rageuse y aboie » V20, « clairon » V16, « chantent » V11. Certaines évocations sont des personnifications et animalisations. V22 « perroquets criaillent » ⟹ sons agressifs. Evocations visuelles : « bergers ô tour Eiffel » (V2 personnification), « troupeau des ponts bêle » (V2 métaphore filée). Les courbes des arches de la Seine évoquent les dos des moutons en troupeau. Les constructions d’aciers plaisent au poète : « les hangars de Port-Aviation » V6 et « tour Eiffel » V2.

II) Un nouveau lyrisme

1) Une énonciation originale

Le premier pronom personnel évoqué : « tu ». A qui renvoie-t-il ? Ce « tu » peut renvoyer au lecteur et cela créé une familiarité avec le lecteur. Le « tu » qui revient constamment montre la distanciation qu’opère l’énonciateur à son propre égard : il se parle à lui-même avec des évocations de souvenirs d’enfance et des émotions personnelles.

Il s’adresse également au christianisme en le tutoyant. Il vouvoie le Pape Pie X. Le « je » est utilisé pour faire un récit, observer le monde alors que le « tu » est utilisé pour évoquer les sentiments. Cela montre que le poète a du mal à parler de lui-même dans son poème en raison du poids des souvenirs ou bien alors de la difficulté à être pleinement soi-même.

2) La mélancolie transfigurée

Le champ lexical des émotions montre l’état mélancolique de l’énonciateur = la lassitude, la honte. Le poème est dominé par un sentiment de tristesse V9-10 : le poète fait part de ses remords. Il fait allusion à un passé trop lourd dont il ne parvient pas à se détacher.

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