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Les années de jeunesse (1833-1848)

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Par   •  10 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 643 Mots (7 Pages)  •  653 Vues

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Les années de jeunesse (1833-1848)

Tableau

Gustave Courbet L'homme blessé© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / DR

Vers l'âge de quatorze ans, Gustave Courbet est sensibilisé à la peinture par le père Baud, un professeur d'Ornans qui fut un élève de Gros. Installé à Besançon à partir de 1837, le jeune homme y poursuit sa formation chez un émule de David.

Courbet a vingt ans lorsqu'il arrive à Paris pour s'inscrire à la faculté de droit. Le jeune homme se détourne bien vite de cette voie et préfère fréquenter les ateliers de Steuben et du père Suisse. Il copie les maîtres du Louvre comme Rembrandt, Hals, Rubens, Caravage ou Titien. Dans la "galerie espagnole" de Louis-Philippe, il découvre Vélasquez ou Zurbaran qu'affectionnera également Manet. Parmi ses concitoyens, Courbet admire Géricault et Delacroix, deux maîtres romantiques qui utilisèrent les grands formats pour peindre des épisodes de l'histoire contemporaine.

Au cours de cette période, Courbet se cherche encore. A diverses reprises, il se met en scène avec emphase (Le désespéré, 1841 ; L'homme au chien noir, 1842 ; L'homme blessé, 1844-1854, L'homme à la ceinture de cuir. Portrait de l'artiste, 1845-1846).

Au-delà des influences des maîtres du passé et des romantiques, il affirme déjà l'ambition de jouer dans l'histoire de l'art un rôle de premier plan grâce à une peinture personnelle et sincère.

"Puisque réalisme il y a" (1848-1855)

En 1848, Courbet, qui a jusqu'alors peu exposé au Salon, peut enfin y présenter une dizaine de toiles. Remarqué, il noue une relation d'amitié avec le critique Champfleury et bénéficie désormais d'une reconnaissance publique, confirmée l'année suivante avec l'achat par l'Etat d'Une après-dînée à Ornans (Lille, musée des Beaux-Arts). La médaille de seconde classe obtenue à cette occasion le dispense désormais de son envoi au jury jusqu'en 1857, année où les règles changent.

Tableau

Gustave CourbetUn enterrement à Ornans© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

Avec d'autres oeuvres en revanche, Courbet se heurte à l'incompréhension et provoque le scandale. C'est le cas en 1849 avec Les casseurs de pierres (oeuvre détruite) puis avec Un Enterrement à Ornans au Salon de 1850-1851. En cette seconde moitié de XIXe siècle, selon la tradition académique, les tableaux de grand format sont réservés aux sujets historiques, bibliques, mythologiques ou allégoriques. Courbet maltraite cette convention en peignant un monde familier, domestique, sur de très grandes toiles. Il estime que l'histoire contemporaine, fût-elle celle des gens du peuple, mérite ces grands formats. En affirmant que "L'art historique est par essence contemporain", Courbet exprime son désir de réformer la peinture d'histoire. Le titre original de l'Enterrement, Tableau historique d'un enterrement à Ornans, est de ce point de vue emblématique.

Au cours de cette période, Courbet fait une rencontre décisive pour la suite de sa carrière. Alfred Bruyas (1821-1877), un riche collectionneur originaire de Montpellier, achète Les Baigneuses. Il va dès lors devenir un véritable mécène pour l'artiste, qui peut ainsi vivre de sa peinture en toute indépendance. La reconnaissance vient également de l'étranger. Dès 1854, on se dispute à Berlin et à Vienne l'honneur d'exposer Courbet.

Cette période trouve son apogée dans L'Atelier du peintre (1854-1855), véritable tableau-manifeste dans lequel Courbet affirme ses choix artistiques et politiques. Courbet donne d'ailleurs à cette oeuvre de près de quatre mètres sur six le sous-titre évocateur de Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique et morale.

Le jury du Salon de 1855 accepte plus d'une dizaine de toiles de Courbet, mais refuse son Atelier, à cause de la taille de l'oeuvre. Cette décision incite Courbet à organiser une exposition particulière, en marge de l'Exposition universelle, dans un bâtiment édifié à ses frais et qu'il nomme le "pavillon du Réalisme".

Les années fastes (1856-1870)

Gustave CourbetLa falaise d'Etretat après l'orage© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

Un tableau exposé au Salon de 1857, Les demoiselles des bords de la Seine (Paris, Petit Palais), permet à Courbet de se constituer un cercle fidèle d'amateurs et de défenseurs.

Courbet expose régulièrement au Salon, les commandes affluent. Son abondante production se développe autour de thématiques diversifiées : scène de chasse, paysages, natures mortes florales. Mais, agitateur par nature, l'artiste attire à nouveau le scandale, avec Le retour de la conférence (1863, oeuvre disparue, sans doute acquise dans le but d'être détruite par un contemporain indigné) montrant des ecclésiastiques éméchés et divagants sur une route de campagne. La toile est refusée au Salon de 1863 "pour cause d'outrage à la morale religieuse". On lui interdit même l'entrée au Salon des Refusés !

L'année suivante c'est Vénus et Psyché (oeuvre disparue) qui est refoulée du Salon pour "indécence". C'est au cours de cette même période que Courbet peint son oeuvre la plus provocante, L'Origine du Monde (1866), commande privée qui demeurera longtemps inconnue du public.

Lors de l'Exposition universelle qui se tient à Paris en 1867, Courbet expose cette fois neuf toiles au Salon. Cette reconnaissance ne l'empêche cependant pas d'organiser à nouveau une exposition personnelle dans un bâtiment construit place de l'Alma. Le public y peut admirer

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