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La Sorcière dans la Littérature de jeunesse

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Par   •  20 Avril 2013  •  5 501 Mots (23 Pages)  •  1 463 Vues

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L’ARCHETYPE DE LA SORCIERE DANS LA LITTERATURE DE JEUNESSE

INTRODUCTION HISTORIQUE

1) Héritage de l’antiquité : des magiciens, astrologues et des sorciers (hommes et femmes), souvent très officiels.

Dans le cadre des religions païennes liées à la nature, la fécondité (culte des déesses –mères,… En seront héritiers les « magiciens » du XVIème siècle : Paracelse, les néo-platoniciens, qui étudient « la science des secrets du monde » donc cherchent à comprendre l’œuvre de Dieu et n’ont pas de rapports avec le Diable.

On distingue la sorcellerie comme l’ « art de jeter des sorts », donc une activité très pragmatique, des recettes pour faire le bien ou le mal. Mais dès le IIIème siècle, des cultes comme celui de Isis, Mithra, sont considérés comme de la magie noire

A débouché sur la distinction de 2 sortes de sorcières :

La sorcière diabolique, fantasme répandu entre 1400 et 1500. Soit vieille et ridée, soit jeune et séductrice

Depuis le XIXème siècle, société romantique, la bonne sorcière, marginale et sage-femme

2) L’archétype de la sorcière diabolique est né :

Au IVème siècle, de la confusion entre lutte contre le paganisme et lutte contre les magiciens.

Au XIème siècle, l’église accuse les hérétique d’être traîtres au Christ, partisans du Diable, et d’avoir de mauvaises mœurs (gnostiques, ariens, dualistes cathares…)

On s’est donc mis à distinguer deux sorcelleries :

La petite magie des philtres, issue de l’antiquité, toujours présente dans les campagnes

La sorcellerie diabolique imaginaire, avec démons, sabbat,…

Fin XVème siècle début XVIème siècle, débuts de la grandes vague de chasse aux sorcières. Deux ouvrages très importants :

Le Formicarius, 1435 par Hans Nieder, dominicain allemand: premier portrait robot de la sorcière et du sorcier diffusé surtout en France, Allemagne du sud et dans le couloir rhénan.

Grands traits du portrait : le sorcier éternel / le faiseur de pacte / la stryge qui vole la nuit / le convive d’un dîner cannibale / l’hommage sexuel au Diable

Le Malleus maleficarum, 1487, par Heinrich Krämer et Jakob Sprenger, tous deux inquisiteurs, publié à 30 000 exemplaires et réédité 14 fois en Allemagne, France, Italie.

C’est un manuel d’instruction non seulement pour reconnaître les sorcières (car c’est définitivement une caractéristique féminine) mais aussi pour les arrêter et les faire avouer. Est joint une liste de sortilèges graves décrits comme réels : grêle, envoûtement de figurines de cire, enfants cuits et dépecés, sorcières collectionnant des sexes masculins dans des boîtes…

200 000 personnes ont été mises en cause entre 1450 et 1650, donc après la diffusion de ces portraits. 75 % des condamnés à mort étaient de langue germanique.

Bilan de la période de la chasse aux sorcières : (a duré jusqu’en 1650 environ)

La sorcellerie est devenue une affaire très féminine. D’après les chiffres des historiens, 80% des exécutions totales sont celles de femmes ( 85 % là où le portrait robot était très répandu).

Les victimes ont été :

Des vieilles souvent veuves (stéréotype de la sorcière laide car elle fréquente les démons et âgée car il lui a fallu le temps d’apprendre tous ses sortilèges)

Et des jeunes (stéréotype de la jeune séductrice, « la belle sorcière » amoureuse du Diable, développé dans l’iconographie romantique du XIXème siècle)

Des caractéristiques ont été définies : la sorcière est la putain du Diable et une tueuse d’enfant, elle pratique le Sabbat et s’y rend la nuit en volant avec un balai, elle est tenue de baiser le derrière du Diable, elle a les marque du Diable sur le corps (tâches, verrues, zones rendues insensibles lors de la première copulation avec le Diable,…), son corps est trop léger car lié au Diable donc au feu,… Certaines sont restées dans l’imaginaire populaire.

3) L’archétype de la bonne sorcière du XIXème siècle est lié à :

Jules Michelet est le premier à avoir réhabilité la sorcière en 1862 : dans le cadre du mythe de la société romantique il la décrit comme « la femme bienfaisante et victime »

La sorcière peut être alors un personnage novateur, féministe, libre de son corps, rebouteuse de campagne, révoltée par son destin social (elle choisit de vivre en marge de la société et donc de l’église).

- A partir des années 1970 surtout, le personnage est devenu très populaire( « Ma sorcière bien aimée », et toutes les histoires d’apprenties sorcière,… )

Diabolique, mauvaise ou bonne, laide ou belle, vieille ou jeune, la sorcière est donc un personnage très ancré dans l’imaginaire collectif et les traditions populaires, et déjà difficile à définir. Comment ce personnage a-t’il été transposé dans la littérature de jeunesse ?

A travers une série d’exemples, en s’aidant de cette introduction historique, on a essayé de dégager l’archétype de la sorcière mais on s’est rendu compte de la difficulté voire de l’impossibilité d’établir une typologie trop stricte.

Nous avons donc choisi un plan en deux parties. D’une part, en étudiant l’apparence et le mode de vie des sorcières dans la littérature de jeunesse, quelle image archétype peut-on dégager ? Et d’autre part, comment nuancer cette image archétype pour tenir compte des « nouvelles sorcières » de la littérature de jeunesse contemporaine ?

I : LA BONNE ET LA MAUVAISE SORCIÈRE DANS LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE

1) Grimoire de sorcières, Elzbieta. Une première approche à travers un imagier des sorcière :

Grimoire de sorcière est une sorte de recueil écrit par Galimatia Farigoule, sorcière, dans lequel elle fait part des principaux secrets des sorcières

Personnage : Galimatia Farigoule, narratrice de l’histoire

Portrait des sorcières : selon Galimatia, il existe deux types de sorcières : celles qu’on connaît et les sorcières des mers. Ces dernières sont les créatures que les marins appellent sirènes.

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