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Fiche de lecture "Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise"

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Par   •  26 Avril 2024  •  Fiche de lecture  •  2 027 Mots (9 Pages)  •  23 Vues

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Devoucoux Agathe 1G02

Fiche de lecture – Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, Dai Sijie.

        Dai Sijie est un cinéaste et romancier franco-chinois du 20e siécle. Son tout premier roman est une œuvre historique sur la Révolution Culturelle chinoise, se nommant Balzac et la Petite Tailleuse chinoise et a été publié en 2000. Dai Sijie y mélange plusieurs genres littéraires, histoire, autobiographique, fictif et politique. Le récit raconte l’histoire de deux adolescents envoyés en camp de rééducation dans les montagnes de Sichuan, où ils feront la rencontre d’un tailleur et de sa fille, ainsi que celle d’une valise pleine de mystère. Nous pouvons nous demander de quelle manière ce roman permet-il une réflexion sur les notions du rire et du savoir.

I – Présentation détaillée de l’œuvre 

        Ce récit a été écrit durant la dictature communiste menée par Mao Zedong avec la Grande Révolution culturelle chinoise qui commence en 1966 et se termine en 1976. Nous pouvons parler d’œuvre autobiographique car Dai Sijie a vécu une grande partie de sa vie sous le règne de Mao Zedong et a également été envoyé en camps de rééducation dans un village de montagne, comme les deux adolescents du livre. Ce fait est accentué par la forme du récit proposé, car le roman s’effectue à la première personne du singulier avec un point de vue toujours interne, ce qui peut donc supposer que c’est Dai Sijie lui-même qui parle puisque l’on ne connait pas le nom du narrateur. Dai Sijie s’inspire donc de sa propre vie au moment du régime mis en place par Mao Zedong, pour écrire son livre, car nous y retrouvons beaucoup de caractères personnels, ou faisant référence à lui-même.

L’œuvre comporte donc trois protagonistes, l’adolescent inconnu, Luo et la Petite Tailleuse. Ils sont tous deux amis et fils de médecins, tout comme Dai Sijie, et sont reconnus comme étant des intellectuels, ou du moins prétendus comme tels. Ils sont tout deux envoyés dans des camps de rééducation (de travail forcé) instauré par Mao Zedong, où ils seront reconnus dès le départ comme des être à part car Luo joua au chef du village un morceau de violon, qui aurait dû être censuré car s’était du Mozart. Luo le renomma cependant « Mozart pense au président Mao », pour ne pas s’attirer d’ennuis. La Chine étant sous un régime strict depuis des années, les habitants ne connaissaient plus la littérature, la musique… Tout ce qui pourrait atteindre le président Mao avait été censuré et ceux vus en possessions de livres ou autres choses interdites, étaient vus comme des rebelles et recevaient une punition. La musique de Mozart était donc formellement interdite en Chine, tout comme Beethoven ou bien d’autres. Le seul livre qui devait se trouver dans chaque maison chinoise était « Le Petit Livre Rouge de Mao », un recueil de citations élogieuses. Les deux adolescents seront donc forcés à travailler dans les champs loin de leurs familles respectives, avant de gagner la confiance du chef du village en lui comptant les films qu’ils avaient pu voir avant leur arrivée ici. Il les envoya donc en ville pour qu’ils puissent assistés aux séances de cinéma, pour après, venir les jouer et les raconter au village. Ils furent payés comme s’ils avaient été travailler dans les champs. Peu de temps après, ils firent la connaissance de la Petite Tailleuse, fille de tailleur, dont Luo tomba éperdument amoureux. Cependant, un personnage important tient le dénouement de l’histoire. Il est appelé « le Binoclard », ami de Luo et du narrateur, et a en sa possession une valise. Une simple valise que les deux adolescents ne tardèrent pas à trouver suspecte. Contre quelques travaux pour le Binoclard, Luo et son ami échangèrent des informations importantes pour la libération rapide du Binoclard, contre ce qui se trouvait dans cette valise : des livres. Des livres interdits de toute sorte d’auteurs. Balzac, Flaubert, Victor Hugo, Alexandre Dumas… Ils s’empressèrent tous deux de les lires a une vitesse surhumaine car ils voyaient ces livres comme un échappatoire à cet enfer, à cette vie dictatoriale. Ils firent part de ces livres interdits à la Petite Tailleuse, qui ne savait ni lire ni écrire correctement. Alors ils lui contèrent les livres, dont certains étaient volés au Binoclard. Luo fut donc l’éducateur et l’amant de la jeune fille, tandis que le narrateur se contenta d’être simplement spectateur de tout cela et de perdre son âme dans ces romans. La Petite Tailleuse y vit la liberté. Un monde sophistiqué. Et elle adora Balzac. Ils prirent ces livres comme la résolution de leurs maux et de leur enfermement mental mais également physique, car la jeune fille tomba enceinte de Luo et fut confrontée à un gros ennui : l’avortement. La Chine à ce moment de l’histoire, contrôlait tout, les naissances, les lectures, les coucheries, les dires… Absolument tout. Les livres les firent donc aspirer à une liberté que ne connaissait pas la Chine, si bien que la Petite Tailleuse s’enticha de ces livres fictifs et partit trouver une liberté semblable en ville, laissant le narrateur et Luo dans une colère et une détresse telles, qu’ils brûlèrent les livres qui avaient été, un souffle d’humanité, comme la cause d’une immense tristesse. Nous pouvons dire que ce livre représente la naissance d’une vocation littéraire mais également un hommage à la grande littérature française car ils furent un instrument de libération pour eux.

II- De qu’elle façon cette œuvre traite-t-elle du rire ou du savoir

        Cette œuvre est la représentation même de l’oppression mais également de la libération. Nous pouvons y retrouver la notion du savoir et d’apprentissage grâce aux livres qui permettent une expansion de l’esprit, mais également une revisite de l’ironie que nous allons étudier. Suite aux mésaventures qu’ils ont connues, nous pouvons constater qu’ils ont parfaitement quitté l’enfance, mais qu’en plus de cela, ils sont devenus de fervents opposants au régime communiste. Il est d’ailleurs plutôt ironique de se dire qu’ils ont été envoyés dans des camps de rééducation pour apprendre à travailler dans les champs, et qu’ils se retrouvent au final à lire et à « rééduquer leur esprit » par leur lecture. A leur jeune âge, ils auraient pu être abattus pour avoir osé lire des livres interdits. Ces livres ont donc été une véritable éducation à la vie car ils ouvrent les mystères de la féminité et de l’amour, mais aussi à l’idée qu’il est possible d’inventer son propre destin. Mais la deuxième singularité ironique survient alors. Car les deux adolescents entreprennent à éduquer eux-mêmes la Petite Tailleuse pour la rendre plus « civilisée » avec l’apprentissage. La jeune fille se voit tellement réceptive à cette éducation grâce aux livres qu’elle devient à son tour une figure des livres de Balzac, en leur prouvant que la vie peut être la même que dans les livres. Nous pouvons alors nous rendre compte de l’influence de ces livres sur leurs esprits, ceux de Balzac ont été les plus mis en avant, si bien que le narrateur finit par recopier un passage du livre Ursule Mirouet à l’intérieur de sa veste tellement il s’est attaché à ce livre. C’est donc un roman d’éducation revisité ici par l’ironie qui correspond à une très grande variété de registres mais avec une nette dominance des registres attrayant au rire. Dai Sijie de mentionne pas les registres « sérieux » pour ne pas faire de son livre une étude de la Chine au 20e siècle, ou du moins, c’est ce que l’on pourrait sous-entendre. L’œuvre reprend donc le registre didactique pour expliquer la période de la Révolution Culturelle et des camps de rééducations. Mais également lyrique, pour les maintes évocations des livres. Epique, selon les mésaventures qu’ils ont connues ou encore pathétique au moment du passage à l’hôpital pour l’avortement de la Petite Tailleuse avec l’évocation de la mort. Mais comme dit précédemment, ce sont les registres comiques et plaisants qui dominent. Avec l’humour quand Luo rebaptise la sonate de Mozart. Le registre burlesque est représenté avec certains passages en compagnie du chef du village, mais également satirique de ce dernier aussi autoritaire qu’inculte. Le narrateur à recours à certains passages à une forme de comique scatologique. Dai Sijie ne se limite donc pas à un seul registre et arrive a passer de l’un à l’autre avec facilité pour pouvoir introduire une note comique dans un passage pathétique, comme avec, par exemple, la sortie peu glorieuse du Binoclard qui se fait grâce à des textes érotiques réécrit de manière flatteuse envers Mao Zadong. Il arrive donc à mélanger le rire et le savoir, avec tout de même une prédominance pour les registres comiques.

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