La science, une vérité nécessaire
Dissertation : La science, une vérité nécessaire. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar thibaudbotso • 14 Novembre 2025 • Dissertation • 2 607 Mots (11 Pages) • 9 Vues
Quand Isaac Newton énonce la loi de la gravitation universelle, il ne fait pas que constater que les objets tombent : il affirme que tous les corps s’attirent selon une loi nécessaire et universelle. Autrement dit, la pomme ne peut pas faire autrement que de tomber, et cette loi vaut aussi bien sur Terre qu’au bout de l’univers. Pourtant, quelques siècles plus tard, la théorie d’Einstein bouleverse cette certitude : la gravitation n’est plus une force, mais la conséquence de la courbure de l’espace-temps. Ce qui paraissait nécessaire devient alors relatif à un nouveau cadre théorique. Cela montre que la science semble à la fois chercher des lois nécessaires, valables en tout lieu et en tout temps, mais qu’en même temps, ces lois peuvent être remises en question à mesure que la connaissance progresse.
Du latin necessarius, qui signifie inévitable, la nécessité se définit par ce qui existe ou qui se produit et qui ne pourrait pas ne pas exister ou ne pas se produire. C’est aussi ce qui existe et qui ne pourrait pas être autrement qu’il n’est. Une autre formulation serait « Ce qui ne peut pas ne pas être ». Comme telle, la nécessité s'oppose à la contingence. Elle appartient principalement à deux ordres différents : le réel et la pensée. Dans le réel, la nécessité découle d'un point de vue métaphysique de l'essence des choses, et d'un point de vue physique des lois qui gouvernent la nature.
Par opposition donc, la nécessité s’oppose à la contingence. Ce terme vient lui aussi du latin continere qui signifie se produire, ou arriver. Ainsi le contingent désigne ce qui se produit mais qui aurait pu ne pas se produire ou ne pas exister. D’autres par, le contingent désigne aussi ce qui existe mais qui aurait pu exister autrement.
Découlant de cette définition, la science apparaît comme nécessaire. Par exemple, les vérités mathématiques sont nécessaires, en effet, on ne peut pas imaginer que 2 + 2 ne soit pas = à 4. Ainsi, la science est un ensemble de connaissances systématiques et organisées sur le monde, obtenues par l’observation, l’expérimentation et le raisonnement. Elle vise à décrire, expliquer et prédire les phénomènes naturels ou sociaux selon des lois régulières, universelles et vérifiables. La science ne se contente pas d’accumuler des faits : elle cherche à formuler des principes et des théories cohérents, susceptibles d’être confirmés ou infirmés par l’expérience, et qui permettent de comprendre les causes et les relations entre les phénomènes.
Malgré cette définition, l’exemple de la remise en cause de la nécessité de la science à travers la loi de gravitation universelle de Newton par Einstein, permet de comprendre que la science apparaît dès lors comme le dépassement de certaines de ses lois scientifiquement établies. Si une théorie scientifique est vraie dans un paradigme, celui-ci peut être dépassé, remettant donc en cause la nécessité de la théorie.
Ainsi, la science est-elle une vérité nécessaire ?
Dans un premier temps il s’agira de voir comment la science apparaît comme une vérité nécessaire, qui n’est pas contingente. Ensuite, il s’agira de se pencher sur la question de l’évolution intellectuelle du scientifique comme condition de la science comme vérité nécessaire. Pour finir avec la science évolue et par conséquent, son caractère de nécessité apparaît comme dépendant de son époque.
La vérité nécessaire que représente la science est donc une idée partagée par certains philosophes.Pour René Descartes, la science n’est véritable que si elle atteint la nécessité rationnelle. Dans le Discours de la méthode (1637), il affirme que la raison humaine peut parvenir à des vérités aussi certaines que celles des mathématiques. Ainsi, la pensée de Descartes consiste à fonder la science sur un modèle de rigueur démonstrative, fondé non sur l’expérience incertaine, mais sur la déduction rationnelle. C’est pourquoi Descartes entreprend son célèbre doute méthodique : il rejette tout ce qui peut être mis en question — les sens, les opinions, les traditions — afin de trouver un fondement absolument indubitable. Ce fondement, c’est le Cogito ergo sum : « je pense, donc je suis ». C’est une vérité nécessaire et évidente, et est le point de départ d’une reconstruction intégrale du savoir. À partir de là, Descartes montre que, si la raison humaine est claire et ordonnée, elle peut produire des connaissances d’une certitude égale à celle des démonstrations géométriques qui sont pour lui la base de la science dont on ne peut douter.
Ce modèle mathématique devient le paradigme de la science véritable. Pour Descartes, la physique elle-même doit être mathématisée, c’est-à-dire exprimée sous forme de relations nécessaires entre les phénomènes. Dans les Principes de la philosophie (1644), il expose les lois du mouvement selon lesquelles la matière se comporte toujours de manière identique dans les mêmes conditions. Ainsi, la loi d’inertie selon laquelle tout corps persévère dans son état de repos ou de mouvement tant qu’aucune cause externe ne le modifie, n’est pas tirée de l’observation, mais déduite rationnellement de l’idée d’un Dieu parfait et constant. Puisque Dieu est un être immuable, il conserve toujours la même quantité de mouvement dans l’univers, il en découle nécessairement que la nature agit suivant des lois fixes et universelles. La science découvre donc non pas de simples régularités, mais des nécessités ontologiques ;c'est -à -dire qui relève de l’être général; inscrites dans la structure même du réel.
Cette conception rationaliste de la science s’oppose directement à l’empirisme. Pour Descartes, les sens ne nous donnent qu’une image confuse du monde. L’expérience peut certes confirmer une hypothèse rationnelle, mais elle ne peut pas fonder la vérité scientifique, car elle dépend toujours de circonstances contingentes. Par exemple, le fait d’observer cent fois la chute d’un corps ne prouve pas nécessairement que cette loi sera toujours valable. Ainsi, seule la raison, en découvrant les principes nécessaires (comme la causalité ou la conservation du mouvement), permet de comprendre pourquoi un phénomène se produit toujours ainsi et non autrement.
De plus, Descartes insiste sur le caractère universel et déductif de la science. En effet, il compare la connaissance scientifique à un édifice dont les fondations sont les vérités premières et les étages supérieurs désignant les déductions logiques qui en découlent. Cette méthode permet de passer du plus simple au plus complexe sans jamais quitter le domaine du
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