ENJEUX DE LA TÉLÉVISION

QUESTION 1 :

La première ère de la télévision canadienne a connu un grand monopole de l’État. Ce monopole est aussi connu sous le nom de Radio-Canada qui diffusait tout type d’émissions à la fois le téléjournal et les téléromans par exemple. Dans les années 50, uniquement la télévision publique était disponible à la population. Ce n’est qu’à partir des années 60 que certains diffuseurs privés ont fait leur apparition après que le bureau de réglementation indépendant a modifié les règles de la radiodiffusion canadienne. C’est aussi l’apparition de TVA, diffuseur privé et plus grand concurrent de Radio-Canada au Québec à ce jour. Ces diffuseurs privés n’ont pas les mêmes mandats que la télévision publique. En effet, ils peuvent se permettre d’aller plus dans le divertissement et choisir une ligne directrice moins éducative. Ça reste tout de même de la télévision généraliste puisque le contenu qu’ils offrent sont les mêmes types que ceux de la télévision publique.  Dans les années 80 et jusqu’aux années 2000, on aperçoit une explosion de l’offre télévisuelle. On assiste à l’apparition de la télévision spécialisée qui consiste à des chaines qui se concentrent sur des thèmes particuliers comme la musique (MusiquePlus, MuchMusic) ou le sport. Ces chaines permettent d’aller chercher un public plus ciblé et de créer plus de contenu à ces derniers. Dans les années 90, une nouvelle loi sur la radiodiffusion fait son apparition. Le CRTC modernise la règlementation par rapport à la télévision canadienne. Cependant, en 1999, à l’arrivée du numérique, le CRTC exempte les diffuseurs Internet de cette même règlementation. Ce qui nous amène dans les années 2010, à l’arrivée de la télévision par contournement aka les Netflix et Disney + de ce monde. Ces derniers sont aussi exemptés de la loi sur la radiodiffusion canadienne ce qui leur donne le champ libre sur le marché télévisuel canadien. Pendant ce temps, la télévision traditionnelle perd de sa popularité face à l’instantanéité et l’offre de la télévision par contournement. On assiste à une rapide migration du public vers le numérique qui est très alléchant côté contenu et facilité d’accès. Le Canada a de la misère à garder le rythme et à contrôler le marché télévisuel. Malgré tout, le numérique va prendre (et prend déjà) sa place dans les habitudes culturelles des Canadiens. Cette nouvelle plateforme offre beaucoup d’opportunités, mais détient son lot d’enjeux dont l’un des plus importants actuellement, surtout au Canada, la découvrabilité.

La découvrabilité est devenue l’enjeu numéro en culture, surtout en télévision. Cet enjeu s’est manifesté dû au numérique. Il y a tellement de contenu disponible sur les plateformes numériques maintenant qu’il est difficile de se démarquer, de sortir du lot. De plus, des algorithmes ont été mis au point pour faire ressortir certains contenus dû à leur popularité et dû aux intérêts des internautes (il cible des groupes qui ont cet intérêt). L’industrie télévisuelle canadienne a de la misère à sortir du lot car elle est grandement ombragée par le contenu américain qui est extrêmement mis en avant sur le numérique. Le contenu canadien-français a encore plus de misère car le numérique tourne autour de l’anglais en Amérique du Nord : le contenu francophone est donc plus difficile d’accès. Une des solutions envisagées est l’interventionnisme gouvernemental qui encadrerait la découvrabilité du contenu. Ça permettrait de laisser à toute sorte de contenu d’être mis en avant. Cependant, plusieurs croient que cette façon de faire donnerait trop de pouvoir à l’État qui pourrait choisir aisément ce qui lui plait et ce qui ne correspond pas aux valeurs que son gouvernement souhaite étayées.

QUESTION 3 :

On ne peut pas créer une série télévisée sans représentations télévisuelles. Elles représentent les lieux, les personnages, les époques de toute émission de télévision. Elles représentent une construction de la réalité sociale de n’importe quel aspect de la société actuelle ou antérieure. Elles donnent de bons repères sur l’interprétation de la société puisque la façon dont nous voyons la société va affecter la façon dont nous allons la représenter dans les médias ou d’une toute autre façon. Il existe deux approches pour créer ses représentations télévisuelles : l’approche réflective et l’approche constructiviste. La première a souvent été par le passé celle de prédilection pour les auteurs et les réalisateurs. De plus en plus, on tend à éviter cette approche puisqu’elle ne représente pas véritablement la réalité sociale qu’elle souhaite démontrer. Un exemple est la représentation du genre à la télévision. On a eu longtemps (encore aujourd’hui mais un peu moins) ce penchant de représenter les femmes à télévision très féminine selon notre construction sociale de qu’est-ce que le féminin. Ainsi, les personnages féminins étaient passifs, sensibles et émotifs. Le problème est que cette représentation du genre féminin n’est pas réaliste pour toutes les femmes et est issue de comment l’homme voit la féminité. Pour éviter ces représentations obsolètes, une nouvelle approche a vu le monde, soit l’approche constructiviste. Cette dernière, issue des Cultural Studies, sépare la réalité de la construction sociale. En d’autres mots, elle donne un sens à l’objet dépendamment du contexte et ne le lie pas automatiquement au paradigme social que la société a appris. Si on reprend l’exemple de la représentation de la femme, dépendamment de qu’est-ce qui fait d’elle ce que l’ai, sa représentation sera différente d’une autre femme. On explique l’identité du personnage par sa personnalité et par son environnement. Donc la définition de femme et de féminité change en fonction de sa personne.

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