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Suzanne et les Vieillards, Giambattista Pittoni

Étude de cas : Suzanne et les Vieillards, Giambattista Pittoni. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Octobre 2022  •  Étude de cas  •  3 780 Mots (16 Pages)  •  217 Vues

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Giambattista Pittoni est née le 6 juin 1687 et mort en 1767, à venise. Il doit son apprentissage de la peinture à Francesco Pittoni (son oncle) et Antonio Balestra qui furent ses maîtres. Ses premières oeuvres, vont être inspirées de grands maitres tels que Sebastiano Ricci et Balestra. Ce n’est qu’à l’âge de 26 ans, qu’il va exposer ses premières toiles et menés des voyages dans l’Europe, notamment à Paris en 1720. Giambattista Pittoni est attiré par l’art français (art qui va inspirer l’art rococo) et devient très populaire à Paris, Londres et dans toute l’Europe comme son autre confrère, Giambattista Tiepolo. Peintre baroque dans ses débuts, il fut par la suite l’un des protagonistes de l’art rococo qui apparaît aux milieux du XVIIIe.

En 1750, il contribuera à la création de l’académie des beaux-arts de Venise avec Giambattista Tiepolo et Giovanni Maria Morlaiter.

L’oeuvre que nous allons vous présenter, est celle de Suzanne et les vieillards, réalisé entre 1723 et 1725. Cette oeuvre a été réalisée à la peinture à huile sur toile et mesure 46 cm x 37cm.

Suzanne et les vieillards, est une histoire biblique extraite de l’ancien testament chapitre 13 du livre de Daniel. Nombreux sont les peintres ayant repris cette histoire biblique, sa narration et l’ont interprété à leurs façons tout en prenant en compte les caractéristiques et codes picturaux de leurs époques. Parmi les interprétations, nous pouvons prendre en compte celle de Paul Rubens Suzanne et les Vieillards (1608) Lorenzo Lotto Suzanne au bain, Francesco di Stefano Pesellino, Le Jugement de Suzanne, et la plus connue celle de Tintoret Suzanne au bain, 1550. Chaque artiste s’approprie et décide de quelle partie de l’histoire, il veut montrer certains seront plus narratifs et d’autres comme Giambattista Pittoni ne montreront qu’un extrait.

Avant d’introduire notre plan, nous allons vous faire part du récit biblique de Suzanne et les vieillards :

L’histoire se déroule à Babylone. Suzanne est la fille d’Héclias. Celle-ci était belle, et pieuse de par son éducation. Élevée sous la loi de moise, elle épousa Joakim, riche homme qui possédait une maison avec un jardin. C’est ainsi qu’au cours de la journée, le peuple se rendait chez lui pour lui faire part de ses problèmes au sein de la communauté. « Deux anciens avaient été désignés dans le peuple pour être juges cette année-là ; ils étaient de ceux dont le Seigneur a

dit : « Le crime est venu de Babylone par des anciens, par des juges qui prétendaient guider le peuple. » Ils fréquentaient la maison de Joakim, et tous ceux qui avaient des procès venaient les trouver. Lorsque le peuple s’était retiré, vers midi, Suzanne entrait dans le jardin de son mari, et s’y promenait. Les deux anciens la voyaient chaque jour entrer et se promener, et ils se mirent à la désirer : ils pervertirent leur pensée, ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets. »

1 […]

Ce n’est qu’à la fin de chaque journée que Suzanne se rend dans le jardin pour s’y promener avec deux servantes. Chaque jour, les vieillards, qui représentent la loi et la justice, y entraient pour la regarder au loin. Il est dit d’eux qu’ils « pervertirent leur pensée, ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets. […] Chaque jour, ils guettaient avidement l’occasion de la voir. Chaque jour, ils guettaient avidement l’occasion de la voir. Ils guettaient le jour favorable, lorsque Suzanne entra, comme la veille et l’avant-veille, accompagnée seulement de deux jeunes filles ; il faisait très chaud, et elle eut envie de prendre un bain dans le jardin.»2 Suzanne demanda à ses servantes de lui apporter de l’huile et des parfums pour accompagner son bain.

Puis ce jour, ce moment vint à eux et surgit de derrière les buissons après le départ des servantes. Ils fermèrent les portes du jardin et dirent : « Voici que les portes du jardin sont fermées, personne ne nous voit et nous sommes plein de désir pour toi ; donne-nous donc ton assentiment et sois à nous. Sinon, nous témoigneront contre toi qu’un jeune était avec toi et que c’est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. » Suzanne répondit : « L’angoisse m’environne de toute part ; car si je fais cela, c’est pour moi la mort, et si je ne le fais pas, je n’échapperai pas de vos mains. Mais il vaut mieux pour moi tomber entre vos mains sans l’avoir fait que de pécher en présence du Seigneur. » Elle se mit à crier, eux aussi, et dans la panique ouvrirent les portes du jardin en laissant seule, Suzanne au bain. C’est alors que les serviteurs et toute la maison entendit et courue au bain, aperçut les deux vieillards qui exécutèrent leurs menaces et dirent avoir aperçu Suzanne avec son amant.

1 Livre de Daniel, Chapitre 13, Ancien testament, La Bible https://www.aelf.org/bible/dn/13

2 Livre de Daniel, Chapitre 13, Ancien testament, La Bible https://www.aelf.org/bible/dn/13

Le lendemain, le peuple, ainsi que les deux vieillards se rassemblèrent dans la maison de Joakim. Ils emmenèrent Suzanne accompagnée de sa famille en pleurs au tribunal afin qu’elle y soit jugée. Les deux juges n’avaient qu’un seul objectif, faire mourir Suzanne, se venger sur la jeune femme, qui avait repoussé leurs avances. Ils étaient remplis de haine et rapportèrent leur histoire au peuple. Ils dirent d’elle, qu’ils l’avaient surpris avec un amant alors qu’ils effectuaient leur promenade habituelle dans le jardin de Joakim. Elle était entrée avec ses servantes avant de les envoyer à la ville.

C’est à ce moment-là qu’ils racontèrent le crime dont ils ont été les témoins, « Nous les avons vus s’unir, mais nous n’avons pas pu nous emparer du jeune homme, car il était plus fort que nous : il a ouvert la porte et il s’est échappé. Mais elle, nous l’avons saisie, et nous lui avons demandé qui était ce jeune homme ; elle n’a pas voulu nous le dire. De tout cela, nous sommes témoins. » De l’homme, ils n’apportèrent pas plus de précision concernant ses attributs physiques, mise à part le fait qu’il était fort et que celui-ci s’est enfui avant qu’ils ne puissent l’identifier. Ils disent avoir demandé à Suzanne qui était cet homme, mais elle ne voulut pas répondre.

Ce faux témoignage, porté contre Suzanne, avait réussi à faire croire au peuple qu’elle était coupable. Ils purent la condamner à mort, mais soudain, elle cria : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets,

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