Étude du discours du vieillard de Denis Diderot

Proposition de plan détaillé : « Le discours du vieillard », Supplément…, Diderot

I) UN REQUISITOIRE CONTRE LA CIVILISATION EUROPEENNE ET LE COLONIALISME

A) Un discours agressif qui traduit le mépris du vieillard envers B. et ses hommes (diatribe* : critique amère et violente)

- Apostrophe initiale péjorative – ch lex dépréciatif + emploi de la P2 qui traduit le refus du vieillard d’utiliser une formule marquant le respect pour s’adresser à Bougainville « Et toi, chef des brigands »

- Emploi des impératifs : « écarte promptement ton vaisseau », « Va dans ta contrée t’agiter … laisse-nous reposer », « ne nous entête » : injonction à partir + mépris du vieillard envers ces hommes

- Utilisation de la formule restrictive « ne …que » dans la formule « tu ne peux que nuire » : souligne le caractère nuisible de l’arrivée de B et traduit le fait que cette arrivée provoque le bouleversement des mœurs paisibles des Tahitiens.

- connotations péjoratives//arrivée des européens : « brigands, brute, nuire, fureurs, féroces, égorgés, vol… « (gradation)

B) Une civilisation en proie au vice qui dénature le peuple tahitien

- Jeu des pronoms personnels « tu »/ »nous » qui dirige tout le texte : « nous » = union, harmonie du peuple tahitien VS « tu » > individualisme  Idée d’un affrontement verbal + mise en valeur du caractère opposé de ces deux civilisations : Antithèse durant tout le texte, qui oppose ces deux peuples : connotations mélioratives pour évoquer le mode de vie libre et heureux des Tahitiens (innocents, heureux, libre) // connotations péjoratives > européens

- Parallélisme de construction qui oppose le mode de vie tahitien et les actions néfastes des européens : à chaque fois, le vieillard évoque le bonheur de la société tahitienne dont le pronom « nous » souligne l’union, l’harmonie puis la barbarie des actes de domination et de destruction commis par les Européens : anaphore « et tu » (début du texte) + jeu des pronoms personnels  opposition de deux modes de vie, (péjoratif/mélioratif) et insistance sur la barbarie des européens

C) La dénonciation des méfaits de la colonisation

- Ch lex de la haine et de la violence : « allumé des fureurs inconnues, folles, féroces (= sauvages !), ont commencé à se haïr, égorgés pour elles, teintes de leur sang… tu t’es vengé… » : dénonciation de la barbarie des européens.

- Ch lex du vol // + périphrases de la possession illégitime et de la colonisation: « brigands », « tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage », « pillé », « tu veux nous asservir », « ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous » : la colonisation est dénoncée comme un vol illégitime. Utilisation du conditionnel : « Si un Otaitien débarquait… qu’en penserais-tu » : hypothèse qui vient souligner le caractère illégitime de cette appropriation de la terre et des hommes par les colons.

- Nombreuses questions rhétoriques :

- qui traduisent la prétention des Européens de se déclarer maîtres d’une terre « Tu n’es ni un dieu ni un démon : qui es-tu donc pour faire des esclaves ? » « Vous êtes deux enfants de la nature : quel droit as-tu sur lui…toi »

- qui traduisent le fait que ces hommes se comportent comme des animaux prédateurs : « Tu es le plus fort ! Et qu’est-ce que cela fait ? » (loi du plus fort=loi primitive VS civilisation // »inutiles lumières »

- qui montrent la colère des Otaitiens : « Tu es venu … animaux »

- Exclamations du vieillard qui signalent son indignation : « Ce pays est à toi ! » « Tu souffrirais…asservir ! »

- Passage tu « tu au « vous » qui annonce la dimension généralisante du discours du vieillard : Bougainville > colons européens. « Vos terres »

 Civilisation européenne évoquée comme une civilisation viciée, primitive et violente. Colonisation illégitime. Pour accentuer l’efficacité de la dénonciation, un portrait élogieux des Tahitiens est dressé et livre ainsi une vision idéalisée de ce peuple. Diderot adhère ici au mythe du

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