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Objet de curiosité-La philosophie naturelle dans les collections du XVIe siècle

Commentaire d'oeuvre : Objet de curiosité-La philosophie naturelle dans les collections du XVIe siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 279 Mots (6 Pages)  •  375 Vues

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Les Allégories des cinq sens – L’Ouïe, l’une des cinq peintures de la série, 1617-1618,

Jan Brueghel l’Ancien et Pierre Paul Rubens, Musée du Prado, Madrid (Espagne)

« Tout ce qui est selon la nature est digne d’estime. »

                                                             ---- Cicéron, De Finibus bonorum et malorum

La « Philosophie naturelle », est le terme sous lequel jusqu’au XVIIe siècle la tâche est de fournir une interprétation d’ensemble du monde et des phénomènes physiques. À la Renaissance, elle comprend toutes les connaissances humaines des philosophies et des sciences. Il n’existe pas de distinction entre les disciplines, non plus de distinction entre la philosophie ou la théologie, puisque tout vient de Dieu, et tout l’univers a été conçu par le Dieu, par sa seule main. C’est donc un terme générique, qui représente la compréhension du monde. Nous avons choisi une des cinq peintures de la série, L’Ouïe dans « Les Allégories des cinq sens » attribuée à Jan Brueghel l’Ancien et à Pierre Paul Rubens, réalisée pendant 1617-1618, en tant que portrait idéalisé de la cour archiducale de Bruxelles, qui correspond aux principes de la philosophie naturelle.

À cette époque, en Europe, les princes et les aristocrates s’intéressent beaucoup aux réalisations les plus singulières de l’ingéniosité humaine et aux objets naturels exotiques et rares. Si les gens cultivés collectionnaient des objets antiques pour établir un lien avec les grandes figures du passé, les cours royales et impériales, quant à elles, voyaient avant tout dans la possession de ces pièces rares une manifestation incomparable de prestige et de légitimation de leur pouvoir. Ce tableau créé par Pierre Paul Rubens (1577-1640) et Jean Brueghel l’Ancien (1568-1625), les deux peintres les plus éminents d’Anvers, était alors destinés à l’archiduc Albert d’Autriche et sa femme l’archiduchesse Isabelle d’Espagne qui gouvernaient les Pays-Bas espagnols au nom du roi d’Espagne, Philippe II depuis 1598.    

Nous savons que la musique, en tant que branche de la philosophie naturelle, fait partie des arts majeurs. Sur ce tableau, perçue à travers l’ouïe, la musique est le chef d’orchestre de cette composition merveilleuse. C’est de l’harmonie naît le monde, et nous y apercevons une harmonie musicale. Dans cette œuvre représentant le sens de l’ouïe, nous pouvons observer une multitude d’instruments de musique de presque tous les genres. En plus, nous voyons une femme nue qui se trouve au centre prenant un luth. Elle semble être en train de chanter avec sa bouche ouverte.    

 À côté d’elle, il y a un petit garçon tenant une partition musicale. Il ouvre aussi sa bouche en regardant la femme. Deux oiseaux sur un tabouret ont aussi l’air de chanter sur une scène. D’autres oiseaux, comme deux couples de perroquets, deux oiseaux au long bec, et un cacatua galerita derrière la chanteuse qui écoutent attentivement sont des auditeurs fidèles. D’ailleurs, le cerf à côté, se manifeste comme un animal-attribut du sujet de l’ouïe, car les bestiaires mettent souvent le cerf en rapport avec la musique qui le fascine tellement qu’il tombe en proie aux chasseurs.

    La femme se retourne pour regarder vers l’extérieur du tableau, qui nous donne l’impression qu’elle est en train de communiquer avec nous, le spectateur. Sa position et son regard avec ceux du cerf forment ainsi un triangle inversé au centre de l’œuvre. Cela présente une harmonie non seulement musicale, mais aussi visuelle. L’application potentielle de la géométrie, qui prend part à la philosophie naturelle, est mise en lumière dans cet objet d’art. Le symbolisme de l’ouïe est renforcé par les représentations picturales qui décorent les parois de cette chambre. Nous y trouvons le Concert des Muses, l’Orphée apprivoisant les bêtes sauvages avec de la musique, l’Annonciation et l’Annonce aux bergers, en haut du clavicorde. En outre, les horloges exquises posées sur les tables montrent encore le sens de l’ouïe par le son du mouvement de l’aiguille, tout en rappelant l’expression latine « Tempus fugit (le temps passe vite) ».

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