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Le cinéma américain des années 30 - 60

Cours : Le cinéma américain des années 30 - 60. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2022  •  Cours  •  6 588 Mots (27 Pages)  •  250 Vues

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Cinéma Classique Hollywoodien 

DES ANNÉES 1930 À LA FIN DES ANNÉES 1950

Introduction

Le cinéma classique hollywoodien rime avec système profondément industriel. Ce fonctionnement, qui n’encourage pas le développement du style personnel, permet pourtant de faire apparaître des noms, notamment des français, comme des grands auteurs et artistes. Pendant longtemps, on ne met en avant que le nom du producteur exécutif (show runner) qui supervise le tout, c’est dans les années 50 seulement que le réalisateur est pris en compte, notamment dans les critiques.

Les studios produisent des « œuvres manufacturées » : chaque studio a une manière de faire et une marque de fabrique. Les films sont considérés produits et sont réunis sous la notion de genre dans une industrie cloisonnée. L’affiche, le casting, etc sont des facteurs d’identification clairs « si vous allez voir John Wayne vous savez quel film vous allez voir ». Ce système, aussi critiquable qu’il soit aujourd’hui, a piqué l’intérêt du public de l’époque et a créé ce succès qu’est celui du cinéma hollywoodien ; encore aujourd’hui.

Aussi figés que les genres soient en principe, ce cinéma a su faire appel a des talents extérieurs et a su se renouveler pour rester pertinent à travers les décennies. Dans ces moules, les talents, notamment européens, savent tout de même imprimer leur style sur leurs « films hollywoodiens ». Le découpage en décennie est artificiel sur le plan des formes ou sur le plan historique, c’est juste pour des questions de lisibilité.

L’ORDRE

L’histoire de l’art a toujours opposé classique et moderne : ça ne va pas forcément de soi. L’opposition n’est pas nécessairement historique et les deux formes se superposent et se mélangent, en particulier aujourd’hui. Dans notre cas, le classicisme correspond à l’ordre (en opposition au désordre, la profusion et l’instabilité du modernisme) cf. définitions de Laurent Versini et Étienne Souriau. Le classicisme exclut l’accident et le surplus, il est honnête, sobre, clair.

Les films s’inspirent de peintures classiques dans la composition des cadres : lignes du fuite, thèmes, lumières. Certains réalisateurs travaillent leurs images pour former des tensions plastiques qui s’allient avec la forme classique pour divertir le spectateur et expérimenter les formes.

En restant attentif a ce qui se fait ailleurs, le cinéma hollywoodien n’est jamais figé : il impose des innovations technique et reste à la page des thèmes de son temps. Même classique, le cinéma hollywoodien a toujours été moderne. C’est un cinéma dans lequel le découpage et le montage narratif sont des notions indiscutables. Tout doit être utile à la narration, tout doit être logique. Il ne doit rien y avoir en trop, mais il ne doit rien manquer non plus. Le spectateur est pris par la main. C’est règles donnent l’illusion d’un monde hiérarchisé et lisible. Alors que le monde réel est susceptible au désordre, le monde filmique doit faire preuve de plénitude symbolique, tout doit être ordonné.

Le procédé filmique s’efface : transparence et vraisemblance. On contrôle également la réaction (réception) du spectateur. Il n’est jamais pris au dépourvu, on sait quand il doit rire, quand il doit avoir peur.

LE MYTHE

Hollywood incarne une promesse d’universalité, un monde dont les règles diffèrent de la réalité. Tout le monde, n’importe où, doit pouvoir comprendre un film Hollywoodien, peu importe son bagage culturel. La puissance de cet imaginaire ne gomme tout de même pas les caractéristiques propres à l’Amérique sur les questions culturelles et politiques.

Culturellement, les États-Unis de cette époque sont très éloignés des coutumes européennes. Le cinéma Hollywoodien a donc une certaine saveur exotique, on y voit une vision « mythifiée » de l’Amérique. Le tour de force se trouve dans cette identification aux personnages. Hollywood rend le mode de vie américain désirable, écartant ses passages sombres. Ses figures historiques sont « héroïsées ». John Ford met en scène Abraham Lincoln et le paysan moyen, joués par le même acteur, à 1 an d’intervalle, dans 2 films : Vers sa destinée (1939) et Les Raisins de la Colère (1940).

Le cinéma Hollywoodien présente une ambivalence en ce que ses films sont manufacturés comme des produits d’usine, alors qu’ils vendent au contraire un rêve.

Le terme « usine à rêve » est à double tranchant :

- on aurait compris comment manipuler le spectateur

- mais la partie esthétique serait ignorée.

Hollywood crée donc une matière périssable qui n’aurait pas valeur à rester dans les mémoires. Garantir la pérennité des œuvres est un combat individuel, car Hollywood n’a pas d’intérêt à conserver ses films. Les films étaient vus, mais rarement revus.

L’INITIATION

Cet univers fantasmé n’est pas totalement coupé de la réalité. De nombreux spectateurs ont tiré des leçons de morale, de comportement ou encore d’histoire de ces films. Presque accidentellement, le cinéma a joué un rôle de prescripteur. C’est un cinéma qui a une grande attache à l’enfance (notamment Disney) : il rend le monde déchiffrable. C’est plus tard qu’on se rend compte de la subjectivité de ce monde représenté. Laura Meulvey explique que les critiques qu’on peut appliquer à cette période n’effacent pas le plaisir initial de visionnage.

Même pour les réalisateurs, les possibilités offertes par Hollywood se comparent à des grandes salles de jeux : notamment pour les réalisateurs a qui on a laissé les mains libres, comme Orson Welles qui aurait dit, en voyant les studios où il a tourné Citizen Kane (1941), que c’était le plus beau train électrique dont un garçon puisse rêver.

Identité esthétique du cinéma Hollywoodien

Chaque studio avait une identité esthétique propre. L’identité visuelle était plus claire qu’aujourd’hui, en ce que chaque studio avait un seul secteur d’activité : faire des films.

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