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Jacques Tati et Mr Hulot

Commentaire d'oeuvre : Jacques Tati et Mr Hulot. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  719 Vues

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BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

Jacques TATI, de son vrai nom Jacques Tatischeff est né en 1907. Il décide rapidement de devenir mime. Ile se produit sur des scènes de music-hall et rencontre un grand succès. Il réalise alors 6 court-métrages entre 1932 et 1947. Il réussit la réalisation de son 1er long-métrage, « Jour de Fête », en 1949. Ce succès le mène à créer, en 1953, son célèbre personnage dans « Les Vacances De Mr Hulot », triomphe international.

Quelques années plus tard, il crée sa propre maison de production « Specta Films » et produit en 1958 son premier film en couleur « Mon Oncle » qui obtient le prix spécial du jury à Cannes et l’Oscar du meilleur film étranger en 1959. Par la suite, en tournant d’autres court-métrages il va rencontrer des problèmes financiers ce qui va l’obliger à réduire ses ambitions. En 1974, Specta Films fait faillite. Il meurt le 4 novembre 1982 pendant qu’il prépare le scénario d’un nouveau film « Confusion ». Il a toujours été très méticuleux dans le choix de la bande-son de ses films au point que celle-ci à elle seule était une œuvre d’art.

Jacques Tati a transcendé l'humour au cinéma, tout en pointant du doigt la deshumanisation de notre société et l'extrême agitation du monde moderne.

CONTEXTE ARTISTIQUE, HISTORIQUE, SOCIAL

Le film a été tourné en 1956-57, et est sorti en Mai 1958 alors que la France vient de clore la 1ère partie des 30 glorieuses. Les années 50 sont celles du basculement dans une certaine modernité, la France se reconstruit par conséquent le paysage urbain se transforme complètement.

Dans le film, on oppose le Paris traditionnel avec les petits immeubles plus ou moins vétustes et un monde en plein émergence avec des immeubles clairs et dispersés dans la nature qui sont en fait les cités d’aujourd’hui. La maison des Arpel est un idéal de modernité tel qu’il est véhiculé par des affiches publicitaires à base de photos où la ménagère-type ressemble à Mme Arpel.  

Dans les années 50, la plupart des familles vivent encore dans une seule et même pièce. Très peu d’habitations disposaient à la fois de l’eau courante, de WC intérieurs, d’une salle de bain et du chauffage central en 1953. Cette même année, 8,4 % des familles avaient une machine à laver le linge, le téléphone fixe n’était pas présent dans les logements.

-Au niveau de l’art du visuel on peut opposer deux types de jardins, le jardin de Mme Arpel et le terrain vague. Le jardin est graphique, la végétation est domestiquée, buis carré, les plantes sont dans des pots. Il est recouvert d’un damier de gravillons colorés et de pelouse. Le jardin prend modèle sur celui de la Villa Noailles, construite en 1923 à Hyères dans le sud de la France. En opposition au terrain vague, où la nature n’est pas maitrisée et où s’amuse les enfants est symbole d’un monde où tout est possible et où tout peut arriver.

Pour le jardin de la villa Arpel :

À 4 min 17 : Madame Arpel nettoie avec un chiffon à poussières le pot d’une plante du jardin.

À 19 min 53 : Madame Arpel ramasse la seule feuille morte du jardin.

à 44 min 12 : Le jardin géométrique : espace privatif clôturé, symbole de protection.

Pour le terrain vague :

À 41min 11 : Le talus que s’approprient les enfants.

À 42min 50 : Le terrain vague : espace non délimité́ rempli d’herbes folles.

-La villa Arpel est équipée d’objets techniques très sophistiqués pour l’époque. Ces équipements fascinent le couple.

 à 30 min 35 : Madame Arpel fait visiter sa maison et sa cuisine à une voisine. Elle déploie des « trésors » technologiques pour retourner un simple steak sur la plaque de cuisson, sans y toucher.
 à 45 min 38 : Madame Arpel prépare le repas de son fils dans un univers aseptisé et automatisé. Le petit Gérard paraît triste dans ce monde sans saveur.
 à 1 heure 33 min 20 : Le couple Arpel se fait enfermer dans son garage par la porte automatique déclenchée par la queue du chien qui passe devant la cellule photoélectrique.

-Les objets présents dans la villa ont des formes et des matériaux étranges. Ils sont plus présents pour leur notoriété, pour leur richesse que pour leur utilité. Les objets sont bruyants et induisent souvent un comportement absurde. On a l’impression dans le film que l’homme est devenu une victime des objets.

 À 30 min 16 : La voisine découvre un canapé́ peu confortable dans la villa Arpel.

 À 33 min 39 : Dans la villa Arpel, monsieur Hulot n’arrive pas à s’installer confortablement dans un fauteuil.

 À 35 min 35 : Monsieur Hulot découvre la nouvelle cuisine de sa sœur et s’empare d’un récipient rebondissant qu’il expérimente.

Il y a deux types de musique pour montrer les deux mondes différent.
-musique légère et insouciante correspondant au monde des guinguettes pour évoquer l’univers lunaire de monsieur Hulot. Le cinéaste nous invite à découvrir les quartiers de monsieur Hulot accompagné d’un air gai qui reste dans la tête du spectateur.

-Le monde de la modernité des Arpel est accompagné d’une musique de jazz. Les deux styles musicaux renforcent les frontières entre les deux mondes présentés.

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