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Devoir 1 Culture Générale et Expression

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Par   •  18 Décembre 2017  •  Dissertation  •  3 445 Mots (14 Pages)  •  3 387 Vues

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Proposition de synthèse

Depuis quelques années, la pratique du marquage corporel, et plus particulièrement du tatouage, connaît un engouement sans précédent dans les pays occidentaux [accroche]. À ce propos [lien] Philippe Liotard, dans un article du Courrier de l’Unesco, en 2001, intitulé « Corps d’identité », cherche à expliquer les raisons qui poussent ses contemporains à emprunter ces ornementations aux pratiques primitives. David Le Breton, quant à lui, dans une interview accordée au journal La Croix, à l’occasion d’une exposition organisée au Musée du Quai-Branly, évoque l’évolution de ces pratiques corporelles au cours de l’histoire et les valeurs qu’elles prennent actuellement. Dans un tout autre registre, l’écrivain Primo Levi, dans l’ouvrage-témoignage intitulé Si c’est un homme, écrit en 1947, raconte comment son corps fut marqué, contre son gré, lors de son arrivée au camp d’Auschwitz. Enfin, une photographie au Musée du Quai-Branly en 2014 lors de l’exposition « Tatoueurs, Tatoués », vient illustrer cette pratique corporelle en soulignant sa dimension esthétique [présentation des pièces du corpus]. Quelles sont les diverses facettes du tatouage en plein essor à notre époque [problématique posée] ? Après avoir recensé les formes de ces marques corporelles, nous dégagerons les causes de l’engouement actuel pour cette pratique dont nous révélerons, enfin, les ambiguïtés [trois parties annoncées].

[On saute une ligne après l’introduction.]

Le marquage corporel prend des formes variées [accroche à la partie 1.] Si Liotard s’attache surtout à l’ornementation corporelle en vogue actuellement, il évoque au passage d’autres formes plus agressives, comme les piercings, les scarifications et autres modifications spectaculaires qui se généralisent, tels les implants transdermiques ou les protubérances. Quant à David Le Breton, il établit toute une typologie de marquages selon le niveau d’intervention sur le corps humain : ainsi, il distingue les ajouts comme les implants, les suppressions, comme l’excision ou la perforation et enfin les remodelages complets de certains parties du corps. Au contraire, Levi ne fait allusion qu’au seul tatouage, répété sur tous les corps du camp, sous forme de chiffres bleus, et permettant de numéroter les déportés. Enfin, la photographie du tatouage japonais nous introduit dans une dimension artistique évidente, avec un travail précis et des teintes dégradées, ce qui suggère la recherche d’un visuel soigné et esthétique. De plus, le marquage corporel en Occident se caractérise par des emprunts divers mais souvent exotiques ou primitifs. Ainsi, Liotard rappelle la provenance lointaine de ces pratiques, venues des îles du Pacifique ou du Japon et, de même, la photographie de l’homme tatoué rappelle, elle aussi, l’origine asiatique du tatouage, ici japonais d’après la légende. Le Breton, lui, remonte à l’historique du tatouage : la Grèce antique connaissait déjà le tatouage dans notre civilisation occidentale et les pratiques amérindiennes ont fasciné Christophe Colomb, de même que les ornementations de Tahiti ont envoûté les grands explorateurs. D’ailleurs, l’étymologie du terme « tatau » révèle bien les origines indigènes du mot et, encore aujourd’hui, les plus grands tatoueurs proviennent des communautés japonaises ou amérindiennes, à en croire le sociologue. Ce dernier n’hésite pas à dénoncer les emprunts hétéroclites, vidés de leur sens initial, qui réduisent la tradition à être simple pourvoyeuse de motifs. Enfin, ces pratiques s’inspirent de traditions jugées barbares ou au mieux primitives. Liotard et le Breton rappellent l’origine dévalorisante des tatouages que le monde chrétien a d’ailleurs longtemps interdits pour ne pas porter atteinte au corps, sacré car œuvre de Dieu. Liotard évoque même le mépris qui a longtemps accompagné de telles pratiques puisqu’elles ont été considérées comme un signe de retard de civilisation et ont servi de justification aux ambitions de conquête de l’Occident. Ces valeurs négatives du marquage ont été exploitées par la France au XIV° siècle pour stigmatiser les mendiants ou les galériens, tous les exclus de la société. Ce même déshonneur est sous-jacent dans le témoignage de Levi car le tatouage est une infamie que les prisonniers portent à vie et qui marque irrémédiablement leur corps. La photographie du Japonais tatoué ne rappelle-t-elle pas les ornements portés par les membres des mafias asiatiques, dans la mesure où le marquage ne se fait que sur les parties du corps masquées par le vêtement traditionnel ? Ceci souligne bien que le tatoué, à l’origine, est un exclus ou un truand en marge de la société.

[On saute une ligne entre les parties.]

Comment, dès lors, expliquer l’engouement contemporain pour de telles pratiques ? [accroche à la partie 2] Le tatouage exerce de nos jours une véritable fascination sur les nouvelles générations. Le terme est employé par Liotard comme par Le Breton. Certains y voient un moyen de s’exhiber dans un monde dominé par les apparences, d’autant que des artistes comme Pierre Loti en ont été de fervents admirateurs ou que des célébrités comme les fils de la reine Victoria ont été eux-mêmes tatoués. Aujourd’hui, on assiste au même phénomène et les sportifs de haut niveau comme les personnalités du showbiz qui portent des tatouages constituent des modèles que les plus jeunes veulent imiter. La photographie, exposée au Musée du Quai-Branly, suscite les regards admiratifs par la minutie des détails qu’il reproduit : écailles du dragon, pétales de fleurs, feuillages arborés ou plumes moirées d’oiseau. Les pratiques corporelles ont en fait changé de registre : elles sont devenues artistiques, au point que leur sens premier, celui d’initiation ou d’appartenance à une société donnée ou à un clan déterminé, s’est effacé.

La principale raison qui pousse nos contemporains à se tatouer est la recherche d’identité, comme le suggèrent les deux articles du corpus. Liotard présente le bricolage corporel comme un moyen de lutter contre la banalité de l’apparence, comme une façon pour vivre pleinement son corps, pour l’accepter et se définir par lui. Le Breton le rejoint pour parler de bricolage identitaire et va plus loin, évoquant la renaissance par le corps pour désigner cette capacité de nos contemporains à renouveler leur existence en changeant simplement leur apparence. Mettre son corps à l’épreuve, parfois dans la souffrance, permet de se définir. Levi a bien compris l’enjeu du tatouage : le seul fait que des chiffres remplacent le nom du prisonnier

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