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Britannicus, Jean Racine, 1669

Dissertation : Britannicus, Jean Racine, 1669. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2019  •  Dissertation  •  814 Mots (4 Pages)  •  798 Vues

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Jean Racine, Britannicus, 1669 (II, 6)

Tragédie politique de Racine, grand maître de la tragédie classique amoureuse qui veut ici rivaliser avec Corneille. L’intrigue politique est tirée de l’histoire romaine (la naissance du tyran sanguinaire Néron) et compliquée ici d’une intrigue de coeur puisque Racine invente le personnage de Junie, amante de Britannicus, enlevée par Néron.

Britannicus va revoir Junie mais ignore que Néron épie et dirige secrètement Junie, ainsi contrainte de rompre avec son amant.

La scène repose ainsi sur un malentendu pathétique entre Britannicus et Junie, elle-même prise dans une situation tragique.

Le spectateur a ainsi plusieurs niveaux de lecture.

En quoi l’introduction d’un témoin caché augmente-t-elle ici l’intérêt du spectateur ?

1. Suspense produit par la situation de Junie qui tente d’avertir Britannicus sans se faire remarquer

1.1. Junie est contrainte et sa parole empêchée

  • Déséquilibre de la parole : elle parle très peu : 10 vers seulement (vs 3 tirades de Britannicus)
  • Remarques sur le silence de Junie :

- v. 55 impératif + prière pour la faire parler

- v. 21 remarque sur son silence verbal. Métaphore de la glace

- v. 50 (personnification des regards) même la physionomie de Junie est opaque : silence non verbal

→ en bonne comédienne elle réussit à masquer même ses émotions

  • v. 51-2 présence de signes non verbaux (didascalie interne sur le fait qu’elle fuit ses regards), mais mal interprétés

→ le spectateur, comme Britannicus, observe le comportement de Junie et déchiffre des signes mais il les interprète différemment de Britannicus (et peut se demander si Britannicus parviendra ou non à percer le mystère)

1.2. Elle tente pourtant d’avertir Britannicus indirectement

Paroles à double-entente :

  • v. 26 avertissement assez direct : référence répétée x2 à la situation concrète (les lieux : chez Néron, associés à la puissance permanente de Néron désigné deux fois sa puissance, l’empereur) mais Britannicus n’entend pas l’actualité du trop général jamais

v. 27 métonymie des yeux à prendre presque au sens propre (cf. référence concrète aux murs qui cachent Néron) mais le prudent verbe modalisateur peuvent trompe encore Britannicus

  • v. 38 l’exclamation (+ l’interruption paniquée du v. 37) trahit son émotion ; elle ment pour rectifier les propos de Britannicus et s’adresse en fait à Néron (double énonciation) pour lui faire croire que Britannicus n’est pas son ennemi.

Mensonge évident au vu des simples contradictions à ce qu’affirmait Britannicus :

- v. 37 Rome (…) offensée / v. 40 Rome le louait (…)

- v 35 mon courroux / v. 41 toujours à sa vertu vous rendiez quelque hommage (et elle exagère afin de le sauver)

(Avec plus de perspicacité Britannicus aurait deviné pourquoi elle mentait et aurait compris le revirement qu’il a bien repéré cf. v. 49)

2. Situation pathétique de Britannicus qu’on plaint d’autant plus qu’il est sourd à la réalité

2.1. Déceptions d’un amoureux freiné dans ses impulsions

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