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L'analyse en classes sociales est-elle pertinente?

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Par   •  2 Janvier 2019  •  Dissertation  •  831 Mots (4 Pages)  •  2 235 Vues

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L’analyse en termes de classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la structure sociale ?

        Au XXème siècle, après 1945, se confirme une tendance à la moyennisation de la société. C'est l'image d'une société qui « prend du ventre » et la référence à la « toupie » de Mendras qui met l'accent sur la constitution d'une vaste classe moyenne, réduisant les positions extrêmes dans la stratification sociale et rapprochant ainsi les niveaux de vie et les modes de vie de tous les individus des différentes classes sociales. Rappelons que le terme de classe sociale signifie un groupe social possédant une existence de fait et non de droit, il est constitué à partir de la place occupé dans la production. Par construction, une classe sociale rassemble des individus qui partagent un certain nombre de caractères sociaux (le mode de vie, des valeurs communes, une conscience collective, etc). Est-ce que les théories des sociologues comme Marx ou Weber sont encore utiles ou adéquats de nos jours pour comprendre la façon dont s’articulent les groupes sociaux inégalitaires et hiérarchisés d’une société ? Pour répondre à cela, nous allons d’abord partir sur l’optique que certaines caractéristiques de la société actuelle semblent rendre le concept de classe sociale moins judicieux pour analyser la structure sociale, puis que malgré cela ce concept reste un outil important pour comprendre cette construction sociale.

        Certaines caractéristiques de la société actuelle semblent rendre le concept de classe sociale moins approprié pour analyser la structure sociale, la société est de moins en moins structurée en classes. En effet la moyennisation a brouillé les frontières, sous l'effet des Trente Glorieuses, on assiste à une augmentation des niveaux de vie permettent un accès à la consommation de masse notamment aux individus qui sont généralement le plus en difficulté et à de nouvelles protections comme la sécurité sociale par exemple. Les modes de vie se sont rapprochés, on ressent une très grande perte du sentiment d'appartenance à la classe ouvrière, en 1982, 33% de la population française a le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière contre seulement 9% en 2010, soit une baisse de 24 points de pourcentage. Mais également une forte hausse du sentiment d’appartenance à la classe moyenne, en 1982, 31% de la population française a le sentiment d’appartenance à la classe moyenne contre 58% en 2010, soit une augmentation de 27 points de pourcentage, on peut en conclure que la classe ouvrière au sens de Marx n'existe plus réellement, la classe ouvrière ou classe populaire se restreint de plus en plus car les individus se considèrent désormais en grande majorité moyens, il n’y a plus de fierté à être ouvrier, cela devient presque honteux, alors plus aucuns individus souhaitent en faire partie.

Mais à côté de cela, l’analyse en termes de classes sociales permet malgré tout d’expliquer certains traits de la stratification sociale. Pour Karl Marx, les classes sociales sont déterminées en fonction des rapports de production. Dans la société, ils sont définis par la propriété des moyens de production. Ainsi, on distingue la classe de la bourgeoisie de la classe populaire. La première est propriétaire des moyens de production, alors que la seconde ne possède que sa seule force de travail qu’elle vend à la bourgeoisie. Cette situation objective dans les rapports de production définit une «classe en soi», mais la prise de conscience d’intérêts communs entre les ouvriers la constitue en «classe pour soi». Dès lors, elle entre en lutte contre la bourgeoisie afin de mettre fin à son exploitation. Pour Marx, la division de la société en groupes hiérarchisés ne repose que sur les classes sociales. La bourgeoisie reste une classe au sens traditionnel de Marx. Les inégalités continuent de structurer la société en groupes hiérarchisés avec par exemple des inégalités de patrimoine culturel, 68% des cadres et professions intellectuelles supérieures sont allés au musée au cours de l’année 2008 contre 16% des ouvriers. Les inégalités ont cessé de se réduire depuis trente ans, on peut même dire qu’elles recommencent à se creuser, en 2005, les 10% les plus pauvres de France métropolitaine possédait un salaire de maximum 10 340 euros par an contre 34 640 euros minimum par an pour les 10% des français les plus riches, les plus riches ont donc 3,4 fois plus de revenus annuels que les plus pauvres. Six ans après, en 2011, les 10% les plus riches ont 3,6 fois plus de revenus annuels que les 10% les plus pauvres, on peut en conclure que les inégalités augmentent avec le temps.  

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