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La notion de classe sociale est-elle encore pertinente pour analyser la société française?

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Par   •  22 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 723 Mots (7 Pages)  •  5 079 Vues

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La notion de classe sociale est-elle encore pertinente pour analyser la société française?

La classe sociale est un concept qui nait pendant l'industrialisation de nos sociétés au 19e siècle. Elle résulte ainsi des nouveaux rapports de production en vigueur qui organisent la société capitaliste. MARX pense la classe sociale comme un groupe d'individus occupant une même place dans le processus de production (classe en soi) et partageant un même mode de vie, des valeurs similaires et une conscience commune (classe pour soi). De cette combinaison entre existence objective (en soi) et existence subjective (pour soi), MARX considère que deux principales classes sociales structurent la société : le prolétariat et la bourgeoisie. Les premiers sont contraints de vendre leur force de travail pour vivre, les seconds propriétaires de moyens de production sont libres d'acheter de la force de travail. Les rapports entre ces deux classes sont donc antagonistes (les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres) et animés par un conflit permanent. Depuis le 19e siècle, la société s'est enrichie de façon importante et notre société, tertiarisée, ne peut plus être qualifiée d'industrielle.

Cette notion de classe sociale est-elle alors pertinente, a-t-elle encore du sens pour analyser la société française?

Dans un premier temps nous verrons que l’analyse de la société française en terme de classes sociales et toujours pertinente avant de montrer que ce concept peut tout de même être obsolète.

I-Les classes sociales persistent

Tout d’abord nous pouvons dire que les classes sociales persistent, car la bourgeoisie reste bien une classe sociale, en soi et pour soi. D’après les auteurs, la grande bourgeoisie est le seul véritable groupe social qui existe en France. C’est une classe mobilisée pour sa position, pour rester au sommet de l’échelle. La bourgeoisie est bien une classe en soi : ses membres ont le même niveau de revenu, le même style et mode de vie. Mais c’est également une classe pour soi : ses membres sont dotés d’une conscience collective et sont capable de s’organiser pour préserver leurs intérêts (par exemple les diverses et récentes loi sur le travail visant à le flexibiliser plus). On peut voir cela notamment dans le document 3 qui montre le sentiment d'appartenance à une classe sociale. En effet, le pourcentage d’individus ressentant appartenir à la bourgeoisie n’a (presque) pas diminué : de 4 à 3% de 1966 à 2010, contrairement au pourcentage des individus s’identifiant à la classe ouvrière : de 23 à 6%. En effet, la classe ouvrière s’est affaiblie car avec la mondialisation , les capitaux se sont déplacés. La mondialisation et la délocalisation ont fortement contribué à la destruction de cette dynamique ouvrière. Pour revenir aux membres de la bourgeoisie, ceux-ci font également preuve d’une stratégie d’ entre soi manifeste : établissements scolaires élitistes, homogamie, loisirs sélectifs, etc. Ils veulent également perpétuer la reproduction sociale.

Par ailleurs, nous pouvons dire que la vision des classes sociales reste d’actualité. Il faut relativiser l’idée d’une disparition des classes. Il est vrai que certaines classes pour soi s’affaiblissent, il y a moins de conscience de classe comme on peut le voir dans le document 1 : le sentiment d’appartenance de classe a baissé de 3 points de 1966 à 2010. Cependant, on peut aussi dire que de nouvelles catégories sociales apparaissent avec de fortes identités, mais peu organisées : de nouvelles classes en soi. De plus, les inégalités sociales et économiques perdurent voire se renforcent et se renouvellent. Des inégalités dues au milieu social, aux inégalités de ressources économiques et culturelles demeurent :inégalités d’espérance de vie, de pratiques culturelles, de réussite scolaire et d’insertion professionnelle, homogamie, inégalités urbaines. Nous pouvons notamment voir les inégalités de pratiques culturelles dans le document 4 : la distribution de l’espace social selon Pierre BOURDIEU. Pour définir les classes sociales, BOURDIEU établit une corrélation entre place occupée dans la hiérarchie sociale et le style de vie, goûts, attitudes qui caractérisent une position sociale plus ou moins légitime dans la société française. Selon lui, la manière de consommer est plus importante que les produits consommés. Certes il y une consommation de masse, ceux de la classe moyenne consomment les mêmes biens et services que la bourgeoisie mais pas de la même façon. On se distingue en consommant différemment des autres pour signifier notre niveau. Par exemple la haute société ira au théâtre, aura une cabriolet et consommera du caviar, alors que les ouvriers iront au cinéma, auront un monospace et consommeront des oeufs de saumons. On voit donc dans le graphique de BOURDIEU que notre place dans la société dépend du capital possédé. Selon lui, il existe bien des dominants, des dominés et une classe intermédiaire. Par ailleurs, CHAUVEL confirme que les classes sociales ne disparaissent pas, mais leurs caractéristiques évoluent. On peut voir cela dans le document 3 : la spirale des classes sociales de Louis CHAUVEL. Nous pouvons voir qu’au fil du temps, les classes n’ont cesser d’évoluer en France : les inégalités ont diminuées jusque 1990, mais ont recommencé à augmenter depuis. La conscience de classe et l’intensité des identités se sont renforcées dans les années 1900 mais commencent à s’atténuer

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