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Une analyse en terme de classes sociales est- elle toujours pertinente pour comprendre la société française aujourd'hui ?

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Par   •  4 Avril 2022  •  Dissertation  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  1 036 Vues

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Partiel de classes sociales et inégalités

« Une analyse en termes de classes sociales est-elle toujours pertinente pour comprendre la société française aujourd’hui ? »

        Selon Karl Marx (1818, 1883), philosophe et sociologue allemand, « L’Histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes ». La définition de classes sociales est discutée, différant selon les auteurs. Tandis que Marx considère que les classes sociales sont déterminées par les rapports de production et englobe des individus ayant une conscience de classe et un sentiment d’appartenance (ce qu’il appelle la classe en soi), Max Weber (1864-1920) estime que les classes sociales ne nécessite pas ce sentiment d’appartenance, et ne considère pas les revenus comme le seul critère.

Ainsi, même s’il n’y a pas de consensus sur la définition de classe sociale, ce concept s’inscrit dans le système de stratification sociale, définie comme un système de hiérarchisation reposant sur l’inégale répartition des différentes ressources dans une société donnée. Dans le cas de Webber, ce système est perméable et à différents niveaux, alors que pour Marx c’est un système imperméable, avec un fort antagonisme de seulement deux classes : la bourgeoisie ; classe dominante propriétaire des moyens de productions et le prolétariat, les travailleurs et ouvriers louant leurs capacités aux bourgeois.

Cependant, depuis a fin des Trente Glorieuses, on assiste à une individualisation et une moyennisation de la société, remettant en cause le concept de classe sociale.

        Il est donc légitime de se demander, est ce qu’une analyse en termes de classes sociales est toujours pertinente afin de comprendre la société française aujourd’hui ?

        Afin de répondre à cette question nous verrons dans quelles mesures même si la société française est moins structurée qu’auparavant, le concept de classe sociale reste important pour appréhender la structure sociale.

        Selon Henri Mendras, (1927-2003), la seconde moitié du XXème Siècle marqua un tournant dans l’histoire de la société française, menant à une moyennisation de la société. En effet, la croissance économique exponentielle des Trente Glorieuses a entrainé une augmentation considérable des pouvoirs d’achat et donc la diminution de la distance interclasses. De plus, le système d’État-Providence fut remarquablement développé pendant ce siècle, notamment par l’instauration de la Sécurité Sociale. Durant cette période, on assiste également à une démocratisation scolaire et à une massification des diplômes. Cela a entrainé une grande mobilité sociale, menant à une évolution et une restructuration de la société.  On assiste à une homogénéisation des façons de vivre, avec l’instauration d’une « culture moyenne », ou « culture de masse » : les frontières de classes sont de plus en plus brouillées, et une vaste classe moyenne émerge. La montée de l’individualisme joue aussi. Accentué par la mobilité sociale, ce concept pousse les individus à souhaiter s’émanciper de leur statut de naissance, à prendre son indépendance : cela amène à un affranchissement des tutelles traditionnelles telles que familiales religieuses, politique... mais aussi de classes. C’est le libéralisme culturel. Ainsi, les liens entre les individus d’une même classe retrouvent affaiblis.

Dans le tableau intitulé Sentiment d’appartenance à une classe sociale (en %) publié par TNS-Sofres dans « L’état de l’opinion » en 2016, analysant le sentiment d’appartenance à une classe sociale des français de1966 à 2015, on peut observer l’émergence de la classe moyenne, au grand détriment des classes ouvrières.  En 1966, seuls 13% des Français déclarent appartenir à la classe moyenne, contre 38% en 2015, faisant d’elle la plus grande classe sociale. A contrario, les classes ouvrières qui en 1966 représentait la plus grande classe sociale avec 23% des français a un taux de seulement 6% en 2015. Ainsi, on observe une tendance à s’identifier à une classe moyenne, même parfois de personnes venant de catégories socio-professionnelles étant aussi des classes sociales telles qu’ouvrier. On remarque également dans notre société contemporaine un affaiblissement des syndicats et des partis, et une diminution nette de la fierté ouvrière. Or, selon Marx, les classes sociales dépendent du sentiment d’appartenance, la classe en soi, insinuant la disparition des classes sociales.

De plus, l’émergence des questions de genre, d’âge, de race… ont contribués à faire passer les classes sociales au second plan.  En effet, ce sont des différenciations internes aux groupes sociaux mais qui traversent toutes les classes. Ainsi, certaines questions comme le plafond de verre, les écarts de salaires entre genre, le racisme sont des sujets entrainants de nombreuses mobilisations depuis le XXè Siècle, et ce sont des situations où l’analyse au travers des classes sociales serait inutile.

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