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Inégalités sociales

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Par   •  1 Octobre 2019  •  Dissertation  •  4 484 Mots (18 Pages)  •  902 Vues

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Introduction

La sociologie des inégalités renoue, plus que tout autre branche de la sociologie, avec les origines critiques de la sociologie. Pour des raisons que nous allons éclaircir dans les lignes qui suivent, la sociologie des inégalités est dans l’obligation quasi permanente de voir au-dela des simples apparences. En tant qu’objet sociologique les inégalités se doivent d’être extirpés d’une multitude de champs, scientifiques où non, qui se dispute l’autorité en la matière. En effet, les inégalités sociales peuvent être perçues, tour à tour, comme le résultat d’une répartition inégale de facteurs tout aussi disparates que les facteurs biologiques, culturelles etc… Penser les inégalités dans des formes sociologiques c’est, en quelque sorte, reproduire l’effort d’institutionnalisation de la sociologique, celui qui consiste à expliquer le social par le social. À distinguer ce qui est inné de ce qui est acquis, à déterminer dans quelle mesure tel phénomène est-il un construit social, qu’il est ainsi mais pourrais être tout autre. La société étant traversée par des inégalités qui survivent à la durée de vie d’un individu pris séparément, il parait normal que les inégalités soient perçues comme le résultat de différences biologiques, c’est à dire qu’elles soient comprises comme innés et non des données de la vie sociale. Il est justement de la responsabilité du sociologue que de rompre avec le sens comum, pré-notions… Si le savoir scientifique suppose une mise à distance réflexive des produits de la connaissance immédiate, c’est pour pouvoir remettre en cause les affirmations les plus unanimes concernant la réalité sociale. Dans notre cas présent, abandonner un examen critique des inégalités scolaires qui fasse le rapprochement avec les inégalités sociales c’est abandonner le jugement de celles-ci au sens comum et donc à l’idéologie du don. On parle d’idéologie car celle-ci s’ignore en tant que telle, au point de s’être coupée de ses racines aristocratiques. Si le principe de légitimation de nos sociétés industrielles repose sur l’idée suivante: que la distribution au sein de la structure occupationnelle est fonction du mérite de tout un chacun et que le mérite équivaudrait, à son tour, à l’addition de l’effort apporté par tout un chacun et du talent reçut à la « naissance », alors il est question d’extraire tout un pan de la vie sociale à l’étude sociologique. Puisque le talent c’est l’inné par excellence, et que celui-ci échappe à toute manipulation par le social… le don est donnée et non acquis.

Or qu’est ce que l’inégalité sinon un déséquilibre qui instaure la structure sociale telle qu’on la connait. À l’origine il est toujours question d’une répartition non uniforme d’une ressource rare et valorisée. Mais cette répartition inégale n’est pas suffisante à l’établissement d’une inégalité, il faut pour cela que cette différence soit juger comme telle par les individus. Dit d’une autre façon, les différences n’impliquent, en tant que telles, aucune inégalité, il faut pour cela que l’accès à la dite ressource soit inégal en raison de la différence. Or si ces différences objectives sont une donnée de la condition humaine, les inégalités, elles, sont une donnée de la condition sociale de l’être humain. Elles ne sont pas toujours arbitraires mais elles sont toujours relatives à la structure sociale donnée. Rien n’implique leur existence, mais pour les légitimer les groupes sociaux qui en tirent avantage ont souvent recours à des arguments qui postulent une infériorité naturelle des individus désavantagés. Elles ne sont considérées comme injustes que si individus considèrent comme injuste l’accès aux ressources rares en raison de la dite différence. En cela la sociologie à contribuer à mettre à jour de l’agenda politique la lutte contre bon nombre d’inégalités relativement méconnues du grand public. La sociologie participe en quelque sorte du processus de démocratisation, pris dans une acception sociologique. On veut dire par la, en reprenant les intuitions de Tocqueville, que si nos sociétés sont marqués par la « passion de l’égalité », à savoir qu’un nombre toujours plus grand de différences sociales sont perçues comme des inégalités injustes et illégitimes, alors la sociologie, en révélant les structures sociales qui fondent les inégalités, participe en quelque sorte du processus de démocratisation, pris dans une acception sociologique.

Dans ce travail on commencera par introduire la pensée d’un auteur rarement relier à la pensée sociologique, le philosophe et économiste Adam Smith. Celui-ci nous parait l’un des premiers à « dé-naturaliser »  les inégalités sociales. Ensuite nous présenterons, le plus fidèlement possible, les développements sociologiques soutenus par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, en prêtant une attention toute spéciale au rapport qu’ils établissent entre système éducatif et reproduction sociale. Il devient alors possible d’introduire les oeuvres des sociologues français Raymond Boudon et François Dubet qui nous permettent de contrebalancé les conclusions du premier. Nous terminerons, en guise de conclusion, par une synthèse des développements produits, aux frontières de la sociologie des inégalités et de la sociologie de l’éducation, tout au long du XX siècle.

La postérité de l’oeuvre théorique d’Adam Smith est aujourd’hui amplement inscrite dans le sens comum. Nous nous contenterons d’en tracer les grandes lignes pour pouvoir nous concentrer sur le point qui nous parait le plus à même de participer de notre conversation. Nous l’a résumerons de la suivante manière: par le biais de l’échange généralisé, les individus autonomes échangent des biens entre eux. Cette tendance inhérente à la nature humaine pour l’échange vas alors de pair avec le phénomène de spécialisation, et bien vite les individus se concentrent sur la production d’un type bien particulier de biens ou services. Ils échangent alors les excédents contre l’ensemble de biens qu’ils nécessitent pour leur survie sociale. C’est ainsi qu’Adam Smith s’imagine le développement des premières formes de division du travail.

Ce qui nous interesse ici c’est qu’il est l’un des premiers à saisir les conséquences de la division du travail, non seulement ses conséquences sur la productivité du travail, mais sur le tissu social lui-même. Pour résumer son argument nous pouvons dire que la formation des individus est productrice des propres talents exigés par les diverses fonctions. Les différents talents ne sont pas tellement la cause de la division du travail

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