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"Tristes Tropiques" extrait Levi Strauss

Commentaire de texte : "Tristes Tropiques" extrait Levi Strauss. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  3 303 Mots (14 Pages)  •  846 Vues

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Explication de texte : Lévi strauss, Tristes Tropiques

En quoi notre système judiciaire est-il le reflet de notre civilisation ?

Nous pourrions penser que le terme de civilisation est le plus avancé et représentatif dans l’exemple de nos sociétés occidentales. En effet, le terme civilisation renvoie à l’action de se civiliser, c'est -à -dire un état de développement social, économique et politique. En outre, qui pourrait mieux remplir cette définition que le système que nous connaissons, après tout, l’exemple de nos sociétés est souvent pris pour modèle dans le Monde. De ce fait, le reflet de notre stade de civilisation devrait se faire de manière la plus parlante dans notre système judiciaire, puisque c’est là que l’Etat va exercer un pouvoir dès plus important sur l’un de ses citoyens, et ainsi donc montrer une civilisation parfaite d’un point de vu social et économique dans son jugement. Ainsi, nous pourrions penser, par habitude ou conditionnement, que ce que l’on connaît depuis toujours ne peut pas être remplacé ni surpasser. Après tout, nous ne connaissons que ce système, et les nombres concernant la criminalité ne sont pas alarmants. Oui, mais est-ce pour autant un bon argument ? Ne serait-il pas plus logique qu’en tant qu’Humains en perpétuel évolution et changement, nous ne cherchions pas à changer notre système judiciaire, puisque, certes, les nombres ne sont pas alarmants mais sont bel et bien présents. Alors, comment remédier à ce problème où le système qu’on dit le plus civilisé par son évolution technique et économique se trouve défaillant dans son attention du social ? L’une des réponses que nous apporte Levi-Strauss par son texte extrait de Tristes Tropiques, est la comparaison avec le système indigène. Ainsi, grâce à l’étude de cet extrait, nous verrons comment le jugement morale influence notre vision d’une civilisation en prenant l’exemple des sociétés indigènes. Nous verrons ensuite la démonstration du système indigène contraire à nos préconçus, pour enfin affirmer le besoin d’une remise en cause de notre organisation judiciaire.

Dans ce texte, Tristes Tropiques, Lévi Strauss démontre d’abord, tout au long de la première partie, une certaine hiérarchisation des sociétés, par le jugement morale fait par l’oeil occidental, et ce visible dès la première phrase :

“Des sociétés, qui nous paraissent féroces à certains égards, savent être humaines et bienveillantes quand on les envisage sous un autre aspect.”(l.1).

Ici, il est crucial de comprendre de quel point de vue se situe l’auteur de ce texte, notamment lors de son utilisation du “nous”, “on”. Ainsi, si nous étudions le modèle sociétal majoritaire et dominant à l’échelle mondiale, c’est bien celui de l’Homme occidental blanc qui s’impose. De ce fait, c’est par ce regard pétri par ce modèle que Lévi Strauss envisage ces sociétés. Mais de quelles sociétés parle-t- il ? Si nous prenons l’adjectif qui les caractérise plus loin, “féroces”, nous pouvons en déduire que ce sont bien les sociétés considérées comme inférieures par le modèle occiendental, ce sont donc celles indigènes qui sont le sujet de cette étude. Elles sont ainsi perçues comme barbare par ce modèle, et ceci est d’autant plus prouvable si nous nous attardons sur le portrait de ces sociétés dans notre culture : dans la littérature, les premiers récits de voyages ne se gênent pas pour les désigner comme des sauvages, en ne prenant comme seul critère la morale, et comme seuls arguments, les différences d’habitude de vie et de culture. C’est donc par un jugement grandement subjectif et de valeurs que les peuples et tribus indigènes sont donc moqués et déconsidérés. Elles nous paraissent féroces, et c’est par l’utilisation du verbe paraître que l’auteur, implicitement, montre que cette vision n’est peut être pas tout fait véritable. Mais quelle vision est alors véritable ? L’auteur ne tranche pas cette question, mais nous invite plutôt à envisager sous “d’autres aspects” ces sociétés, qui peuvent alors se montrer “humaine” et “bienveillante''. Mais de quels autres aspects parlent-ils ? Celui le plus évident serait le rapport à la nature : Là où la culture occidental a construit son humanité en refoulant la nature, que ce soit en cherchant à contrôler la vie animale, ou en rendant tabou les aspects de nature chez l’Homme (poils,...), ou par des conséquences tragiques, tel que le traitement actuel de la nature, avec un abattage de masse ou la crise écologique, pour se rendre compte de notre rapport néfaste avec celle-ci. Ici, les tribus indigènes construisent leur humanité avec la nature. Ainsi, c’est un rapport de cohabitation et de coopérations qui est mis en place, comme par exemple avec la présence de Chaman, qui sont alors perçus comme des traducteurs privilégiés de la nature. Mais est-ce les seuls arguments envisageables ? Si nous prenons des exemples littéraires, d’autres auteurs ont également cherché à casser ce conditionnement de la culture européenne : Las Casas, grâce au contact de ces peuples, se rend alors compte que la férocité réside plus dans le peuple Européen et son envie de conquête sans merci et sanglants. Cette volonté de plusieurs auteurs du 15e et 16e siècle de délaisser cette culture occidentale provoquera ainsi la naissance du mythe du “bon sauvage”, qui porte encore la trace d’un jugement de valeur, mais qui cherche toutefois à montrer les aspects “purs” et bien plus humains de ces peuples.

“Considérons les Indiens des plaines d’Amérique du Nord qui sont ici doublement significatifs, parce qu’ils ont pratiqué certaines formes modérées d’anthropophagie, et qu’ils offrent un des rares exemples de peuple primitif doté d’une police organisée.”

Ce sont ici les arguments généralement avancés pour la justification de la férocité de ces peuples, grâce à l’exemple des Indiens des plaines d’Amérique du Nord : le cannibalisme et une tribu sans organisation, régit uniquement par la loi du plus fort. Sauf que, cette tribu montre ainsi que, bien qu’ayant eu recours au cannibalisme, cela n’empêche pas d’être civilisé, et l’un des critères pour être civilisé selon le modèle occidental, est la présence d’un ordre et donc ici d’une police. C’est donc en balayant complètement ce présupposé comme quoi un peuple ayant pratiqué le cannibalisme n’est pas forcément sans ordre; Levi Strauss nous montre ainsi les limites de ce jugement de valeurs fait par la culture de l’homme blanc occidental, qui, par de attives conclusions, se

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