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Commentaire sur le chapitre 1 du livre Les Structures élémentaires De La Parenté de Levi-Strauss

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Par   •  30 Mai 2013  •  2 377 Mots (10 Pages)  •  3 052 Vues

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Dans le premier chapitre de Les structures élémentaires de la parenté, Levi-Strauss introduit le sujet qu’il va aborder dans cette œuvre : la prohibition de l’inceste. Avant d’aborder ce sujet, il s’interroge sur les notions d’état de culture et état de nature. Où s’arrête ce qui est naturel chez l’homme, ce qu’il fait instinctivement ; et où commence la culture, propre à l’homme, inventée par lui et artificielle ? Il introduit ce sujet de réflexion en mettant en évidence le fait que certaines pratiques de l’homme ne peuvent faire partie de la nature et sont forcément le fruit de la culture.

Ensuite, il présente les différentes méthodes utilisées pour isoler les comportements humains propres à la nature, auxquelles on aurait pu d’ailleurs penser. Il revient sur l’idée d’isolement des enfants nouveaux nés. Si on sépare un enfant qui vient de naître de tout ce qui attrait à la société, on peut supposer que toutes ses réactions et comportements seraient purement psychobiologiques et ne dépendraient que de la nature, puisqu’il n’a été en contact avec rien relevant de la culture. Cependant, il remet en doute cette méthode en expliquant que le fait qu’une pratique courante et universelle chez l’homme qui n’apparaitrait pas chez l’enfant isolé ne pourrait pas être avec certitude attribué à la culture, car cela pourrait dépendre de la précocité du développement chez le nouveau né. Il prend l’exemple de la marche, un nouveau né ne marchant pas, peut on en déduire que puisqu’il est coupé de la culture la marche est une pratique liée à la société ? L’enfant à ce niveau de développement n’est pas capable physiquement de marcher. Cette remise en doute peut s’appliquer à bien d’autres observations. Comment pourrait-on être certain que les observations d’absence de certaines pratique chez le nouveau-né soient assurément lié à la culture et non pas parce qu’il n’en est pas capable ? Certaines pratiques humaines apparaitraient-elles plus tard dans son développement ? Il faudrait donc pousser l’expérience plus loin, en isolant l’enfant de la culture jusqu'à son développement physique complet. Mais dans ce cas, les conditions de l’isolement de cette personne seraient autant artificielles que la société elle-même. Cet Homme ne vivrait pas à l’état de nature car il en serait nécessairement coupé d’une certaine manière. De plus, il est naturel, car est observable chez les animaux, qu’à la naissance, le nouveau-né soit pris en charge par la mère et que celle-ci lui prodigue des soins permettant son développement (exemple de l’allaitement chez les mammifères). La mère pourrait également transmettre à l’enfant des pratiques, réactions, comportements, se rapportant à la culture. Levi-Strauss démontre ainsi l’impossibilité de séparer la nature de la culture par cette pratique d’isolement du nouveau né car l’isolement serait autant artificiel que la culture et que certaines pratiques (comme les soins de la mère) qui peuvent introduire des notions culturelles sont nécessaires à la nature.

Levi-Strauss présente par la suite des cas où la séparation de la culture d’un enfant ne s’effectue pas de manière artificielle et en respectant le lien à la nature nécessaire. Il prend l’exemple d’enfants « sauvages », qui ont grandi dans la nature sans aucune influence sociale, découverts au XVIIème siècle. On peut penser que l’observation de ces personnes permettrait de dissocier la nature de la culture dans l’homme, car ils n’ont été soumis à rien ne se rapportant à la culture et on vécut comme de parfait « animaux sauvages » dans le sens où ils se sont développés dans la nature, en relation avec elle, et ne connaissent que les lois de la nature. Si ces personnes se sont pleinement développés autant physiquement que mentalement, s’ils ne présentent pas certains signes habituels à l’homme, on pourrait en déduire que ces signes auraient pour origine la culture.

Levi-Strauss après avoir expliqué cette méthode, la discrédite. Pour cela, il nous précise que selon les observations faites sur ces « enfants sauvages », le retard qu’ils présentent, leur imbécillité (au sens dégénérescence mentale et non pas au sens courant) ne serait pas le résultat de leur abandon, après n’avoir vécu qu’en relation avec la nature, mais au contraire la cause de leur abandon. Cette conclusion peut être tout à fait être acceptée car aussi bien chez les animaux que chez l’homme, on peut observer des abandons par la mère des enfants au développement mental ou encore physique « anormaux ». Levi-Strauss prend l’exemple d’enfants loups découverts au XIXème siècle en Inde, un ne put jamais parler même une fois adulte ; dans un autre cas, de deux enfants trouvés ensemble, l’un ne fut jamais capable de parler, et le second à l’âge de six ans pouvait parler, avec un vocabulaire de seulement une centaine de mots et avait le développement mental d’un enfant de deux ans. L’auteur nous présente donc le fait qu’on ne peut savoir avec certitude si l’absence de certaines aptitudes (ici la parole) chez ces personnes est liée à l’absence de culture ou à leur retard mental apparemment présent dès la naissance.

Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur le jugement et les conclusions que nous faisons de ces cas. En effet, peut être que ce retard mental que nous constatons nous apparaît comme un retard car nous sommes issus de la culture, peut être qu’à l’état de nature le développement de l’homme se fait comme tel et non pas comme celui d’hommes soumis à la culture. Peut être ce ne sont pas ces « enfants sauvages » qui ont un retard mental, mais nous qui avons une avance, un développement plus rapide.

Levi-Strauss ne présente pas cette hypothèse qui peut nous apparaître, mais il remet en doute l’observation de ces cas « d’enfants sauvages » d’une autre manière. Il reprend la thèse de Blumenbach, qui dit que contrairement aux animaux qui sont domestiqués extérieurement, par l’homme ; l’homme est le seul à s’être domestiqué lui-même. On peut donc voir des animaux revenir au comportement animal correspondant à l’espèce, lorsqu’ils s’échappent de la domestication humaine. On ne pourra par contre pas voir un homme revenir à un comportement strictement naturel, qui était celui de l’homme avant qu’il accède à l’état de culture, lorsqu’il se retrouve isolé de la culture. A ce titre, on ne pourra considérer les « enfants-sauvages » comme des preuves d’un état antérieur de l’homme, où il n’était pas encore passé à l’état de culture. L’auteur reprend l’exemple de l’abeille de Voltaire, une abeille égarée, loin de sa ruche, n’est

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