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Peut-on penser sans les autres ?

Dissertation : Peut-on penser sans les autres ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 694 Mots (11 Pages)  •  735 Vues

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« Mais qu’est- ce donc que je suis ? une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? c’est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. » Discours de la méthode. Ainsi, selon le « Cogito ergo sum » (Je pense donc je suis) de Descartes, tout être humain est défini et existe par sa faculté de penser. Cette pensée philosophique nous invite donc à nous questionner sur le sujet : « Peut-on penser sans les autres ? ».  « Penser » est un verbe venant de pensare en latin, ce qui signifie « peser ». Au sens figuré, penser est donc la faculté de l’esprit humain à peser le pour et le contre. Cela implique donc d’établir des théories, des idées puis de les trier, les organiser grâce à notre raison et notre esprit critique afin de leur donner du sens, afin d’obtenir ce qui est pour nous notre vérité. « Les autres » désignent ici les autres individus de l’espèce humaine qui ne sont pas moi.  On a coutume de dire que penser c’est quelque chose d’individuel que chaque homme exerce avec son esprit. Or, ce sujet présuppose que l’homme a la faculté de penser avec les autres, de manière collective, et il nous invite ainsi à nous demander s’il existe une pensée qui soit personnelle, indépendante des autres individus. On pourrait ainsi le reformuler par « peut-on penser par soi-même ? », c’est-à-dire peut-on avoir nos propres opinions ? Sommes-nous capables de juger, de raisonner par nous-mêmes ? Quel est l’enjeu d’une réflexion personnelle ?  C’est aussi nous demander dans quelles mesures les autres individus n’interfèrent pas dans notre réflexion ? Les autres sont-ils sous-estimables dans notre pensée, ou au contraire, quels sont les bénéfices de penser de manière collective Cela peut également nous amener à nous questionner si raisonner uniquement par soi-même amène seulement des bienfaits ? N’existe-il pas tout compte fait des réticences à avoir vis-à-vis d’une pensée personnelle absolue ? Ainsi, ce sujet nous amène à nous demander : « A quel point pouvons-nous faire abstraction des autres dans notre pensée personnelle, en ayant pour but d’atteindre la vérité ? »

Nous étudierons dans un premier temps que penser sans d’autres personnes est une chose que tous les hommes sont capables de faire et qu’il existe d’importants enjeux montrant que l’homme a besoin de penser par lui-même. Puis, dans un second temps, nous comprendrons qu’en réalité, le rôle des autres individus dans notre pensée personnelle est assez conséquent et qu’il ne faut pas l’oublier que l’homme est avant tout un être qui vit en société et qui peut tirer des bénéfices d’une pensée collective. Enfin, nous terminerons par analyser de quelle manière un acharnement dans l’objectif de raisonner seul peut aboutir à des situations dangereuses à éviter, et qu’il y aurait donc une limite à notre pensée personnelle.

I- il est possible et surtout nécessaire de penser par soi-même

L’histoire nous a souvent montré que l’homme était capable de penser par soi-même : de nombreux penseurs sont allés contre les vérités établies afin d’exposer la leur qu’ils avaient obtenue par leur propre pensée : ce fut notamment le cas de Galilée qui au 16ème siècle réfuta la thèse d’une cosmologie géo-centrée mise en place depuis l’antiquité et qui démontra qu’en réalité, nous vivions dans un système héliocentrique. Sa connaissance fut d’abord critiquée mais elle est aujourd’hui une vérité irréfutable utilisée par toute la société humaine. Les hommes serait ainsi capable de penser par eux-mêmes mais ce serait surtout une chose nécessaire pour acquérir la vérité.

Possible :

  • La connaissance sensible est innée :

Exemple de l’enfant : ne maîtrisant pas encore ses petites jambes, il tombera et pleurera immanquablement. La douleur l’aura rendu autonome par la pensée. Ainsi, le cas de l’enfant est le plus concret pour symboliser l’existence d’une pensée innée, pensée qui ne nécessite donc pas l’intrusion d’une tierce personne. Les sens, comme mécanisme cérébral serait donc le domaine premier de l’exercice de la pensée par soi-même.

  • Tous les hommes partagent la raison, un outil universel qui leur permet d’exercer leur esprit critique. Cette liberté de penser leur permet de forger leurs propres opinions et de d’élargir leurs connaissances. 
  • C’est exercer son intelligence à démêler le vrai du faux, le bon du mauvais, le juste de l’injuste en vue d’estimer la valeur de l’être ou de la chose qu’on soumet à cet examen. Par exemple, lors des élections présidentielles, chaque individu est amené à utiliser son esprit critique pour évaluer les pensées de chaque candidat.

Nécessaire :

  • pour déjouer les conditionnements idéologiques et autres (publicité, propagande, sectes...). Comme le disait Russel « la vérité vaut mieux que la fausseté. Il y a quelque chose d’ignominieux à se nourrir de mensonges rassurant » L’art de philosopher et autres essais, 1968. Ainsi, une société où les individus ne font pas preuve de discernement, est une société basée sur le mensonge et donc effondrée.

  • Pour avoir sa propre identité, sa personnalité, ce qui rend chaque individu unique de part sa propre conscience intellectuelle comme l’illustre la célèbre citation de Socrate « connais-toi toi-même ». Il entend par là que chaque individu est unique : il suffit qu’il mène une réflexion sur ce qu’il croit connaitre afin d’obtenir le fruit de l’esprit critique : des opinions qui lui sont propres. Or si un individu possède ses propres opinions liée à une pensée personnelle, alors il a une identité, une personnalité qui lui est propre.

Penser par soi-même est donc une chose possible puisque tous les êtres humains en sont capables, mais c’est surtout une chose essentielle et nécessaire qui permet d’éviter le fait que tous les hommes, aveuglés par le matérialisme, mènent un oubli de leur raison et de leur esprit critique, et donc se conforment aux idéologies de la société, tel des moutons qui suivraient leur berger :  Socrate  nous l’explique en parlant de ce fléau qui touche la cité d’Athènes au 4e siècle avant JC « ne vous préoccuper ni de votre corps, ni de votre fortune aussi passionnément que de votre âme » Apologie de Socrate par Platon.  Cependant, comment pouvons-nous prétendre pouvoir penser sans les autres alors que nous possédons obligatoirement, de notre gré ou non, des connaissances qui nous ont été inculquées tout au long de notre vie. Le rôle des autres ne serait alors non-négligeable dans notre pensée.

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