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Peut-on désirer sans souffrir ?

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Par   •  16 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 942 Mots (8 Pages)  •  1 431 Vues

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Il n'est pas rare de constater que le désir est souvent considéré comme un élément contradictoire au bonheur, et est donc synonyme de malheur. En soi, le désir peut être négatif, car pouvant être illusoire, ou bien perverti, (par exemple on peut désirer la mort ou le malheur de quelqu'un) il ne mènera pas au bonheur. Ainsi peut-on désirer sans souffrir ?
        Il faudrait pour cela, ne considérer que les désirs dont on est sûr qu'ils soient satisfaits, doit-on alors renoncer à certains désirs pour accéder au bonheur ? Mais pouvons nous être sûr que ces désirs ne sont pas seulement source d'illusion ? Ou bien que le seul fait de penser à ces désirs réalisés nous rendrait-il heureux ?

        Le désir se distingue du besoin en ce qu'il implique la conscience. Alors que le besoin est déterminé par la nécessité et obéit au déterminisme du corps cherchant à se maintenir en vie (boire, se nourrir, se détendre...), le désir semble, au contraire motivé par la conscience. Il apparaîtrait alors comme illimité et propre à chacun. Le désir est donc apparemment l'expression de la liberté humaine. Là où l'animal est réduit au besoins de manger, l'homme peut désirer manger telle ou telle chose  et inventer des objets à ses désirs. La conscience semble s'interposer entre le désir et sa satisfaction, pour permettre un choix. Le désir semble également permettre le bonheur, puisqu'il vise toujours dans le même but, la satisfaction. Désirer être insatisfait, apparaîtrait en effet, comme contradictoire. Ainsi, pour Calliclès, dans Gorgias de Platon, être libre et heureux signifie « remplir tout ses désirs, à mesure qu'ils éclosent, sans les réprimer. ». Il est donc naturel de chercher à accomplir ses désirs, car il s'agit là de « l'essence de l'homme » (Spinoza) c'est une manière pour lui d'accroître sa puissance existentielle. Mais il va falloir à l'homme une certaine maîtrise de ses désirs, en les modérant pour éviter toute souffrance. Par là, l'homme va faire un tri sur les désirs à satisfaire, comme nous l'expliquait Épicure à travers sa classification des désirs.  Le philosophe grec de l'Antiquité dans sa
 Lettre à Ménécée, explique comment le bonheur passe par la classification des désirs. Il s'agit de savoir quels désirs sont susceptibles de procurer une vraie satisfaction et quels désirs sont susceptibles de demeurer insatisfaits. Épicure distingue trois types de désirs : les désirs naturels et nécessaires (manger ce qu'il faut pour rester en vie et en bonne santé par exemple), les désirs naturels seulement (manger de bons mets) et des désirs vains (désirer la richesse par exemple). Seul les premiers conduisent à un plaisir stable correspondant pour Épicure au vrai bonheur, car ses désirs sont facilement satisfait par la nature et n'engendre pas de dépendance ; les deuxièmes bien que naturels sont plus difficiles à satisfaire (on ne trouve pas toujours de bons mets) et enfin ces derniers sont des désirs insatiables. 
        Pour donc éviter que le désir face souffrir l'homme, il faut que celui-ci s’attelle à avoir des désirs simples.
 En effet, les désirs non naturels et non nécessaires tels que la gloire, la richesse ou le pouvoir, sont bien souvent des désirs superflus, qui ne peuvent qu’encourager la corruption. Épicure essaye d’encourager la pratique de la tempérance et de la vertu en lui donnant la figure d’une promesse de bonheur. Ainsi on pourrait avoir certains désirs sans souffrir parce qu’on choisirait les bons objets à désirer. Or le désir n’est pas une faculté de la raison comme la volonté, qui implique un choix délibéré. Le désir trouve sa source dans la sensibilité humaine et ne se commande pas. Mais l’on peut renoncer à la satisfaction du désir plutôt qu’au désir lui-même. Dès lors, la frustration ne constitue-t-elle pas une nouvelle souffrance ? Le désir, ne serait-il pas alors toujours source de souffrance ?

        
        Comme nous avons pu le voir, le désir est la recherche de satisfaction à travers un objet. Pour certaine personne, rare soit-elle, le fait même de désirer l'objet les rends heureux, mais nombreuse voient dans le désir seulement une source de souffrance, d'illusion et donc de malheur. J'ai interrogé mon entourage sur la question « Peut-on désirer sans souffrir ? », tous ont répondu un « non » instinctif, comme si cela était une certitude, le désir est irrémédiablement synonyme de souffrance. Il peut l'être. Une personne qui désire quelque chose, cherche dans cette objet ce qu'elle n'a pas et donc,crée une illusion autours de l'objet désiré. Elle est quelque part dans un rêve irréalisable, car ses désirs sont le fruit de sa propre imagination, et ne peuvent s’illustrer dans la réalité. Nous pouvons prendre l'exemple du désir amoureux, qui illustre parfaitement la faiblesse humain. Il est naturel chez l'Homme de désirer ce qu'il n'a pas, et ceux que les autres ont. Mais à travers le désir amoureux, la conscience ne les accompagnent pas . Il s'agit là de pulsions dictées par l’inconscient. Les personnes vont chercher dans l'être aimé un idéal constitué de critères qui lui sont bien spécifiques. En effet son inconscient, comme l'explique Freud est dicté par les pulsions qui ont pour but véritable de retrouver dans cet être aimé, une autre personne qui a de l'importance, tel que les parents. Et donc ces désirs amoureux, mène souvent à un espoir qui ne pourra jamais être comblé. En effet, cette personne étant idéalisée par nos espérances, le bonheur n'est qu'éphémère, s'en suit alors déception et souffrance. A l’image de ce qu'a écrit Sartre dans L’être et le Néant , « Le désir est manque d'être, il est hanté en son être le plus intime par l'être dont il est le désir. Ainsi témoigne-t-il de l'existence du manque dans l'être de la réalité humaine », le désir, qu'il soit amoureux ou autre, rime souvent avec un manque qui mène à la souffrance.  Mais nous sommes ici dans une vision pessimiste du désir, pour arriver à optimiser le désirsil faudrait les prendre d'un manière différente. En effet, comme l'explique F. Nietzsche  « On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir. », alors pourquoi ne pas optimiser la vision du désir et le rendre positif ?

        
« On dit que le désir naît de la volonté, c'est le contraire, c'est du désir que naît la volonté. Le désir est fils de l'organisation. ». Comme l'explique Denis Diderot, le fait même de désirer nous rends heureux, alors pourquoi ne pas utiliser le désir comme fil conducteur de la vie. En effet, les sages stoïciens et épicuriens ont soulignés que un seul moment pouvait durer une éternité et que le bonheur est à apprécier dans l'instant présent. Cette théorie a était appuyée par la science. Par exemple, des thérapies pour soigner des patients atteins de dépressions ont étaient faites, celle-ci encourage les patients à apprendre à vivre avec leur maladie et à faire attention à l'instant présent. Ainsi désirer ce qu'ils vivent leur est encouragé. Ces thérapies peuvent mener à des pratiques de médiations inspirés par le bouddhisme. Ces « méditations  conscientes » lancés par un psychologue américain, Jon Kabat-Zin, et un psychiatre canadien, Zindel Segal permettent d'apaiser les tensions, calmer l'esprit, cette nouvelle tranquillité permet de recharger les batteries intérieures. Aura alors lieu une interaction entre le corps et l'esprit qui aura un effet positif sur l'organisme et les émotions. Cela va permettre aux patients, mais aussi à toute personne pratiquant cette « méditation », de vivre en pleine conscience et donc de profiter de toute les expériences désirés, entre autre, les expériences vécues seront sources de bien être.  
        A l'image de cette méditation consciente, il existe depuis plusieurs années de nombreuses « méthodes » pour optimiser ses désirs. Notamment celle de la
« Miracle Morning » qui apparaît dans le livre du même nom de Hal Elrod. Pour l'écrivain Étasunien il faudrait chaque jour, optimiser son temps matinal en se levant plu tôt afin de « dédier un moment à la personne que nous souhaitons devenir ». Forme physique, relations aux autres et stress au travail : son livre serait le remède à tous nos maux. Dans cette méthode, il est primordial de croire en ses désirs. En effet, il prône différentes techniques pour optimiser la réalisation de ses désirs qui sont la clef du bonheur selon lui. Pour détourner la souffrance liée, au désir il conseille de pratiquer différentes étapes pour inspirer à une bonne journée, qui peut s'étendre à la vie entière :
1-D'abord il faut consacrer un temps de méditation où l'on laisse passer toutes ses pensés, c’est un temps où l'on se concentre sur sa respiration, afin que notre corps soit dans les meilleures conditions pour accueillir les ondes positives.
2-Ensuite vient le temps de l’affirmation, c'est un moment de dialogue avec soi-même, c'est le moment de se dire que « tout est possible ». Celui-ci a une influence considérable, il permet d’imprégner son subconscient de la vie que l'on mérite, on s'engage à la vivre pour nous et les autres.
3-Il est maintenant temps de visualiser ses désirs. On s'imagine en train de vivre ses rêves sans se juger, il faut percevoir tout ce qui entoure ce désir ( qui je suis, qui m'entoure, les odeurs et les sons particuliers que je ressent..). En visualisant ses désirs ont attire ses visions dans sa vie, on attire ce que l'on vibre, on éloigne alors toute source de souffrance liée au désir.
4-Ses désirs maintenant visualisés, il faut les écrire et les faire devenir des objectifs que l'on va respecter, c'est dans cette mesure, ou l'on se donne les moyens d'atteindre ses désirs que nous pouvons atteindre le bonheur.
Cette méthode nous pousse à s'autoriser à faire briller sa propre lumière, les autres pourront alors faire de même car notre puissance libère celle des autres. Le désir pourra être un moteur de motivation, il aidera à l’accomplissement de sa vie, peut importe ce que l'on désire, si on reste dans l’objectivité de la réussite on ne peut que être heureux. Les épreuves à surmonter ne rendrons que plus beau ces désirs, et au moment de l'accomplissement de celui ci, rien ne pourra attirer la souffrance, car ce cercle vertueux nous pousse à aller au bout de nous même, et à désirer toujours plus pour nous et pour les autres et ainsi s'assurer le bonheur. Ces désirs sont simple et à notre portée car grâce à une méditation efficace, aucun de ces désirs ne seront vains, et aucune souffrance ne sera dès lors possible.

        Nous avons appris que le désir n'est pas toujours source de souffrance. En effet, tout d'abord, à travers une vision épicurienne, le désir n'était pas source de souffrance si celui-ci est contrôlé, et que l'homme se contente de désirer ses désirs naturels, le désir n'est alors que positif. Mais parfois, la maîtrise de ses pulsions est compliqué,  celles-ci peuvent dépasser ses désirs et mener à un désir dépassant ses possibilités (les désirs vains), sources de désillusions. Alors, pour éviter ces souffrances, on pourrait utiliser ses désirs comme fil conducteur de la vie, et rendre ses rêves réalisables grâce à des désirs simples, mais stimulé par une motivation sans faille. Cette pleine conscience serait donc source de bonheur mais, seulement si celle-ci est réalisée de manière optimale pour éviter la souffrance.

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