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Peut-on dire à chacun sa vérité?

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Par   •  30 Mars 2020  •  Dissertation  •  3 080 Mots (13 Pages)  •  1 168 Vues

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DEVOIR DE PHILOSLPHIE : Peut-on dire : « À chacun sa vérité » ?

INTRO

Du latin «versus» la vérité nous est définie par St Thomas d'Aquin comme «l'adéquation de intellect et de la chose». Autrement dit la vérité est la représentation la plus exacte que l'être vivant se fait de la réalité. Seulement, Avec bientôt 8 milliard d'êtres humains et près de 100 milliards d'êtres vivant sur terre, cette représentation du réel est elle toujours la même. Y-a t-il autant de vérités que d'êtres humains, ou n'y a-t-il qu'une seule vérité perçue différemment par chacun ? Peut-on dire «à chacun sa vérité» ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre.

Si Whitehead nous dit que «la réalité est elle-même et qu'il est absurde de questionner le vrai ou le faux», et que Spinoza applique cette notion au langage («Sa première signification semble trouver son origine dans la véracité du langage»), il serait bon de se demander si, au delà de ces considérations, la vérité doit être plurielle ou singulière.

Nous le verrons, la première réponse qui nous vient à l'esprit est qu'il y a autant de vérités que d'êtres humains : une première solution est d'admettre que notre monde est constitué d'une multitude de personnes toutes aussi différentes que possible les unes des autres, de par leur religion, leur culture, l'époque dans laquelle ils ont vécu, ou la perception du monde que leur sens leur offre. Il semble donc logique qu'elles puissent chacune avoir une vérité différente. Comment la diversité des hommes inclut une vérité propre à chacun? Et admettre qu'il n'y a qu'une seule vérité ne serait pas une étroitesse d'esprit et considérée comme de l'intolérance? la vérité paraît multiple, subjective, ne faut-il pas plutôt dire que cette multiplicité des avis n’est qu’une diversité d’opinions ? N’y a-t-il pas au contraire une seule vérité, comme il n’y a qu’une seule réalité ? Celle de l'église, du scientifique ou du philosophe ? Ou bien l’idéal de vérité lui-même devra-t-il être remis en cause par l'épistémologie ? Par le scepticisme?

C'est ce que nous allons voir.

I- A chacun sa vérité

A- liberté de pensée et d'expression

En ces temps de démocratie, la multiplicité des avis sur le réel, semble essentielle au bien vivre de notre société et l'ère individualiste, qui prône le droit à la libre expression de nos convictions, de nos opinions et de nos positions politiques et morales, nous protège de toute pensée unique dominante, souvent synonyme de dictature.

En suivant cette logique, il est indispensable que nos pensées ne soient ni hiérarchisées, ni pénalisées, ni discriminées tant qu'elles ne nuisent pas à autrui. C'est d’ailleurs ce que la Déclaration des Droits de l'Homme rappelle dans son article 19 : «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

C'est bien grâce aux hommes qui ont développé leur propre vérité et se sont battu pour obtenir le droit de les exprimer, que les journaux de différents bords politiques peuvent nous offrir une vision plurielle du monde qui nous entoure, que les étudiants peuvent accéder aux pensées marxistes, libérales, conservatrices ou progressistes et se les approprier. C'est bien parce que chacun dispose de sa propre vérité, donc de sa propre conception du monde, qu'au fil du temps, les endroits comme Constantinople ou Rome, villes regroupant différentes cultures et religions, ont su faire de cette différence un synonyme de progrès social et technologique.

B- Différentes cultures, religions et temporalités

Comme nous l'avons évoqué chaque culture, chaque religion, mais aussi chaque époque dispose d'un rapport différent à la réalité : si l'esclavage nous semble aujourd'hui une injustice aberrante, les Grecs du siècle de Périclès le considéraient au contraire comme naturel et inévitable. Si l'existence de Dieu est aujourd'hui questionnée par beaucoup, elle ne faisait pas de doute pour un chrétien du Moyen-Âge. Si l'évolution des espèces est désormais admise par l'ensemble de la communauté scientifique, des groupes créationnistes la rejettent fermement.

Sans compter l'athéisme et l'agnosticisme, il existe 5 courants religieux majeurs, parmi les plus pratiqués : le Christianisme, l'Islam, le Judaïsme, l'Hindouisme et le Bouddhisme. Mais il existe aussi de nombreuses religions asiatiques, comme le Taoïsme, le Confucianisme, le Shintoïsme, le Sikhisme... L'Afrique connaît également de nombreuses religions tribales : Vaudou, Santeria, Fat Rog... Sans oublier que chaque grande famille religieuse est souvent divisée. Chez les Chrétiens, on trouve ainsi les Catholiques, les Protestants, les Orthodoxes, les Luthériens... Les Musulmans sont soit Sunnites, soit Chiites... Sachant qu'à nouveau dans chaque religion, on trouve plusieurs confessions. Autant de vérité concernant l'origine du monde, le bien et le mal, le sacré et le profane...

De plus, au delà de toute considération politique, religieuse ou culturelle, la vérité change au fil du temps : l'homme d'hier et d’aujourd’hui évoluent dans une même réalité, mais les contraintes de notre temps modifient sans cesse la notion de vérité: Les aborigènes du siècle précédent, par exemple, refusaient d'utiliser des voiture (objet sans âme et donc impropre), ils se retrouvent, pour la plus part, contraint d'en faire usage et donc de modifier leur croyance, dans le but de s'adapter.

Il y a trop d'écart entre les cultures, les langues, les milieux sociaux, les communautés religieuses, l'éducation de chacun pour que l'idée de vérité absolue ait un sens. Peut-être chacun a-t-il malgré tout raison dans son propre contexte et selon sa propre subjectivité ? La vérité serait alors relative et non absolue. En effet, un discours n'a de sens que dans un contexte linguistique et culturel donné. Or l'énoncé d'une vérité absolue devrait nécessairement être valable hors de tout contexte.

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