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Nietzche - Le Gai Savoir

Commentaire de texte : Nietzche - Le Gai Savoir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  2 411 Mots (10 Pages)  •  978 Vues

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1) Dans une première partie, Nietzsche nous présente sa thèse : dans nos grandes villes, il manque des lieux de méditation. Afin de comprendre celle-ci, il me semble essentiel de définir le terme de méditation. La méditation est une pratique mentale et spirituelle, qui consiste à porter une attention sur un objet de pensée ou sur soi dans le but de réaliser son identité spirituelle. Elle est au coeur de nombreuses pratiques religieuses. C'est une pratique qui vise à produire la paix intérieure, la vacuité de l'esprit, l’apaisement, la relaxation du mental. Certaines techniques de méditation peuvent être utilisées dans un cadre thérapeutique. Nietzsche estime ici, que pour des conditions de santé mentale, l’Homme nécessite impérativement des lieux de méditation. Cependant, ces lieux sont difficile à mettre en place dans les « grandes villes » car elles se caractérisent par tous les éléments contraires à ces espaces de méditation. Alors que la méditation prône la vacuité de l’esprit, les grandes villes nous oppressent. Cette oppression est produite par toutes les limites qu’elles imposent, limite visuelle, limite d’espace, limite de lumière, de vie. Ce sont des lieux qui sont bruyants, par les « voitures », par les « crieurs », qui sont stressant c’est-à-dire qui agressent notre organisme. Les grandes villes sont des espaces de concentration, la méditation aspire au vide. Ils sont donc tous les deux parfaitement opposés.

Sa thèse apparait à travers une question rhétorique puis par une description. En effet, il met en avant ce paradoxe qu’il admet comme évident en le formulant de manière interrogative mais en omettant le point d’interrogation. De plus, sa réponse immédiate par une description précise renforce l’idée qu’il s’agit alors d’une « fausse » question qui vient créer une atmosphère sarcastique. Dès la première phrase, nous comprenons qu’il s’agit ici d’un réquisitoire qui encourage à une prise de conscience impérative dans un contexte historique d’évolution, où l’Homme voit reculer l’impact de la religion sur les sociétés contemporaines. Il rend compte de l’état d’esprit général de transition, de cette époque, qui vit un changement majeur avec la séparation de l’Église et de l’Etat, en induisant une sensation de doute par : « un jour », qui renvoie à une date indéterminée dans l’avenir, « probablement » à l’incertitude, ou encore par l’utilisation du conditionnel « serait ».

Il vient également créer une sorte de situation d’urgence, un appel à la création, avec « ce jour est-il proche » par lequel il exprime un désir plus qu’une question, « manque » et « avant-tout », qui renvoient au caractère prioritaire, impératif de la situation, ou encore avec le contraste « serait nécessaire » : où l’incertitude du conditionnel vient se conforter à l’évidence de l’indispensable. Il fait en fait référence à un besoin qu’exprime la société d’avoir à disposition un lieu pour méditer.

Après nous avoir donné conscience d’un manque évident dans nos grandes villes, il vient, par le procédé d’une description, nous citer précisément cet espace manquant. Il crée une relation de dépendance entre la méditation et les conditions requises à son bon fonctionnement c’est-à-dire un espace qui nous laisse un confort, qui nous laisse de la place physiquement : « spacieux et forts étendus » et mentalement : « des lieux de silence ». L’espace aurait alors une influence directe sur notre corps et sur nos pensées. Seul un environnement particulier permettra au corps et à l’esprit d’être apte à méditer.

Ensuite, il apporte progressivement des éléments architecturaux qui viennent préciser sa conception « pourvus de hautes et longues galeries » et d’ailleurs l’isoler. En effet, il nous décrit un espace hors du temps mis à distance de l’extérieur, où l’on ne peut se situer temporellement puisqu’il est opaque aux « intempéries » et au « trop ardent soleil » mais également aux bruits alentours. Il crée une opposition entre silence et bruit, espace et étouffement qui renvoie d’ailleurs à l’opposition entre l’espace décrit comme idéal, un monde à part et la réalité alentour, de nos grandes villes. Celles-ci dont d’ailleurs associées aux termes de « pénètre » dans le sens de s’introduire, de « rumeur » un bruit confus assez fort, de « crieurs » , des marchands ambulants qui annonce en criant ce qu'il vendent ou encore de  « voitures » qui encore une fois est associé au bruit, à une odeur forte, à la pollution, pollution de l’esprit. Ces termes ont une connotation péjorative alors que l’espace idéal est associé à « subtile » quelque chose de fin et perspicace, « sublimité », dont la beauté morale et les valeurs esthétiques lui donne un rang supérieur . Il fonde un nouveau monde, une « vie à l’écart » par opposition au monde réel, et lui confère tous les caractéristiques que les grandes villes ont perdu, et qui font qu’aujourd’hui elles sont inapte à la méditation.

Après avoir définit un concept d’espace avec ses principes architecturaux, il vient y ajouter des règles de savoir-vivre qui le constitueront et encore une fois par opposition à la réalité des grandes villes et de leurs bruits « à voix haute ». En effet, en faisant allusion à l’interdiction d’oraison du prêtre à voix haute, il dénigre les règles de « bienséance » de la société de son époque qui favorisent un culte, qui imposent et contraignent notre façon de penser, et n’encourage pas à la libre méditation. Il conclut par une exclamation qui renvoie à nouveau au thème du réquisitoire et d’un besoin impératif. Il exprime le besoin de certaines valeurs, d’une communion « ensemble », mais également d’un espace transcendant « sublimité », qui est supérieur, qui nous dépasse, et qui nous permet, comme l’église est un espace de communion et de « dialogue » avec Dieu, de dialoguer et de visualiser notre intériorité et notre monde interne, notre « vie à l’écart » du monde réel omniprésent et oppressant.

Dans une deuxième partie, il nous prouve que ces lieux de méditation qui paraissent inconcevable dans les grands villes ont existé, existent d’ailleurs toujours. Il énonce alors une nouvelle thèse, toujours sous la forme d’une question rhétorique « je ne saurais dire…destination ecclésiale », suivie d’une explication. L’église est un lieu de méditation excluant les « sans Dieu ». C’est un lieu qui a le potentiel architectural, dans sa structure, mais qui ne permet pas de méditation libre car trop connoté dans sa composition.

Le mot Église, compris

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