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Lois et libertés

Dissertation : Lois et libertés. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2018  •  Dissertation  •  3 642 Mots (15 Pages)  •  512 Vues

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Lois et liberté semblent être antithétiques. En effet, nous avons pour habitude de penser que les lois constituent un obstacle à notre liberté d’agir ou de penser. Il est possible de distinguer deux types de loi : d’une part, la loi au sens juridique et moral, qui pose une obligation et est de l’ordre de la règle, et d’autre part, la loi au sens scientifique du terme, soit une relation qui ne comporte jamais d’exception, de l’ordre de la nécessité. Les deux sens du terme « loi » vont être mobilisables quant à la question de liberté. La liberté, quant à elle, désigne la faculté de l’homme à se gouverner selon sa raison, et plus généralement, un état de non-contrainte. La loi étant une contrainte, et la liberté étant un état de non-contrainte, il est donc possible de soutenir que loi et liberté sont opposées. En réalité, elles ne le sont que peu. Effectivement, la loi est ce qui donne une forme de contrôle à la population, l’empêchant ainsi tout débordement, ce qu’on pourrait prendre pour une forme de contrainte, mais qui en réalité, les protège et les élève. La sécurité et l’éducation morale d’un peuple peut-elle s’apparenter à une forme de liberté ? Il semble que oui. Dans cette mesure, l’Etat producteur de ces lois est donc l’auteur de notre liberté. Les lois scientifiques également, bien qu’étant strictes et complexes, nous apportent une forme de liberté que l’on pourrait qualifier de primordiale : la connaissance. Les lois, bien qu’à première vue contraignantes, ne seraient-elles pas en réalité un acteur puissant de notre liberté ? Au contraire, puisqu’il ne faut pas être trop catégorique ; quelles sont les formes de lois qui nous contraignent ? Car en effet, l’état hitlérien, qui était une dictature, comportait bon nombre de lois mais ne garantissait en aucun cas la liberté de son peuple, bien au contraire. Les lois garantissent notre liberté, mais sous certaines formes seulement. Il est donc important de savoir lesquelles. Notre liberté ne pourrait être qu’illusoire, c’est-à-dire une tromperie dont on ne peut avoir conscience. Cela semble cohérent, car être conscient de cette tromperie est presque impossible dans la mesure où l’homme se considère comme étant libre de façon naturelle, sans même avoir à se poser la question. Savoir dans quelle mesure notre liberté est illusoire, et de quelle manière les lois garantissent notre liberté pourrait nous permettre de répondre à cette question.

   

 

 

  Nous avons pour habitude de penser que nous sommes libres. En effet, dans le langage courant, être libre signifie pouvoir agir selon sa propre volonté, sans contrainte extérieure, l’homme se croit donc libre de façon naturelle et évidente à ses yeux. Est-ce

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réellement le cas ? En effet, la liberté ne pourrait être qu’une simple idée, car dans les faits, elle ne se perçoit pas. Nous avons l’impression d’agir et de penser librement, mais en réalité, il semble que ce ne soit pas le cas. Est-ce que le sentiment que l’on a de goûter à la liberté chaque jour de notre vie peut en déduire son existence certaine ? La liberté ne serait-elle pas qu’une illusion ?  

 

 Les stoïciens soutiennent que la loi de causalité serait capable de définir ou bien encore de prévoir notre avenir. Cicéron, dans son traité De la Divination, explique clairement qu’il « n’y a aucun événement futur dont la nature ne contienne les causes productrices ». Ainsi, connaître les causes des évènements présents dans la nature permettrait d’en déduire les effets selon la loi de causalité, et donc de pouvoir prédire tout ce qu’il adviendrait au futur. Cependant, posséder une telle capacité semble impossible pour un homme. De fait, seuls les dieux seraient aptes à déceler toutes les causes déterminants les évènements. Seul un dieu peut connaître les causes, l’homme, quant à lui, peut uniquement saisir des signes qui dévoilent l’avenir. On retrouve ce type de causalité en psychologie, lorsqu’on fait des études comportementales. L’étude de cette psychologie commença en 1958 avec Fritz Heider, un psychologue social qui écrit dans son ouvrage intitulé The psychology of Interpersonal Relations : « Il est un principe pour la psychologie du sens commun, comme de la théorie scientifique en général, que l’homme parvienne à une maîtrise de la réalité, qu’il puisse la prédire et la contrôler, en reliant les comportements et événements variables qu’il observe quotidiennement à des conditions relativement inchangeables sous-jacentes, à savoir, les soi- disant propriétés dispositionnelles de l’environnement. » Ainsi, la loi de causalité permettant de prédire les événements constitue un obstacle quant à notre volonté libre d’action et de pensée, car en sachant qu’il est possible de prendre connaissance de l’avenir grâce à la loi de causalité, il est possible d’en déduire que tout est prédéterminé par les causes présentes originellement dans la nature qui savent déjà ce qu’il va se passer. De fait, notre volonté n’est plus libre, mais régie par la loi de causalité.

 

 Un autre aspect important capable d’entraver notre liberté d’agir ou de penser est la question théologique. En effet, les lois divines peuvent être à l’origine d’un « emprisonnement » de notre volonté à l’intérieur d’une prison faite de croyances. C’est ce que Spinoza, dans l’Appendice à l’Ethique, décrit : les hommes, naturellement obsédés par l’envie et la nécessité irrémédiable de trouver une cause à tout, en arrivent à penser que le fonctionnement jusqu’à

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lors incompris de la nature est en réalité régit par des dieux. Ainsi, tout serait prédéterminé et choisi scrupuleusement par les dieux. Ce fonctionnement est en réalité contesté par Spinoza luimême, car il amène les hommes à la superstition et à une conception « basse » de la religion. De fait, les hommes désespèrent d’acquérir une connaissance véritable des causes réelles et s’en remettent aux préjugés et au surnaturel. C’est le cas lorsque les hommes, ne trouvant aucune réponse à la question métaphysique concernant la création du monde on finit par s’en remettre à dieu. Selon eux, dieu est le seul créateur de notre monde, qu’il a d’ailleurs créé en une semaine, soit sept jours, si l’on s’en tient aux propos de la Bible. Ainsi, les lois divines empêchent l’homme d’user d’une volonté libre et consciente, car les croyances et les superstitions tiennent la main de son existence et le dirige de façon aléatoire, le rendant totalement soumis à lui-même en quelque sorte, puisque cette croyance provient du plus profond de son être.

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