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La science et le réel

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Par   •  18 Janvier 2017  •  Dissertation  •  2 213 Mots (9 Pages)  •  1 186 Vues

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Inès SARTER

DISSERTATION : La Science et le Réel

                                                                                                                                       

        La science exige de l'homme une véritable ascèse par laquelle il devra se détacher de ces séductions de ses sens comme aussi de ces émotions primitives. Il faut ranger cette vision esthétique et poétique du monde. Comme le décrit Bachelard, pour devenir ''savant'', il faudra que l'homme renonce à toutes cette poésie, à tous ces rêves, à tous ces songes : ''il faudra qu'il exorcise ce ''mystère du vent'' qu'a chanté St Pol-Roux, cette ''puissance des ailes'' qu'a célébré Platon dans le Phèdre et l'obsession de l'azur du ciel qui hantait Mallarmé''. La science ne pouvait s'établir qu'en opposition avec ces formes de pensées, à mesure que s'y substituaient les modes clairs et rationnels d'explication. La science est cet ensemble de connaissances et de recherches ayant un degré suffisant d'unité, de généralité, et susceptibles d'amener les hommes qui s'y consacrent à des conclusions concordantes, qui ne résultent ni de conventions arbitraires, ni des goûts ou des intérêts individuels qui leurs sont communs, mais de relations objectives qu'on découvre graduellement, et que l'on confirme par des méthodes de vérification. Elle répond à un besoin intellectuel : ''un besoin fondamental qu’éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes'' explique Auguste Compte. En ce sens il serait intéressant de comprendre si la science peut livrer le réel tel qu'il est. Comment s'y prend-t-elle pour représenter ou pour apprendre les choses telles qu'elles sont ? Et est ce que réciproquement notre connaissance du réel ne se limite qu'au savoir scientifique ? Mieux encore le réel tel que le connaît la science ne serait-il pas en réalité le produit d'une modélisation du réel ? Une modélisation qui fait abstraction de tout ce qui dans la réalité échappe à l'objectivité scientifique ? Certes la science révèle les choses et les objets de l'univers. Seulement par l'abstraction, elle tend à s'éloigner du réel, finissant par le déformer. Si bien que la science conduit l'homme à une volonté de domination du réel.

        Ce qui caractérise la science moderne c'est la volonté d'établir une connaissance objective du réel. Une science qui puisse faire abstraction des informations subjectives de la perception sensible, afin d'exposer le monde. C'est la raison pour laquelle les scientifiques ont indéniablement recours aux instruments de mesure, car la mesure permet de supprimer ce qu'il peut y avoir de subjectif dans la perception sensorielle. Par exemple, le thermomètre permettra d'évaluer la température objectivement, alors que l'évaluation de la chaleur par les récepteurs sensoriels du corps mène à une approximation : l'évaluation devient relative et propre à une disposition personnelle. L'idéal de la science est donc bien de parvenir à une objectivation des données pour une connaissance de l'univers. Le postulat d'objectivité scientifique préconise que le savant doit être étranger dans sa pratique théorique à des considérations morales, politiques et idéologiques. Sa seule préoccupation doit être la recherche de la vérité et de l'intelligibilité du réel. Le biologiste Atlan formule ce postulat ainsi : '' que les phénomènes soient observés par des méthodes dites objectives c'est à dire reproductibles et indépendantes non pas de l'existence des observateurs mais de la subjectivité de ces observateurs.''. Une réalité qui a d'ailleurs été dangereuse pour Galilée lorsqu'il découvre que le Soleil est pas au centre du système. Une révélation inacceptable pour l’Église, qui place l'homme au centre de l'univers. Ou encore pour Darwin qui montre l'existence d'un ancêtre commun entre le singe et l'homme. En effet l'homme s'imagine volontiers que la réalité est donnée par la perception, voire dans la sensation même, considérée comme une copie du monde extérieur. Il suffirait donc que nous percevions les objets sensibles pour qu'immédiatement ceux-ci nous apparaissent comme s'imposant à nos sens, donc comme existant en dehors et indépendamment de nous. La réalité du monde sensible serait ainsi une ''évidence'' que le sens commun ne songe même pas à mettre en doute. Pourtant se réalisme vulgaire se heurte à quantité d'objections. L'existence des illusions, des hallucinations, des rêves, de certaines pathologies comme la schizophrénie montre que les sujet perdent le sentiment du réel : [ils] '' continuent à avoir la sensation et la perception du monde extérieur, mais ont perdu le sentiment de réalité qui ordinairement en est inséparable'' énonce Janet. C'est également en ce sens que les sciences interviennent pour nous montrer que beaucoup de réalités physiques ne sont pas directement perceptibles à nos sens. Celles qui le sont, se ramènent, les unes, comme le son, la chaleur à des mouvements corpusculaires de la matière, les autres, comme la lumière, les couleurs, à des rayonnements d'énergies. Il n'est donc pas possible de soutenir que la réalité extérieure existe hors de notre esprit telle que nous la percevons. De plus la science se donne comme objectif primordial d'expliquer, expliquer par l'application d'une pensée logique. Le mode de raisonnement le plus rigoureux  est celui dit de ''déduction''. On peut le définir comme le raisonnement qui va des principes à la conséquence, en entendant par conséquence une conclusion. Le raisonnement peut être purement formel dans la mesure où la conséquence n'ajoute rien au contenu de la pensée ou alors la déduction peut être constructive c'est à dire que la conséquence est une proposition que l'on construit à l'aide de principes. Il est également possible de parler de l'induction qui va des faits à la loi. C'est le raisonnement expérimental tel qu'on le trouve par exemple en physique. Le raisonnement permet alors de construire une démonstration, un argumentaire efficace et infaillible pour convaincre et enseigner. La science met en place un ensemble de méthodes logiques pour enraciner son universalité, son exactitude. Ainsi la science se pose comme une entité apte à donner le réel, à définir des phénomènes, pour instaurer des vérités. L'esprit des sciences serait d'offrir à l'homme la capacité de comprendre l'invisible, l'insondable. C'est d'ailleurs une thèse qu'Hannah Arendt continuera de soutenir dans la mesure où celui qui continue à faire confiance en ses sens ou encore celui qui communique dans le langage commun et ordinaire ne sont plus au contacte de la réalité, ils comprennent seulement ce qui apparaît mais non ce qui est derrière les apparences : ''Comment peut-on douter d'une science qui a rendu l'homme capable de conquérir l'espace et d'aller sur la lune?'.

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