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Juste la fin du Monde est-elle une pièce de la parole impossible ?

Cours : Juste la fin du Monde est-elle une pièce de la parole impossible ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2021  •  Cours  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  6 804 Vues

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 Dissertation : Juste la fin du Monde est-elle une pièce de la parole impossible ?

 

        Juste la Fin du Monde est une pièce théâtre à caractère plutôt autobiographique. En effet, L’auteur Jean-Luc Lagarce est lui même décédé d’une maladie a l’age de 32 ans. Les dialogues furent une caractéristique emblématique de ses œuvres, cependant la parole est-elle, dans cette pièce impossible ? Cette faculté pourtant innée alliant la communication et la symbolisation n’est elle pas possible ? Dire qu’elle est innée revient a certifier qu’elle est possible, pourtant, louis est bien parti « sans avoir rien dit de ce qui lui tenait a cœur »

Dans un premier temps, je vais défendre la cause du « oui », puis dans un second temps, la cause de la parole plutôt difficile qu’impossible. Et enfin dans un dernier temps, qu’il s’agit de ne pas vouloir blesser.

        Juste la Fin du Monde peu être perçu comme une pièce de la parole impossible notamment grâce au comportement des personnages envers Louis, ils l’empêchent de parler, remplissent l’espace pour ne lui laisser aucune chance. En effet, Suzanne  admirative et joyeuse de le voir réapparaître ne lui permet pas de se présenter dignement, elle préfère s’en charger notamment lors de la rencontre avec Catherine « voila Louis, Catherine » ; il subit la scène. La gradation « que ce que j’ai dit, je ne t’ai rien dit, je lui ai rien dit »  démontre la crise familiale de la pièce lorsque Louis est encore sur le bas de la porte. Il se sent pas a sa place, et a peur de déranger en voyant le comportement des membres de sa propre famille se disputer ainsi, sans lui, ce qui ne lui permet donc pas de donner son avis ni d’imposer sa présence et donc par conséquent ses idées.

D’autre part, cette pièce est particulièrement riche en épanorthoses « il y a plus confort qu’il n’y en a ici-bas, non, pas « ici-bas », ne te moque pas de moi, qu’il y en a ici » empêche mathématiquement l’affirmation de Louis. En effet, en remplissant « l’espace », les personnages illustrent implicitement leur souhait d’exclure Louis, de lui faire part de la distance qui les sépare même lors de ces moments de retrouvailles.

Nous pouvons constater que Louis accède tout de même régulièrement à la parole, cependant il est régulièrement coupé ce qui, le retient encore une fois de dire ce pourquoi il est rentré. Il doute même lorsqu’on lui pose clairement une question « moi ? » pour être sur de ne pas prendre trop de place.

D’autre part, chaque personnage a un comportement et une expression des sentiments et de la gestuelle  différente avec Louis : Antoine, le frère impulsif et jaloux souhait par n’importe quel moyen faire regretter a Louis sa venu et met tout en œuvre pour qu’il se sente de trop et qu’il ose dire le moins de choses possibles. Il parle pendant un certain temps, se positionnant enfin en tant qu’être supérieur, en dirigeant, en orateur. C’est particulièrement le cas dans certains morceaux de la pièce comportant des soliloques.

La syntaxe est un élément permettant de déterminer le comportement et les sentiments traduits dans le langage, une prise de parole constate sans consentement, un brouillage énonciatif, la recherche précise des mots exacts, le béguément démontre un discours fragile, pour remplir le vide et empêcher Louis de parler.

        Cependant, cette sensation de prise de parole impossible est probablement du également a un rejet familial. L’absence laisse des traces, un goût amer pour certains, qui les empêche de faire comme si tout allais bien.C’est le cas pour Antoine qui ne se réjouit en aucun cas de voir son frère réapparaître après tant de temps passé a « l’attendre ». Les personnages sont distants, des présentations officielles « voila Catherine, Louis »au sein d’une même famille illustre cette froideur. Les protagonistes ne sont jamais démonstratifs, aucun amour ni sentiment affectif n’est traduit surtout envers Louis.

S’ajoute à cela la notion « d’étrangers » qui démontre explicitement cette barrière, l’absence est perçue comme un frein et « l’inconnu » où il est clairement dit « qu’ils ne se connaissent pas ». Louis est abstrait depuis toujours, il n’ose donc en aucun cas impose sa présence, il se sent de trop. Le résonnement qui suit est logique, il ne peut donc pas prendre beaucoup de place pour explique la raison de son retour. Suzanne  quant à elle lui fait part du fait « qu’elle ne se souvient pas de lui ».

 

Par ailleurs, seul l’épilogue évoque un passage de sa vie, après avoir annoncé sa mort « quelque mois plus tard » qu’il va se permettre, enfin, de raconter quelque chose dont « il se souvient »et qui la probablement marqué « que je raconte encore ». Il va pour la première fois narrer une période de sa vie si secrète sans être coupé ou jugé par qui que se soit. Il emploi à de nombreuses reprises le pronom « je » il donne un grand nombre de détails, temporels « la nuit, l’été.. » et spatiaux « dans la montagne ». Il semble libéré, calme et serein. La mort aura t-elle été le seul moyen d’échapper a la pression et la peur familiale ?

A l’issue de cet analyse, je pense que si le seul moyen pour se livrer soit la mort « la mort est ma décision », cela signifie que l’atmosphère dans lequel il a réapparu était bien trop effrayant et illustrait a la perfection la parole impossible.

        Cependant il s’agit d’une parole qui est certes difficile a dire mais pas impossible notamment à cause des reproches répétés de protagonistes, Suzanne,  par exemple exploite le registre lyrique. Elle est toutefois admirative de son frère, et souhaite prendre exemple, elle ne peux s’empêcher de lui faire des reproches notamment celui de s’être absenté « ce n’est pas bien que tu sois parti », et avoir compensé par « lettres », « petits mots », « lettres elliptiques » ou encore « deux phrases ». Des lettres qu’elle a toujours trouvées trop simples, sans réel intérêt . Elle lui reproche également sa fuite inexpliquée « tu nous as faussée compagnie », elle fait part de beaucoup de mépris également « tu ne nous en juge pas dignes ».

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