Juste la fin du monde est-elle une pièce tragique?

Dissertation : Français

Juste la fin du monde, est-elle une pièce tragique ?

Introduction :

Dans La Poétique, Aristote explique que le tragique doit présenter des personnages illustres possédant des conflits intérieurs et doit provoquer chez le spectateur la terreur causé par la fatalité qui s’abat sur le héros tragique, et la pitié pour les malheurs éprouvés par celui-ci. D’après son étude théorique, le tragique doit aussi respecter les trois règles d’unités « un lieu, un jour, une action » ainsi que la règle de vraisemblance. Il met en évidence un langage relevé mais aussi un registre tragique caractérisé par le champ lexical de la mort, du destin, de la souffrance et de la malédiction. Pour finir, Aristote dit que les événements se passent entre personnages amies ou de la même famille afin de susciter de la pitié .

Nous nous poserons la question qui suit :

Juste la fin du monde, est-elle une pièce tragique ?

Thèse :

Premièrement, nous pouvons bien évidement constater que dans Juste la fin du monde, nous retrouvons des éléments appartenant au domaine du tragique puisque celle-ci possède une structure biblique grecque (un prologue, des actes, et un épilogue) et respecte la règle des trois unités que nous apercevons dans la didascalie initial et le prologue ( prologue qui rappelle le cœur tragique annonçant le destin des personnages) ;

« Cela se passe dans la maison de la mère et de Suzanne, un dimanche évidemment » « annoncer ma mort prochaine et irrémédiable. » De plus, le prénom de Louis est porté par 3 générations qui structure la famille comme une famille monarchique (nom des roi de France), cela accentue le cotés tragique de cette pièce.

Deuxièmement, la pièce met en œuvre des conflits familiaux dans laquelle, chaque personnage est l’objet du discours d’un autre « elle est Catherine », »Catherine, c’est Louis », « Je vais bien (…), toi comment tu vas? » réplique répété par Antoine (Partie 1, scène 1).

De suite, des tensions émergent aussitôt entre tous les personnages de la pièce et une rivalité fraternelle entre Louis et Antoine renaît (celle-ci renvoi aux figures de Caïn et Abel). Suzanne, la sœur est également en conflit avec ses frères. Les trois semblent en conflit latent avec la mère s’appropriant la place du père absent.

Pour commencer, nous constatons que les membres de la famille reproches indirectement l’indifférence et la dissonance de Louis avec le milieu auquel il est censé appartenir : Catherine reproche à sa façon à Louis de ne pas avoir été présent : « lorsque nous nous sommes mariés, il n’est pas venu » ; Suzanne rajoute « il n’embrasse jamais personne », « son propre frère, il ne l’embrasse pas » montrant la distanciation de Louis avec sa famille (Partie 1, scène 1). De plus, Suzanne reproche le départ de Louis ainsi que sa longue absence : «  ce n’est pas bien [que tu sois parti] » et ajoute « tu as du parfois, toi aussi, toi aussi, tu as dû avoir besoin de nous » (Partie 1, scène 3). Suzanne

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