Identité philosophie

Si l’identité désigne un sujet distinct d’autrui et se définissant par lui-même, comment pourrait-il être lié à la notion d’illusion ? En effet, celle-ci s’appuie sur de fausses impressions et une tromperie de la réalité. Une corrélation entre ces deux notions ne semble ainsi aucunement réalisable.

Pourtant, comment pourrions-nous être certains que notre identité se conserve dans le temps alors-même que nous expérimentons malgré nous un perpétuel changement ?

Ce problème suppose ainsi que l’identité peut également être définissable par les caractéristiques d’un individu, non plus propre à lui-même mais commune aux autres.

La question de l’identité se pose ainsi, En effet, l’individu est-il capable de connaître une identité dans un monde homogène où chaque homme semble indiscernable.

Alors même que nous affirmerons dans un premier temps que l’identité représente quelque chose d’indubitable et concret en chaque homme, nous soulignerons dans une seconde partie le côté trompeur et illusoire de l’identité pour faire apparaître dans une dernière partie que nous ne sommes pas, mais qu’on le devient.

En effet, forcé de constater que l’identité se constate dès lors que nous nous confrontons à autrui. Nous ne présentons jamais les mêmes caractéristiques, qu’elles soient physiques, culturelle ou encore linguistique. En effet, l’un des traits propres à l’Homme est son rapport à l’animal. Contrairement à celui-ci, l’homme possède le langage qui va lui permettre de se présenter et de se représenter. Sa capacité à s’introduire par le langage montre ainsi bien la concrète réalité de l’identité. Il est capable de communiquer et ainsi de prouver son identité, et ce à partir de son plus jeune âge.

En effet, Kant affirme dans l’Anthropologie du point de vue pragmatiques, qu’une lumière se lève dès lors que l’enfant comme à dire « Je », Auparavant, il ne faisait que sentir, maintenant il se pense. Kant introduit ici l’idée que l’enfant a conscience de ses états intérieurs : il est capable de ressentir par exemple la faim, la soif, il est capable de voir et d’entendre, or ce n’est que grandissant qu’il est en mesure de ramener ces impressions à lui-même.

Jacques Lacan l’explique également dans ce qu’il appelle le stade du miroir, qui représente un stade dans le développement psychologique où apercevoir son image dans un miroir amène l'enfant à prendre conscience de son corps et à le distinguer des autres corps, et d’affirmer ainsi ce « Je » indispensable.

Pourtant, cela ne semble pas assez pour souligner la réalité de notre identité.

Selon son analyse dans son essai philosophique concernant l’entendement humain, Locke insiste sur l’importance de la mémoire dans notre identité. Il est indispensable pour lui d’assister à une continuité de notre personne en passant par la faculté de conserver et de rappeler des évènements, des sentiments, et toute caractéristiques passées. Ce sont ainsi ces facultés qui permettent l’identité d’un sujet et il paraît donc indispensable de se rappeler de notre personne passée, pour construire une identité future semblable.

En raisonnant inversement, une personne ayant subis un choc, un traumatisme entraînant une perte de la mémoire va à l’encontre de l’idée qu’il puisse continuer de se construire une identité. Ne se rappelant plus de sa personne passée, il ne paraît plus possible pour elle d’affirmer une identité réelle et constante.

Si tous ces éléments tendent à croire que l’identité est formelle et en quelque sorte naturelle, suffisent-il pourtant à nous définir et à donner une vision effective de notre identité ?

Il paraît vrai que rejeter l’idée que notre identité est illusoire semble largement justifiable et raisonnable. Or le concept d’identité semble pourtant contradictoire dans la mesure où il se confronte à l’homme en société.

« On ne se baigne jamais deux fois dans un même fleuve », Héraclite affirme ici qu’au cours de notre existence, nous ne pouvons demeurer la même personne, nous ne sommes jamais en effet la même personne que

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