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Explication de texte, Malebranche, Traité de morale

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Par   •  23 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  3 449 Mots (14 Pages)  •  3 055 Vues

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BOURDON Amélie TL1     

               Dans ce texte, extrait du Traité de morale, Nicolas Malebranche, philosophe français du XVIIème siècle, traite de l’amour et plus particulièrement de son véritable objet.

Qu’est ce qui, en effet, est véritablement aimable pour les Hommes ? En d’autres termes, que devrions-nous vraiment aimer pour pouvoir réellement aimer ? 

On pourrait tout d’abord penser que ce que nous aimons vraiment quand nous aimons n’est autre que ce que peut nous apporter l’objet ou l’individu que nous affectionnons car nous n’aimons que ce qui est bon pour nous. Ainsi, il y aurait dans notre société, autant d’objets aimables qu’il n’y a de passions. Toutefois, il apparaît bien qu’il n’existe qu’une unique chose réellement aimable, commun à l’Humanité puisque tout autre bien semble en réalité superficiel, transitoire, temporaire. 

Telle est la thèse de Nicolas Malebranche, pour qui ce qui est véritablement aimable chez l’Homme, n’est autre que la Raison. En effet, selon lui seul ce bien universel et nécessaire à l’Humanité est à même d’être aimé, pouvant ainsi nous permettre de par notre aspiration à la Raison de réellement aimer. Ainsi, ce ne serait non pas par l’intermédiaire de désirs changeants et difficiles à satisfaire, soit par la satisfaction de biens superficiels et temporaires mais en aimant raisonnablement que les liens humains sont fondés en un sens élevé. Le véritable amour ne serait alors pour Malebranche rien d’autre que l’amour qui se montre rationnel, réfléchi, juste. 

Ainsi, ce ne serait que parce que la Raison est au fondement de l’amour véritable que les relations humaines peuvent être durables et fructueuses pour l’Humanité elle-même.

On devine donc ici l’enjeu de ce texte : Malebranche souhaite dans ce texte montrer qu’est possible la création d’une union parfaite, idéale des Hommes grâce à la Raison. En effet, il veut démontrer qu’autrui tout comme moi, ne sommes pas seulement des sujets spécifiques, particuliers, individuels de l’espèce humaine mais que nous sommes également, tout comme l’ensemble de l’Humanité, des êtres rationnels, et que c’est cette faculté propre à l’Homme qui lie à proprement parler, tous les Hommes entre eux. 

Pour soutenir sa thèse, Malebranche procède donc en trois temps. Il commence par montrer que ce qui fait aimer aux Hommes n’est autre que ce que possède ou constitue autrui pour eux. En effet, on ne peut être à même d’être aimé que si nous nous montrons bienveillants envers autrui, ainsi si autrui se montre bon envers nous, alors nous l’aimerons. Toutefois, pour conclure cette première partie, il sous-entend bien que ce que nous aimons chez autrui ne peut en réalité pas être la personne qu’il est véritablement mais plutôt ce qu’il représente comme bien pour moi.

C’est d’ailleurs dans la seconde partie du texte, que l’auteur affirme que ce que nous aimons ne sont autres que les biens matériels que constitue autrui pour moi avant de montrer qu’ils s’avèrent être transitoires, éphémères et qu’ils ne peuvent fonder au final que des relations humaines illusoires. En effet, une fois contentés de tout ce que l’objet ou autrui a pu nous apporter de bon nous nous en détournons aussitôt pour chercher chez un autre, d’autres choses artificielles. L’auteur finit donc par conclure dans cette partie que les biens matériels ne peuvent pas être à l’origine du fondement de relations durables chez les Hommes.

Enfin, Malebranche opère une opposition entre les choses matérielles que peut nous apporter autrui et un bien commun à l’Humanité, la Raison. En effet, si les biens matériels ne se réduisent qu’à ne construire que des liens éphémères et inconstants entre les Hommes, Malebranche affirme que la Raison seule est la source des liens affectifs intenses et immuables, formant une idéale et solide union des Hommes. 

               Malebranche commence tout d’abord par énoncer ce qui devrait être aimable pour les Hommes. En effet, il affirme que « lorsqu’on est riche et puissant, on n’est pas plus aimable si pour cela on n’en devient pas meilleur à l’égard des autres par ses libéralités, et par la protection dont on les couvre », soit que bien que nous soyons en possession de nombreuses qualités, nous ne sommes pas à même d’être aimé si nous ne nous montrons pas tout d’abord bienveillant envers autrui. Ainsi, le plus aimable serait celui qui aime avec bienveillance et générosité, en d’autres termes qui aime d’un amour oblatif. Ainsi, ce qui est fait aimer aux hommes semble être ce que constitue autrui pour eux. En effet, celui qui se montre généreux envers autrui, soit celui qui satisfait les besoins d’autrui sans contrepartie et au détriment de ses propres besoins serait à même d’être aimé. Il s’avère en effet vrai que bien que nous puissions rencontrer un puissant et riche milliardaire, il nous serait impossible de l’aimer avant même qu’il est était gentil, bon avec nous. En ce sens, le véritable amour serait l’amour de bienveillance, soit celui qui se montre prodigue. Leibniz, philosophe allemand du XVIIème siècle, disait d’ailleurs « amare est felicitate alterius delectari » soit de la traduction : « aimer, c’est se réjouir de la félicité, du bonheur d’autrui ». En ces termes, aimer réellement, c’est avant tout se préoccuper du bonheur d’autrui.  

De plus, il nous semble donc bien falloir admettre que l’amour et plus particulièrement l’amitié, soit la Philia, sont des sentiments permettant de nouer avec autrui des liens très étroits. En effet, parce qu’il semble que le plus aimable soit celui qui aime avec prodigalité, l’amour est un échange mutuel entre moi et autrui.

Malebranche apporte une justification à son idée. En effet, il explique que, ce qui est aimable est celui qui manifeste une grande cordialité avec autrui « car rien n’est bon, rien n’est aimé comme tel, que ce qui fait du bien, que ce qui rend heureux », soit que rien n’est plus aimable que ce qui fait notre bonheur. En effet, notre désir le plus profond, le plus intense est le fait d’être heureux. Kant disait d’ailleurs « tout espoir tend au bonheur ». Le bonheur est donc en ce sens le souverain bien de l’existence humaine, il se présente comme la fin universelle. On parle alors d’eudémonisme. Ainsi, si autrui en se montrant bon envers nous, nous apporte du bonheur alors c’est qu’il est à même d’être aimé. En effet, nos parents, parce qu’ils souhaitent faire notre bonheur, se montrent particulièrement affectueux, aimants, compréhensif envers nous, ils sont alors à même d’être aimés en retour. Ainsi, ce qui est aimable pour les Hommes est selon Malebranche, la personne faisant notre bonheur.

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