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Enseigner les religions à l'école publique

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Par   •  4 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  3 092 Mots (13 Pages)  •  544 Vues

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PLURALISME MORAL, NEUTRALITE ET LAICITE

1- Présentation de la réponse en veillant à faire ressortir les arguments.

Le texte de Jocelyn MACLURE et Charles Taylor est composé de trois parties bien articulées. Il expose de façon claire et convaincante le thème de la laïcité et la complexité de son application dans les pays démocratiques. Les auteurs se situent dès le début comme étant des souteneurs d’une laïcité pluraliste et tolérante contre une laïcité monolithique et restrictive . En effet, dans la première partie, ils évoquent un pluralisme moral à 360° qui va au-delà des questions religieuses : « La question de la laïcité doit donc être abordée dans le cadre de la problématique plus large de la nécessaire neutralité de l’Etat par rapport aux multiples valeurs, croyances et plans de vie des citoyens dans les sociétés modernes ». (p.19) Cette nécessité de neutralité ne peut ignorer par un état libéral et démocratique pour que ces citoyens puissent se tailler une place dans la société et vivre en harmonie malgré la multitude des conceptions qui les distinguent. Les auteurs dans cette partie rappellent qu’il faut éviter de confondre laïcisation et sécularisation en substituant une morale séculière à une morale religieuse ce qui compromettrait la neutralité de l’état.

La deuxième partie du texte définit la laïcité comme étant l’ensemble de deux principes : « l’égalité de respect et la liberté de conscience » et deux modes opératoires : la séparation de l’église et de l’état et la neutralité de l’état à l’égard des religions. En plus elle explique qu’il peut y avoir une contradiction entre les finalités et les modes opératoires face à la réalité et donne l’exemple de l’interdiction du port du foulard d’un enseignante musulmane. D’une part, il y‘a la neutralité de l’école et, de l’autre, le respect de la liberté de conscience.

Enfin les auteurs, dans la troisième partie, parlent des régimes de la Laïcité et en distinguent deux : régimes « républicains » et « libéraux » ou « pluralistes » . Les premiers, au nom d’une intégration civique, relèguent la religion à la sphère privée et confondent la Laïcisation avec la sécularisation, et les seconds, pour une approche pluraliste, cherche à établir un équilibre entre les principes de la laïcité et ses mode opératoires.

Une fois lu et relu le texte, je dois dire que les auteurs ne donnent pas une réponse directe à la question. Toutefois ils offrent des outils et des arguments qui nous permettent de pouvoir répondre à cette question. Si j’ai bien compris le texte, je dirai qu’on peut en tirer deux réponses possibles. D’abord, Je procède à dégager les arguments les plus importants, et après, dans la deuxième partie de mon travail, je vais chercher de le mettre en relation avec les deux réponses possibles en essayant de développer mon raisonnement.

Le premier argument est que les deux auteurs se situent dès le début dans une optique qui est pour une laïcité pluraliste, laquelle doit garantir une égalité de respect et une liberté de conscience à tous les citoyens sans distinction aucune. Ils ne se limitent pas à ça mais ils vont au-delà de la seule question des conceptions religieuses, comme je l’ai souligné ci-dessus, pour attirer l’attention sur le fais que ces dernières ne font pas exception dans les sociétés modernes et ne doivent pas être traitées distinctement.

A. SAMIKY

Toutes les conceptions existantes dans les sociétés modernes, religieuses ou non, doivent être prises en considération et encouragées à développer leurs facultés rationnelles. Je vois en ça une note positive parce qu’on évite de figer le débat politique en se concentrant seulement sur les religions avec le risque de les stigmatiser et de perdre de vue les valeurs de la laïcité. Je pense qu’on vit dans des sociétés modernes, complexes et pluralistes où la dualité état et religion doit être dépassé. La dialectique dualiste entre état et religion doit être dépassée par une dialectique entre tous les acteurs qui constituent les sociétés modernes.

Un autre argument très important est celui de la liberté de conscience et de l’autonomie morale . A’ page 18, les auteurs font référence à des auteurs libéraux comme John Locke et John Stuart Mill qui défendent « le principe de la souveraineté de la conscience individuelle ou de « l’autonomie morale » de la personne ». Ils continuent « que l’état doit reconnaitre l’autorité ultime de l’agent quant à l’ensemble de ses croyances qui lui permettront d’interpréter le monde et sa place dans ce dernier et d’exercer sa faculté de juger lorsqu’il fait face à des dilemmes moraux ou identitaires » . De cette primauté de la conscience témoigne le philosophe Hegel : « Personne ne doit s’arroger le droit d’intervenir dans le choix d’autrui. Celui-ci est lié uniquement à l’obéissance à Dieu et ne peut soumis à aucune autorité extérieure ni ecclésiastique ni politique ». (Le principe de la Laïcité 2008/N°4 Analyses et Etudes Société. Sireas asbl p.4)

Un troisième argument très important, lui aussi , c’est la notion de « consensus par recoupement » de Rawls. Des citoyens épousant des conceptions de vie différentes vivent ensemble de façon pacifique et peuvent partager les valeurs constitutives des sociétés démocratiques. C’est une forte allusion aux valeurs universelles qu’on peut trouver dans les différentes conceptions formant les sociétés modernes et qui peuvent nous porter à travers des chemins différents, voire même incompatibles, aux valeurs constitutionnelles. L’exemple , à la page 18 du texte, de la défense des droits et des libertés de la personne par les citoyens chacun puisant dans son autonomie morale et sa conscience, est emblématique.

Comment ses arguments s’articulent-ils avec nos deux réponses ?. C’est que je vais essayer de développer dans la deuxième partie.

2- Analyse de la réponse en utilisant les ressources du cours et éventuellement d’autres ressources: à quelle théorie ou principe cette réponse se réfère et confrontation à d’autres réponses possibles à la question ;

Le premier argument reconnait les religions comme partie fondamentale des sociétés modernes et, comme toutes les autres catégories qui composent les sociétés modernes, a droit à son espace dans la société sans devoir préférer sa conception de la vie bonne à celles des autres catégories ni de préférer celles-ci à la sienne mais de les traiter da

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